À la mémoire des prêtres et diacre de notre diocèse décédés en 2023

En ce jour de fête du sacerdoce, découvrez les portraits des prêtres et diacre de notre diocèse décédés en 2023.

Le mot de l'évêque

À l’image des grands rendez-vous du presbyterium du diocèse, les funérailles des prêtres sont des moments forts de la vie de la famille diocésaine. C’est tout naturellement que de nombreux confrères et fidèles des différents lieux de mission du prêtre défunt se réunissent aux côtés des membres de sa famille. En confiant à Dieu le prêtre défunt, en implorant pour lui la miséricorde du Seigneur, c’est le moment de rendre grâce pour sa vie donnée et pour son ministère. L’oraison d’ouverture le dit bien : « Nous te recommandons, Seigneur, ton serviteur N, que tu avais choisi parmi les hommes pour qu’il soit prêtre à la manière des apôtres. Nous ne pouvons pas oublier qu’il avait répondu à cet appel par amour pour toi et par amour pour nous. » Avec sobriété, nous évoquons la manière dont ce prêtre a incarné le Christ en annonçant l’Évangile et en servant le Peuple qui lui a été confié. La gratitude habite notre prière. Comme nous y invite la lettre aux Hébreux, nous « méditons sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée », et nous demandons à Dieu la grâce « d’imiter leur foi » (Hébreux 13, 7).

Mgr Pierre-Yves Michel

Évêque de Nancy et Toul

Qui sont-ils ?

1923 : Naissance à Creutzwald

1947 : Ordination presbytérale ; professeur de lettres à Saint-Sigisbert à Nancy

1964 : Professeur de théologie morale au Grand Séminaire de Nancy

1967 : Professeur au Grand Séminaire de Saint-Dié

1972 : Adjoint au curé de la paroisse Saint-Léon-IX de Nancy

1984 : Curé d’Essey-lès-Nancy

2002 : Aumônier de Notre-Dame-de-Bon-repos à Maxéville

2003 : Soutien fraternel aux prêtres âgés

2023 : Décès le 6 janvier

Il n’avait de cesse d’élargir ses horizons fraternels.

« Votre foi était paisiblement lumineuse comme votre sourire, et vous insistiez pour que nous n’oublions pas que la foi chrétienne est d’abord accueil de la Bonne Nouvelle du Christ, et donc une vraie joie. » Ces mots du père Jacques Bombardier prononcés lors de ses obsèques, décrivent magnifiquement l’homme et le pasteur passionné de Dieu que fut Jacques. Tout son parcours terrestre, témoigne de cette joie profondément ancrée en lui, car il s’est toujours abandonné à l’Esprit Saint, convaincu de la paix qu’il donne, même au cœur des difficultés. De par la diversité de ses ministères, Jacques eut la chance de mettre souvent le nez aux fenêtres du monde qui l’entourait. Que ce soit comme enseignant, aumônier, accompagnateur des groupes de prière du Renouveau charismatique pendant 23 ans, curé, ou organisateur de pèlerinages, il n’avait de cesse d’élargir ses horizons fraternels.

En ouverture permanente

Cette ouverture permanente aux autres se doublait d’un attachement familial sans faille. « C’était notre pilier. Il maintenait le lien entre les générations en nous réunissant pour ses anniversaires, et en prenant constamment des nouvelles des uns et des autres » se souvient sa nièce, Myriam Frémion, qui retient principalement de son oncle la grande culture et l’humilité naturelle. Pleinement en communion avec l’Église, Jacques cultivait une proximité de tous les instants avec les saints, et se passionnait pour les fêtes liturgiques. Son visage comme son cœur offert invitaient spontanément à la confiance, car il partageait authentiquement et simplement sa foi. Même quand vint l’heure de s’asseoir au bout du quai de la vie, fidèle à sa nature, Jacques continua à entrer en dialogue, à s’informer, à interroger et à témoigner. Le psaume des pèlerins qu’il affectionnait tant, nous rappelle que « toute la vie n’est que longue route vers une cité d’amour et de paix ». C’est de cette cité où l’Amour règne en plénitude, que Jacques nous sourit désormais.

1923 : Naissance à Longeville-en-Barrois

1947 : Ordination presbytérale ; vicaire rural à Gugney

1951 : Économe au Grand séminaire de Nancy

1959 : Chargé du stage des jeunes prêtres au Grand séminaire de Nancy

1962 : Aumônier spirituel du mouvement diocésain des veuves

1967 : Professeur de théologie morale au Grand séminaire de Nancy

1972 : Délégué épiscopal auprès des communautés religieuses

1974 : Prêtre auxiliaire à Nancy (Saint-Joseph)

1976 : Vicaire épiscopal chargé de la zone de Toul (ad sexemium)

1993 : Administrateur de la paroisse Saint-Léon-IX

1995 : Doyen du collège des consulteurs

1998 : Prêtre auxiliaire à Nancy (Saint-Léon-IX)

1999 : Délégué épiscopal chargé de l’État religieux

2000 : Chanoine titulaire ; coopérateur du curé de Saint-Léon-IX et Saint-Joseph

2023 : Décès le 5 mars

L’élégance de ceux qui ne se pensent pas seuls détenteurs de la vérité.

Pierre était élégant par sa stature physique et surtout par la manière dont il menait ses missions et entrait en dialogue avec les gens, quelles que soient leurs conditions. Avant dernier d’une fratrie de 11 enfants, il eut dès l’enfance la chance de baigner dans un climat familial imprégné de foi chrétienne. Fils d’agriculteurs Pierre avait l’élégance authentique des gens issus de la terre. Il conserva toute sa vie un attachement à ce monde où il n’hésitait pas à se ressourcer en rendant visite aux siens. Cet arrimage indéfectible à ses origines ne l’empêcha pas de voyager en permanence vers les interpellations des humains qu’il avait choisi de servir. En refusant tout immobilisme étroit, Pierre donnait chair à Gaudium et Spes : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »

En perpétuelle sortie

Et le cœur de Pierre fut ouvert pour être en perpétuelle sortie à l’image de sa devise d’ordination « Comme le père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Les populations rurales du Saintois, les membres des mouvements, les séminaristes ou les religieuses, nombreuses furent ses destinations missionnaires. Chacune contribua à le rendre heureux car, à leur contact, sa soif du service s’étanchait fraternellement. Pierre avait aussi l’élégance de ceux qui ne se pensent pas seuls détenteurs de la vérité. « C’était un grand moraliste avec des règles de rectitude marquées, mais il restait toujours ouvert à la discussion même s’il ne partageait pas votre point de vue » atteste son neveu, Jean-Paul Delatte. Homme attentif aux siens, Pierre put jusqu’au bout compter sur le soutien de ses proches et de JeanLuc Bour, l’ami chez qui il vécut ses dernières années. Pierre était élégant. Pierre est élégant !

1939 : Naissance à Wissembourg

1972 : Ordination presbytérale

1977 : Incardination dans notre diocèse

1979 : Au service de la paroisse de Saint-Livier à Saint Max ; curé de Pagny-sur-Moselle

1989 : Curé de Dommartin-lès-Toul

2023 : Décès le 15 avril

Une foi profonde et une vie joyeusement donnée pour seules richesses.

C’est lors de son passage à la Trappe d’Olenberg que Valère, alsacien pur jus, découvre que son destin presbytéral l’appelle au-delà des frontières européennes. Ce sera l’Algérie. Un pays qu’il avait connu comme soldat pendant la guerre avec la France. Mais c’est en homme de paix et de service qu’il retrouve cette terre musulmane après avoir renoncé à la vie monastique. Il va l’arpenter au fil des affectations au contact des populations locales et des chrétiens implantés sur place. Les relations entre la France et l’Algérie étant souvent marquées par des périodes incandescentes, Valère se trouve confronté à diverses difficultés liées aux vents anti français qui soufflent périodiquement sur le pays. Il n’abandonne pas pour autant cette contrée et ses habitants. Proche de la spiritualité des Petits Frères de Charles de Foucauld, il fait sienne cette conviction du Frère Universel : « Tout notre être doit crier l’Évangile sur les toits » (Méditations sur les saints Évangiles).

Missionnaire du Christ

Malheureusement devant l’aggravation de la situation il doit regagner la France pour des raisons de sécurité. Accueilli et incardiné dans notre diocèse il est en poste à Saint-Max, Pagny-sur-Moselle et Dommartin-lès-Toul. Durant sa période touloise il se réjouit notamment de voir germer des vocations sacerdotales. Quand il retrouve son Alsace natale, Valère ne cesse pas d’être missionnaire du Christ. La maladie qui l’amoindrit au fil des ans n’éteint pas l’étincelle de joie qui s’était allumée dans son cœur dès l’enfance. Parce qu’il avait choisi de n’avoir pour richesse qu’une foi profonde et une vie joyeusement donnée, Valère a humblement fait résonner les mots de saint Matthieu (6, 19-20) « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. » Pour son don total, nous lui disons fraternellement merci.

1930 : Naissance à Nancy

1957 : Ordination presbytérale

1958 : Vicaire à Damelevières

1967 : Curé de Magnières

1998 : Coopérateur à la paroisse du Bienheureux-Gervais-Brunel de la Mortagne

2023 : Décès le 26 avril

Il cultivait une certaine originalité.

Si on devait choisir un nom pour résumer le ministère de Georges, incontestablement ce serait celui de Magnières où il fut curé pendant cinquante ans. On peut vraiment dire qu’il s’est enraciné dans ce secteur du diocèse qui correspondait idéalement à son tempérament campagnard. « Viscéralement homme du rural. Il ne s’est jamais imaginé quitter cet univers pour des zones urbaines » se souvient le père Pierre André, un ami de longue date. Georges connut des vies différentes avant de prendre la voie de la prêtrise. D’abord le monde du travail aux usines de Neuves-Maisons, puis la guerre d’Algérie. Comme tous ceux qui vécurent directement ce conflit il n’en parlait pas, car il savait qu’il est des douleurs qu’il vaut mieux confiner à l’intérieur.

Chemins de traverses

Georges ne se coulait pas toujours dans la norme. « Il cultivait une certaine originalité. Tout dévoué à sa mission qu’il remplissait avec joie, il ne se conformait pas toujours aux règles. Mais cela faisait partie de son personnage et on l’aimait aussi pour cela » déclare le père Pierre André avec un sourire dans la voix. Ce fils de gendarme préférait prendre les chemins de traverses. Pas pour s’opposer à l’Église avec laquelle il se sentait en pleine communion, mais pour vivre tranquillement son ministère. Partie prenante de la vie locale, Georges vouait une passion au jardinage et n’hésitait pas à partager ses produits avec son entourage. Féru de voyages, il aimait découvrir divers horizons mais revenait toujours avec un égal bonheur à Magnières, son éternel port d’attache. Lorsqu’il quitta cet environnement familier pour l’EHPAD de Bayon, Georges ne s’adapta pas. « Il n’était plus dans son élément et cela a joué sur son moral. Alors il a attendu la fin calmement » indique le père Pierre André. C’est là que Celui à qui il avait dit oui pour toujours, vint le chercher pour l’emmener dans son Amour infini.

1936 : Naissance à Nancy

1961 : Ordination presbytérale ; vicaire à Pont-à-Mousson (Saint-Laurent)

1969 : Curé à Limey

1979 : Curé à Colombey-les-Belles

1987 : Doyen du doyenné du Toulois Sud

1988 : Modérateur de Bicqueley, Gye, Moutrot, Ochey, Pierre-la-Treiche

1989 : Membre du collège des consulteurs

1993 : Curé à Baccarat ; doyen du doyenné des Deux Vallées

1996 : Administrateur de Bertrichamps, Lachapelle et Thiaville-sur-Meurthe

2000 : Curé de la paroisse Sainte-Thérèse en Val-de-Meurthe

2006 : Coopérateur de la paroisse Charles-de-Foucauld à Nancy

2023 : Décès le 27 mai

Oser vivre en vérité et non pas en faisant « comme si ».

Lors de sa prise de soutane en 1954, Pierre choisit comme devise « Seigneur Jésus, apprenez-moi à donner sans compter et à travailler sans chercher de repos ». Il ne s’est jamais éloigné de ce souhait ! Sur son parcours presbytéral, l’engagement total transparaît partout. Pour ce fils de maraîcher servir sans retenue relève du naturel. Dès sa naissance, sa mère souhaite qu’il devienne prêtre. Son vœu sera exaucé. Homme de caractère, Pierre allie l’écoute et la décision. Comme le mentionne une ancienne paroissienne « il était pasteur et chef. Pasteur pour le souci de la communauté confiée et chef en ce qu’il faisait tout pour la faire vivre et croître au mieux ». Lorsqu’il est nommé curé à Baccarat, il confirme ce souci d’aller de l’avant en s’adaptant aux temps nouveaux : « Je ressens mon ministère de plus en plus confronté aux changements de la société et de l’Église. En particulier avec la diminution accélérée du nombre de prêtres. Ce qui amène à vivre autrement, à faire des choix, à préparer l’avenir, à oser vivre en vérité et non pas en faisant « comme si » ».

Parler vrai

Un parler vrai sans circonvolutions inutiles qui colle parfaitement au tempérament de Pierre. Son implication totale auprès de ses frères se conjugue avec un lien familial très fort. Les siens, quelles que soient les générations, accompagnent son parcours. « C’était notre socle ! Avec mes cousines, on a connu ses différents presbytères. Nous avons fait de nombreuses activités ensemble avec de belles fêtes qui nous rassemblaient tous autour de lui. Il a baptisé et marié beaucoup d’entre nous » raconte sa nièce, Hélène Libry. Son frère, Jean-Charles Pierron, retient son aptitude à se mettre « au diapason de ses interlocuteurs dont il respectait toujours les idées et les choix ». C’est avec affection qu’ils ont tous accompagné ses pas du soir à la Villa Saint-Pierre-Fourier, d’où il est parti rejoindre Celui qui l’avait envoyé comme ouvrier de sa vigne au milieu des hommes.

1923 : Naissance à Habere Poche

1949 : Ordination presbytérale ; professeur à l’institution Saint-Pierre-Fourier

1953 : Professeur au Petit Séminaire de Renémont

1971 : Responsable adjoint du Centre diocésain de la pastorale des vocations

1976 : Responsable national de l’Entraide sacerdotal

1982 : Curé à Saint-Clément

1995 : Coordinateur de la paroisse universitaire

2023 : Décès le 7 juin

Quand il s’investissait dans une mission, il y allait à fond.

Deux sentiments apparemment contradictoires reviennent souvent au sujet de François. Quand on interroge ses anciens élèves, ils évoquent un professeur sévère à l’exigence extrême. Ses amis et proches préfèrent mettre en avant son humour et son enthousiasme à annoncer l’Évangile sans carcans. En réalité, ces deux facettes se complètent car ce savoyard d’origine ne distillait pas d’eau tiède. Quand il s’investissait dans une mission, il y allait à fond. « Tous ceux qui l’ont connu peuvent témoigner de l’énergie extraordinaire qui l’habitait quand il parlait du Christ, quand il rencontrait les hommes et des femmes, de toutes conditions, quand il s’engageait pour une progression intelligente de la foi par-delà certaines résistances ecclésiales » affirme son neveu, Jean-Paul Deremble. Une manière policée de dire que François eut parfois des rapports délicats avec la hiérarchie car il n’était pas clérical pour un sou.

Aller aux marges

Toutefois, il n’a jamais hésité à se mettre en habits de service comme son frère Roland qui fut aussi prêtre diocésain. Professeur d’histoire et de géographie, responsable du service des vocations, actif dans l’Action Catholique, animateur de pèlerinages, François était l’homme des groupes, du contact permanent, aimant aller aux marges. Pas étonnant de le retrouver impliqué dans l’Entraide Sacerdotale et dans l’association Pélican, soucieuse des prêtres qui avaient quitté le ministère. Preuve que les destins cabossés ne le rebutaient pas, bien au contraire ! Curé sur le tard, à 59 ans, François continua à porter avec force la parole de Dieu à des milieux divers en accueillant les questionnements de chacun. Durant sa longue marche de 99 années, François s’est donné sans compter en suivant le conseil de son saint patron, François de Sales, qui insiste sur la demande du Christ « d’aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même ». On ne peut que l’en remercier affectueusement.

1947 : Naissance à Blâmont

1975 : Ordination presbytérale ; vicaire à Pompey

1987 : Curé à Custines

1992 : Chargé de l’évangélisation des milieux indépendants ; aumônier Jeunesse indépendante chrétienne (JIC) ; chargé de l’équipe fédérale de l’Action catholique des enfants (ACE)/MI

1993 : Curé à Seichamps

1996 : Aumônier diocésain de l’ACE

1998 : Curé in solidum des ensembles paroissiaux de Batilly, Chambley, Mars-la-Tour, Conflans et Jarny ; modérateur en demeurant aumônier fédéral ACE et aumônier diocésain JIC

2000 : Curé de la paroisse Sainte-Claire en Jarnisy

2006 : Curé in solidum des paroisses de l’Orne

2008 : Curé de la paroisse Saint-Pierre-Fourier en pays Mussipontain et doyen

2010 : Modérateur

2015 : Prêtre accompagnateur de l’équipe diocésaine d’aumônerie des hôpitaux

2016 : Prêtre référent pour la maternité régionale à Nancy

2023 : Décès le 9 juin

Il cherchait le visage de Dieu chez chaque frère qu’il rencontrait.

Quand quelqu’un sonnait à sa porte Dominique avait l’habitude de s’écrier « c’est Jésus qui me rend visite ! » car il cherchait le visage de Dieu auprès de chaque frère qu’il rencontrait. Pas question pour ce natif de Blâmont de marcher seul. Curé, accompagnateur de mouvements d’Action Catholique, aumônier en pastorale de la santé, tout Dominique respirait avidement l’autre. Lui donner sa pleine place ne souffrait d’aucune discussion chez lui. « Il a toujours voulu associer les laïcs à l’exercice de son ministère en partageant sans relâche avec eux. » relate le père Denis Picot qui l’a bien connu. Parce qu’il était tourné passionnément vers ses frères, les mots de ces derniers, entendus lors de ses obsèques, dépeignent merveilleusement les facettes de Dominique. « Ta bonté, ta bienveillance, nous ont tellement touchés et que dire de ton humour ! » ; « Tu t’étais donné pour devise : veiller, éveiller, se réveiller, s’émerveiller » ; « Tu avais une grande liberté d’esprit » ; « Chez tous, il considérait toujours le positif ».

Bonté et Jovialité

Les témoignages de ce type sont légions. Ils proviennent de toutes les générations et de tous les milieux. Quoi de plus naturel pour un prêtre qui n’a jamais refusé une mission. « Il voulait avant tout demeurer ancré dans la vie pour mieux comprendre ce qui ressortait des hommes et femmes vers lesquels il était envoyé » confie Monique Houard, l’amie de toujours. La bonté et la jovialité de Dominique n’excluaient pas un caractère affirmé. Il savait ce qu’il voulait et où il souhaitait emmener. Face à la maladie, son courage fut tout en discrétion et en pudeur. Se sachant proche de l’ultime passage, il évoquait ce dernier avec le plus profond de sa foi « je n’ai pas peur de la mort car je crois à la résurrection » répétait-il. Tant que ses forces le permirent, il resta sur le pont. Il animait encore des récollections quelques semaines avant de rejoindre la maison du Père. Quand il a frappé à la porte de celle-ci, elle s’est, sans conteste, ouverte en grand.

1947 : Naissance à Toul

1972 : Ordination presbytérale pour le diocèse de Nancy et Toul

1988 : Envoyé en mission dans le diocèse de Nanterre ; prêtre au service pastoral des paroisses de Reuil-Malmaison ; professeur d’histoire de la spiritualité et la théologie spirituelle à la Faculté de théologie du Centre Sèvres à Paris (Institut d’enseignement supérieur et de recherche de la Compagnie de Jésus)

2023 : Décès le 14 juin

Il mariait la recherche et le quotidien.

Tout jeune, François s’imagine sillonnant les grands espaces canadiens en missionnaire oblat de Marie Immaculée. Au final, il choisira de devenir prêtre diocésain. Avec la particularité de mener de pair carrière de chercheur et investissement pastoral. Ce mariage entre champs universitaires pointus et proximité du quotidien caractérise tout son ministère. Débuté en Meurthe-et-Moselle, celui-ci se poursuit de longues années en région parisienne. Enseignant au Centre Sèvres et dans diverses universités, François officie également en paroisse à Rueil-Malmaison. Pour lui, à côté de son complexe et passionnant travail intellectuel, il est primordial de conserver un cœur à cœur fraternel au plus proche des hommes. Il ne déviera pas de cette conviction, persuadé que « Le lieu de Dieu est le corps de l’homme, il n’est pas d’autre lieu où il puisse être perçu, connu, reconnu. Le lieu de Dieu ce sont les cieux repliés dans le corps de l’homme, ces voûtes faites d’os et de chair à l’intérieur ».

Patience et abandon

Quel que soit le contexte, François gardera toujours l’humain en ligne de mire. « Il était toujours là pour panser les plaies, pardonner les offenses, semer la parole de Dieu par la douceur de son sourire et par sa joie » se souvient son frère Philippe Marxer, prêtre dans la Compagnie de Jésus. Jusqu’au bout, François continuera passionnément sa mission sans rechigner, sans se plaindre malgré la maladie qui rendra ses dernières heures difficiles. « Il se savait, non pas condamné car il gardait l’espoir jusqu’au bout, mais désormais voué à une vie précaire, au lendemain incertain, vie toute de patience et d’abandon » confie son frère. Les mots débordants d’espérance de ce dernier ont accompagné François vers Celui qui est la source de tout. « L’heure était là, la rencontre était proche, l’heure qu’il était venu préparer et attendre dans cette longue veillée que fut sa vie de prêtre. Et ce fut le passage. La mort de mon frère fut comme un cierge qui s’éteint, comme une fleur qui éclot ». Cette fleur est plantée pour l’éternité dans le seul jardin qui ne connaît nulle nuit.

1927 : Naissance à Strasbourg

1953 : Ordination presbytérale ; vicaire à la cathédrale de Nancy

1964 : Professeur à l’école presbytérale de Nancy

1968 : Professeur au séminaire de Jeunes à Renémont

1969 : Curé à Bertrichamps

1981 : Curé à La-chapelle-Thiaville

1982 : Curé à Badonvillers

1997 : Administrateur des paroisses de Cirey, Bertrambois, Parux, Petitmont, St Sauveur, Tanconville et Val-et-Chatillon

2001 : Coopérateur à la paroisse du Bon-PèreFourier des Vosges

2023 : Décès le 16 juillet

Son authenticité installait très vite la confiance.

En rejoignant la Lorraine pour des raisons profondément personnelles, Bernard avait choisi très tôt de vivre son ministère hors de son Alsace natale. Homme disponible au possible, sa joie résidait dans l’annonce de la Bonne Nouvelle pour en vivre pleinement. Ceux qui l’ont connu témoignent tous de sa détermination à mettre sans relâche ses frères au premier rang de ses attentions. « Je retiens de ce vaillant ouvrier du Seigneur qu’il fut un homme pleinement spirituel qui est resté digne et fidèle à sa vocation de serviteur » raconte le père Aimé Sossou, prêtre de la paroisse de Dingsheim où Bernard s’était retiré. Même constat fraternel chez son confrère le père René-Philippe Rakoto : « il voulait tellement apporter le Christ aux plus petits avec un langage simple et accessible. Il était vraiment un prêtre selon le cœur de Dieu ». Bernard générait spontanément l’attachement et la sympathie car son authenticité installait très vite la confiance.

Désintérêt du matériel

« Il venait partager le repas du dimanche en toute convivialité. Nous avons gardé le contact avec lui jusqu’au bout » se souvient Dominique Bennassies, un ancien paroissien de Badonviller. Pour les siens, Bernard représentait un bel amarrage affectif. « J’aimais beaucoup mon oncle qui se désintéressait de tout ce qui était matériel. Il préférait se préoccuper du sort des autres, tout en restant attentif à l’évolution de nos vies » affirme sa nièce, Sylvie Amblard. « Ce qui nous rapprochait c’était nos longues discussions sur la foi et la religion. J’ai bénéficié de ses réflexions nourrissantes sur l’Évangile » se remémore son neveu, François Amblard. « Il était toujours souriant et plein d’humour et savait me mettre de bonne humeur. Je pouvais aborder de multiples sujets avec lui au-delà du religieux » souligne une autre de ses nièces, Isabelle Adam. Après avoir servi de longues années dans le diocèse, Bernard s’était retiré dans sa maison natale à Dingsheim. C’est là, au cœur de ses racines, qu’il a murmuré le nunc dimittis qui l’a mené vers la Vie.

1930 : Naissance à Nancy

1955 : Ordination presbytérale ; vicaire à Nancy (Saint-Léon-IX)

1959 : Vicaire à Pont-à-Mousson (Saint-Laurent)

1966 : Aumônier-adjoint au lycée Jeanne d’Arc de Nancy

1975 : Prêtre auxiliaire à Nancy (Saint-Georges)

1978 : Responsable de l’aumônerie scolaire du premier cycle sur la zone de Nancy

1983 : Curé à Laxou (Saint-Genès)

1996 : Aumônier de la Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées

2001 : Coopérateur à la paroisse Saint-Charles-de-Foucauld

2023 : Décès le 18 août

Un ministère marqué par le tissage permanent de liens.

Jean et son franc-parler ne sont pas près d’être oubliés par tous ceux qui ont connu ce nancéien au caractère bien trempé. « Avec lui, c’était qui s’y frotte s’y pique » remarque avec amusement son frère Louis. Mais son tempérament impulsif n’a jamais empêché Jean de se donner entièrement durant son ministère marqué par le tissage permanent de liens. Sa vocation naît durant la guerre en Vendée où il se réfugie avec sa famille. Il poursuit sa formation au Séminaire Français de Rome et retrouve le diocèse pour son ordination. Il avait cette conviction inaltérable qu’il faut sans cesse aller vers de nouveaux horizons d’où son engagement dans le monde scolaire. De cette période date son aventure de fraternité avec la colonie de vacances du Groube, où il emmène, outre les lycéens, des personnes porteuses de handicap notamment les membres du mouvement Foi et Lumière.

Avec les fragilisés

Parallèlement à ses affectations de curé, Jean cultivera toute sa vie la proximité avec les fragilisés, pour que ceux-ci ne soient pas relégués dans les arrière-cours de la solidarité. À côté de Jean le combattif, il y a aussi Jean le bon vivant qui ne manque jamais les rencontres familiales et tous les événements qui le rapprochent des siens. Retiré au milieu de ses frères prêtres de la Villa Saint-Pierre-Fourier, il ne se départit pas de son entrain naturel malgré la maladie qui réduit progressivement ses aptitudes. Même dans les heures finales qui le rapprochent des allées du ciel, Jean reste serein pour évoquer sa situation déclinante. Lors de ses funérailles, l’assemblée a médité la phrase de saint Jean (3, 30) : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue ». Celle-là même qu’il avait choisie des décennies plus tôt lors de son engagement. Jean, homme tout en caractère, nous laisse une magnifique trace de vie totalement tournée vers le Christ. Elle ne s’effacera pas de sitôt.

1930 : Naissance à Lunéville

1957 : Ordination presbytérale ; professeur à l’Institution Saint-Pierre-Fourier

1964 : Directeur de l’école Notre-Dame de l’Assomption à Mont-Saint-Martin

1967 : Professeur au séminaire d’aînés

1972 : Curé à Ceintrey

1974 : Aumônier du cours de la doctrine chrétienne

1979 : Professeur à l’institution Saint-Pierre-Fourier de Lunéville

1987 : Au service du doyenné de Blâmont, demeurant à Autrepierre

1993 : Administrateur d’Emberménil, de Remoncourt, Vaucourt et Xousse

1997 : Administrateur d’Igney, Amenoncourt, Autrepierre, Avricourt, Gondrexon, Leintrey, Reillon et Vého

1998 : Prêtre coopérateur à la paroisse Saint-François du Blâmontois

2023 : Décès le 23 novembre

Aimé fut sans conteste un homme de fidélités.

Aimé était un homme de racines et, tout au long de sa vie, il a entretenu un lien constant avec le Blâmontois. Originaire d’Autrepierre, il a eu la chance d’exercer la majorité de son ministère dans ce coin de Lorraine où les paysages dessinent des courbes tranquilles qui enracinent les hommes. Fils de paysans, il portait un profond attachement à sa terre natale où il aimait revenir s’amarrer. Enseignant dans l’âme, Aimé a vécu de l’intérieur les changements notables de l’enseignement privé où il a exercé comme professeur, mais aussi comme chef d’établissement. Sous une apparence austère qui pouvait rebuter de prime abord, se cachait en fait un homme au grand cœur qui privilégiait le contact direct avec les personnes. Ses paroissiens se souviennent encore de l’humilité dont il faisait preuve en les rencontrant.

Homme de fidélités

Pour autant, « il savait ce qu’il voulait, il avait horreur des injustices et des contre-vérités » martèle son ami, le père Georges Arnould. Mais Aimé fut aussi soucieux des siens. Sa nièce, Martine Neyertz, se souvient avec émotion des attentions qu’il prodiguait à chacun : « j’ai gardé un lien positif avec lui. Durant mes études secondaires, il était une présence aimante vers laquelle je me tournais spontanément. De même, il était toujours présent aux événements familiaux que ce soit les baptêmes ou les mariages ». Doté d’un grand sens de l’Église, Aimé ne manquait aucun des grands moments diocésains. Il cultivait également la convivialité avec ses confrères de toutes les générations. Soucieux de leurs conditions de vie, il s’était également intéressé au statut des prêtres à la retraite. Malgré son côté taiseux, Aimé fut sans conteste un homme de fidélités. C’est avec sa simplicité naturelle qu’il a choisi de reposer auprès de ses parents, à Autrepierre, dans ce coin de Lorraine qu’il avait tant aimé et servi.

1936 : Naissance

2002 : Ordination diaconale

2023 : Décès le 8 mars

André a exercé son ministère diaconal au sein de divers établissements de santé du diocèse.

découvrez leurs visages

*dans cette vidéo, sont également mis à l’honneur les prêtres et diacres de notre diocèse qui ont rejoint le Père en ce début d’année 2024.