Comprendre la « démarche Kerygma »

Le nom « Kerygma » fait référence au terme « kérygme ». C’est aussi un écho avec des rassemblements ecclésiaux qui ont durablement marqué les acteurs pastoraux : Ecclésia et Diaconia, en 2008 et 2023 consacrés respectivement à la catéchèse et à la solidarité.

C’est le cœur de la foi chrétienne : Jésus Christ est mort et ressuscité pour nous ! Le mot kérygme vient du grec keryx, traduit par le messager, le héraut qui annonce une victoire militaire par un bref message, voire un cri.

Le kérygme désigne l’annonce non pas d’un fait, mais d’une personne et d’un événement. Il résume le mystère pascal (mort et résurrection de Jésus) : le Fils de Dieu, Dieu lui-même, s’incarne en Jésus Christ dans l’histoire de l’humanité. Par sa vie, ses paroles, ses actes et jusqu’au don de sa personne, il dévoile totalement l’amour sans limite de Dieu pour toute l’humanité depuis les origines. C’est la spécificité chrétienne d’un Dieu qui veut vivre avec les hommes, les délivre et les sauve de leurs maux, de la souffrance et de la mort.

Le premier kérygme chrétien est prononcé par Pierre le jour de la Pentecôte « Il s’agit de Jésus le Nazaréen, […] Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. » (Livre des Actes des Apôtres, 2, 22-24).

Dans La Joie de l’Évangile, le pape François dit le kérygme sous une forme renouvelée : « Jésus-Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer » (La Joie de l’Evangile § 164).

À sa suite, le travail des disciples-missionnaires d’aujourd’hui consiste à adopter un langage en actes et en paroles qui leur permettent de rejoindre leurs interlocuteurs.

Un message audible, des messagers crédibles 

Lorsque le Pape affirme qu’une annonce kérygmatique est nécessaire pour aujourd’hui, il ne dit pas seulement qu’il s’agit de délivrer un message – celui de la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ – sous une forme brève et percutante. Il insiste sur la médiation de la personne qui se fait témoin de l’action et de la présence du Christ dans sa vie. La vie du témoin qui a fait l’expérience de Dieu devient donc ce qui touche et émeut l’interlocuteur.

L’enjeu de l’annonce de la Bonne Nouvelle aujourd’hui est bien pour les chrétiens de devenir des disciples missionnaires, capables de témoigner de l’action du Seigneur dans leur vie, d’une relation intime avec lui.

L’évangélisation est en réalité toujours nouvelle ou alors elle n’évangélise pas !

La nouveauté de l’Évangile découle de sa nature de parole vivante qui s’adresse à toute personne, en tout lieu et à toute époque et de l’action de l’Esprit Saint qui renouvelle sans cesse l’action des disciples.

La nouvelle évangélisation est une expression énoncée par saint Jean-Paul II lors de son premier voyage en Pologne en 1979. Elle comprend plusieurs aspects.

• Porter et incarner l’Evangile au monde entier, aux pays de mission, mais aussi, à ré-évangéliser les pays de « vieille chrétienté ».
• Insister sur l’implication de tout baptisé appelé à évangéliser de par sa vocation baptismale même de « disciple-missionnaire »
• Enfin, la nouvelle évangélisation suppose la conversion des missionnaires eux-mêmes.