Journée des malades : témoignage d’un aumônier à l’hôpital

Emma Fresnaye est aumônier au CHRU de Nancy. Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale des malades, elle nous raconte sa mission et témoigne de la richesse de son engagement auprès des personnes hospitalisées.

Quand j’entreprends d’expliquer à quelqu’un qui me le demande « c’est quoi ta mission d’aumônier ? Tu fais quoi ? », voilà en substance ce que je réponds : 80 % d’écoute active et 20% de réponses à des besoins liés à la foi catholique sur le temps des visites ; je veux dire par là que comme nous sommes autorisés au CHRU de Nancy à visiter dans les services, nous toquons à toutes les portes après autorisation des soignants et selon la réaction du patient, nous démarrons une visite d’aumônerie ou nous repartons.

Écouter c’est tout accueillir, aussi bien les émotions que les propos de la personne, sans juger, sans critiquer, sans donner des conseils, sans enquêter, sans comparer, sans donner mon avis sauf s’il m’est demandé, sans apporter ma propre histoire ou celles d’autres personnes, sans minimiser ni surenchérir, sans tenter de modifier les émotions que la personne traverse. C’est lui offrir cet espace où elle peut se dire complètement. J’avoue que c’est un exercice délicat, qu’il m’a fallu des années pour le comprendre et l’acquérir. J’ai pu moi-même en déguster les fruits, je sais tout le chemin de libération et de transformation que la personne peut faire grâce à cette écoute. Ce cadeau quand il est attendu est une source de satisfaction et de gratitude intense.

Je pense notamment à une dame âgée, contrainte de porter un corset, qui souffrait beaucoup et qui se sentait vraiment découragée ; au premier abord, elle me répond qu’elle ne veut pas avoir à se justifier sur sa pratique et sa croyance alors que je m’étais simplement présentée comme aumônier. Au final, je suis restée plus d’une heure ; cette dame m’a confié tout le poids qu’elle portait sur son dos, depuis plusieurs générations. Elle m’a dit combien c’était essentiel pour elle d’avoir pu se dire et être reconnue dans sa souffrance aussi bien physique que morale.

L’autre volet, c’est celui des réponses à des demandes liées à la foi. Il s’agit de prier avec la personne, de lui apporter la communion, d’entendre son souhait de rencontrer le prêtre pour un sacrement particulier ou juste pour des questions, un échange, un cheminement dans la foi. C’est aussi parfois être présente lors de situations délicates et prononcer des paroles de soutien et de réconfort : une bénédiction de corps d’un défunt, un baptême pour un enfant dont l’espérance de vie est faible, une cérémonie d’adieu pour un bébé qui est parti trop tôt. C’est entendre la souffrance des proches de la personne malade, leurs inquiétudes, leurs questions, leurs doutes, leurs difficultés.

Une autre dimension qui est présente dans ma mission et se développe au fur et à mesure des mois, c’est la relation avec les soignants. Je développe une certaine connivence, une confiance ; parfois certains ont eux aussi besoin d’écoute, de décharger, de partager que c’est dur, qu’ils manquent de bras, de temps, que les patients sont exigeants voire difficiles. Nous commençons à nous reconnaître et à jouer la carte de la coopération. C’est très agréable de sentir que nous faisons équipe et que nous œuvrons ensemble pour le bien-être des patients.

Il reste toute la dimension de la vie d’équipe, la relecture, les partages sur les visites, sur les thèmes qui émergent des visites, la formation, les questions théologiques, les transmissions concernant l’accompagnement de patients, les relations avec les services etc…

Les équipes d’aumônerie dans les hôpitaux à travers notre diocèse cherchent toujours des bénévoles pour les aider à accomplir leur mission et visiter les malades.

Vous souhaitez, vous aussi, faire le choix d’une mission porteuse de sens et de joie ?

Le témoignage d’Emma a fait écho chez vous ?

Rejoignez leurs équipes en contactant la responsable diocésaine des aumôneries d’hôpitaux, Soeur Ruth :

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