Série de l’Avent #2 : faire silence

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Cette année, c’est le frère Xavier Loppinet, prieur du couvent des dominicains à Nancy, qui vous propose un accompagnement spirituel sur le chemin de l’Avent. Il vous aide à préparer votre coeur à l’arrivée de notre Sauveur.

Retrouvez ci-dessous la méditation proposée par le frère Xavier en version à lire ou à écouter !

Préparer son coeur :

faire silence

« Il est bon d’attendre en silence le salut de Dieu »

(Livre des lamentations de Jérémie 3, 26)

Le silence dit, en fait, beaucoup de choses. Le silence dit que ce que celui qui est en face de moi a de l’importance, que sa simple présence suffit, qu’elle « se passe de mots », comme on dit. Mon silence signifie aussi que ce qu’il peut dire, ou va dire a déjà du prix pour moi, avant même qu’il ne se soit exprimé. Le silence dit une attente.

Il est bien vrai, comme le dit Jérémie, qu’ « il est bon d’attendre en silence le salut de Dieu ».

En silence, c’est-à-dire d’abord se taire, extérieurement comme  intérieurement, pour laisser survenir une parole de Dieu dans ma vie, dans la lecture de la Bible, dans ma présence aux textes lus lors des liturgies de ma paroisse, de ma communauté, et même dans les paroles de mes prochains. Certains prophètes (tous baptisés en réalité!) m’entourent et ont peut-être bien des choses à me dire. Mon silence me permettra de les entendre.

La figure de saint Joseph, le grand silencieux du Nouveau Testament, nous est un modèle de présence au mystère de Noël. Les anges aussi, à en croire Níkos Kazantzákis (1883-1957), le grand écrivain grec. Dans son livre intitulé la Lettre au Gréco, il raconte ainsi une promenade avec un ami au cœur d’une forêt en Grèce : « Il me semblait que nous étions dans une immense église : la mer, des forêts de châtaigniers, des montagnes et par-dessus, en guise de coupole, le ciel ouvert. Je me suis tourné vers mon ami :

– Pourquoi ne parlons-nous pas ? dis-je, voulant rompre le silence qui commençait à me peser.

– Nous parlons, répondit mon ami, en me touchant légèrement l’épaule, nous parlons, mais la langue des anges, le silence.

Et brusquement, comme s’il s’était mis en colère :

– Que veux-tu que nous disions ? Que c’est beau, que notre cœur a des ailes et veut s’en aller, que nous avons pris le chemin qui mène au Paradis ? Des mots, des mots ! Tais-toi. »

Le silence, la langue des anges… Il faut bien cela : laisser le silence entrer en nous pour laisser le Verbe, la Parole de Dieu, venir habiter parmi nous !

 

Frère Xavier Loppinet, dominicain, Nancy

Je n’oublie pas que je peux m’inscrire à tout moment au calendrier de l’Avent proposé par le diocèse !

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