Série de l’Avent #1 : entrer dans la joie
Cette année, c’est le frère Xavier Loppinet, prieur du couvent des dominicains à Nancy, qui vous propose un accompagnement spirituel sur le chemin de l’Avent. Il vous aide à préparer votre coeur à l’arrivée de notre Sauveur.
Retrouvez ci-dessous la méditation proposée par le frère Xavier en version à lire ou à écouter !
Préparer son coeur :
entrer dans la joie
« Voici que je vous annonce une grande joie »
(Evangile de Luc 2, 13)
Une grande joie, c’est ce que l’ange annonce aux bergers qui campaient aux alentours de Bethléem, la nuit de Noël. Un Sauveur leur était né. Mais avant de leur annoncer cette joie, l’ange prend garde de leur dire « Soyez sans crainte ». Car la joie est toujours de l’ordre de l’inattendu. Elle survient, bouscule notre quotidien. Elle est, avant d’arriver, impensable, impensée même. Une fois là, elle nous envahit. Cette joie n’était d’ailleurs pas seulement pour eux, mais aussi « pour tout le peuple », une joie débordante donc, comme toute vraie joie. La joie nous envahit, puis elle déborde…
Comme la joie surgit, s’y préparer est impossible. La joie nous surprend toujours. Elle est don. On peut se préparer à la recevoir seulement d’une manière : en se disant que nous allons être surpris. La joie est toujours une surprise. Tel est le but du papier cadeau : ne pas révéler trop vite de quoi il s’agit et de créer un « effet de surprise ». D’ailleurs, j’ai toujours été déçu par les cadeaux commandés, convenus, sans surprise : ils nous contentent, mais ils n’apportent pas la joie. Comme adultes, vis-à-vis des enfants, nous avons le devoir non de les contenter, mais de les émerveiller. La joie est de l’ordre de l’émerveillement.
Dans les pèlerinages au long cours, il y a une étape importante, c’est quand, quelques kilomètres (qui peuvent être encore nombreux), on aperçoit enfin, depuis une hauteur, le terme du voyage, comme, par exemple, Saint-Jacques de Compostelle. Cette hauteur est appelée délicieusement « Montjoie ». On n’est pas encore arrivé, mais le cœur est déjà rempli de joie, à la vue du terme. Telle est le but de l’avent, nous préparer à la joie avant d’arriver devant la crèche.
Que nous est-il demandé dans ce temps de l’Avent : de nous préparer à l’émerveillement, de nous préparer à être (encore et toujours) surpris, par Dieu comme par les gestes de nos proches, leurs cadeaux. Je n’ignore pas, cependant, que pour beaucoup, Noël n’est pas synonyme de joie, parce qu’il n’y aurait plus rien à attendre de son entourage, de la société. Pour tous, Noël devrait être le temps de tous les possibles.
En somme, à nous maintenant d’attendre l’inattendu.
Dieu va nous surprendre par le don de son Fils.
La joie sera notre seule réponse.
Frère Xavier Loppinet, dominicain, Nancy
