Retour en images sur la messe d’au-revoir à Mgr Papin

Ce vendredi 5 mai, les catholiques de Meurthe-et-Moselle se sont réunis autour de Monseigneur Jean-Louis Papin à la cathédrale de Nancy pour une messe d’au-revoir à leur évêque. Après 23 années au service du diocèse de Nancy et Toul, Monseigneur Papin a présenté au pape François sa démission de sa charge d’évêque pour raison d’âge.

De nombreux diocésains, prêtres, diacres et religieux ont répondu présents pour célébrer son ministère d’évêque de Nancy et Toul et lui dire merci. À cette occasion, des présents lorrains ont été offerts à notre évêque pour l’accompagner dans sa nouvelle vie.

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Je (re)découvre l'homélie de Mgr Papin

Chers frères et sœurs, chers amis, les textes bibliques qui viennent d’être proclamés l’avaient été le 24 octobre 1999, dans cette cathédrale, lors de la célébration d’ordination qui m’avait fait devenir votre évêque. Comme saint Paul l’écrivait en son temps à la jeune Église de Corinthe, je considérais, ce jour-là, l’Église particulière de Nancy et de Toul comme une « lettre du Christ confiée à notre ministère, écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas… sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs ». 

Cette lettre du Christ, commencée il y a 17 siècles, vous m’avez aidé à en prendre connaissance et à la décrypter pour, ensuite, en écrire de nouvelles pages avec vous. C’est ce que nous avons réalisé ensemble durant ces 23 années avec l’aide de l’Esprit Saint.

Ce n’est aujourd’hui ni le lieu ni le moment de faire un bilan exhaustif de toutes ces années marquées par des élans, des interrogations, des doutes et plus récemment par des épreuves majeures. Je voudrais simplement redire ce qui m’a animé dans mon ministère d’évêque et qui, me semble-t-il, doit demeurer une constante quelles que soient les époques.

J’avais choisi pour devise épiscopale cette parole que Jésus avait adressée à Simon-Pierre au terme d’une nuit de pêche infructueuse : « Avance au large et jetez vos filets ». « Avance au large »que l’on traduit aussi par : « Avance en eau profonde ». Cette double traduction est riche de signification pour notre Église, pour chacune et chacun de nous. Le Seigneur Jésus nous invite à conjuguer l’avancée au large de la mission, ce que François nous rappelle lorsqu’il nous exhorte à être une Église en sortie, avec l’ancrage dans les profondeurs de la vie avec Dieu. L’une ne va pas sans l’autre. Comment pourrions-nous en effet nous dire disciples du Christ si nous ne sommes pas comme lui et avec lui en continuelle sortie pour annoncer l’Évangile, tout en nous ménageant, comme lui, de longs et intenses moments de relation personnelle et communautaire avec Dieu ? Sachons allier toujours ces deux dimensions de notre identité de disciples-missionnaires. La fécondité de notre action en dépend, même lorsqu’elle est peu visible.

Au cours de ces 23 dernières années, avons-nous réalisé cela un tant soit peu ? Je le pense, bien que de façon imparfaite. Cela s’est traduit sur le plan diocésain par plusieurs réalisations. D’une part, la restructuration du Domaine de l’Asnée pour en faire le lieu d’une Église diocésaine non pas autocentrée sur elle-même, mais ouverte, tournée vers l’annonce de l’Évangile dans les diverses réalités de ce monde, un lieu où l’Église ne craint pas de dresser la table du débat sur les grandes questions qui traversent notre société ; et d’autre part, la transformation de notre ancien Carmel en Centre spirituel diocésain où chacun, tel Jésus se retirant régulièrement en un lieu désert, peut trouver les conditions d’un plus grand ancrage dans les profondeurs de la vie avec Dieu. Nous pouvons en dire autant de la maison de la diaconie, dite Maison de la Belle Porte, tournée vers l’accueil et l’accompagnement des personnes de la rue, des réfugiés et des migrants, tout en s’ancrant dans la Parole de Dieu et la célébration de l’Eucharistie. Cette articulation entre le large de la mission et l’ancrage spirituel était aussi au cœur de notre démarche de trois années intitulées « Passons sur l’autre rive », comme elle l’était également durant les trois années nous invitant à « Repartir du Christ » pour mieux le connaître, l’aimer davantage, et l’imiter au plus près. Cette articulation entre le large de la mission et l’ancrage spirituel s’est vécue dans nombre de paroisses, de mouvements et d’associations. C’est à poursuivre et à développer car, comme l’écrivait saint Jean-Paul II dans sa lettre publiée au début du 3ème millénaire, c’est pour l’Église le programme de toujours.

Toutes ces années que nous avons vécues ensemble ont été aussi des années de dépouillement et d’épreuves dont je ne ferai pas la liste. Chacun les connaît. Certaines sont le signe d’un passage d’une figure d’Église à une autre figure qui se cherche encore et qui pointe ici et là. C’est en quelque sorte une Pâque. C’est ainsi que je comprends et vit ce moment particulier de notre histoire, et donc dans l’espérance même si c’est inconfortable et insécurisant. D’autres épreuves sont la conséquence du péché. Elles invitent notre Église à une purification en profondeur pour qu’elle soit véritablement l’Église sainte et immaculée où tous, notamment les plus petits et les plus fragiles, pourront grandir en toute sécurité.

Nous venons d’entendre le récit toujours émouvant du dialogue de Jésus ressuscité avec l’apôtre Pierre. Alors que Pierre avait failli lorsque Jésus a été arrêté, déclarant par trois fois qu’il ne le connaissait et n’avait rien à voir avec lui, Jésus l’interpelle à trois reprises : « Pierre, m’aimes-tu vraiment ? » A trois reprises, Pierre déclare son amour pour Jésus. C’est alors que Jésus en fera le pasteur de son Église : « Sois le berger de mes brebis ». Dialogue réconfortant pour chacun de nous et pour nos communautés. Car malgré nos peurs, nos défaillances et parfois nos errances, il en est un qui continue à solliciter notre amour et à nous faire confiance : Jésus, le Christ. Il est celui en qui nous devons mettre notre foi lorsque la barque de l’Église est secouée par des vents contraires. C’est pourquoi il nous faut plus que jamais aller vers lui pour repartir de lui. « Oui, Seigneur, tu sais bien que je t’aime », pouvons-nous dire avec Pierre. Certes, imparfaitement mais réellement.

Un nouveau pasteur nous est donné en la personne de Mgr Pierre-Yves MICHEL. Je dis « nous est donné », car je demeure, en tant qu’évêque émérite de Nancy et Toul, membre du presbyterium de ce diocèse. Comme je l’ai fait il y a 23 ans, votre nouvel évêque prendra le temps de décrypter avec votre aide cette lettre du Christ confiée à son ministère qu’est l’Église particulière de Nancy et Toul. Avec lui, un nouveau chapitre s’ouvre, de nouvelles pages vont s’écrire « non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas… sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs ». AMEN.

Ou

j'adresse un message à Mgr Papin

Vous pouvez toujours adresser vos messages d’au-revoir à Monseigneur Papin à l’adresse mail suivante : aurevoir.mgrpapin@catholique-nancy.fr.