Intention de prière du Pape – novembre 2022

Novembre 2022

« Prions pour que les enfants qui souffrent – ceux qui vivent dans la rue, les victimes de guerres, les orphelins – puissent avoir accès à l’éducation et retrouver l’affection d’une famille ».

Accompagner les enfants dans leur souffrance

 

Le pape nous demande de prier pour les enfants qui souffrent, particulièrement pour ceux qui sont dans des situations très rudes et sont privés des piliers nécessaires à leur croissance : l’éducation et l’affection d’une famille. Les exemples qu’il cite, visibles et dramatiques, ne sont pas exhaustifs. Des enfants scolarisés et qui vivent dans un cadre familial peuvent aussi souffrir de carences affectives ou éducatives. Nous ne les oublions pas.

 

L’éducation et l’affection venant de proches si la famille fait défaut sont complémentaires. L’une ne peut se substituer à l’autre. Le mot éducation vient du latin e-ducere, « conduire au dehors » ; donner une ouverture plus grande au monde. L’école comme les associations éducatives font sortir du cadre familial et de la première éducation qui y est donnée. Ceci est possible si l’enfant bénéficie de l’affection qui le met en sécurité. La parole attentionnée donne à l’enfant les repères essentiels qui le mettent en confiance. Elle lui permet de parler à son tour et de tenir sa place dans son univers. Affection et éducation sont nécessaires tout au long de la vie.

 

Les enfants ne choisissent pas leur origine ni les circonstances de leur venue au monde. Tous n’ont pas la chance d’avoir une famille, et celle-ci peut être défaillante. Les causes de la souffrance des enfants sont diverses. L’évocation des enfants à la rue, des victimes des guerres et des orphelins est là pour donner la mesure des épreuves qu’ils peuvent rencontrer. Cela donne aussi la mesure des devoirs qui incombent à la famille ou à ce qui en tient lieu, et à la société. De par sa naissance, chaque enfant a droit à l’affection et à l’éducation. Les enfants ont aussi une part active dans leur aventure de vie. Certains traversent de lourdes épreuves et sont de grands témoins de la vie ; d’autres trébuchent et portent des blessures qui guérissent difficilement. Chacun de nous participe sans doute plus ou moins de ces deux réalités.

 

L’affection familiale et une éducation réussies sont celles qui permettent à l’enfant de s’envoler du nid, libre, capable de faire des choix raisonnés et de vivre des relations constructives. Parents et éducateurs apprennent une grande part de leur métier en l’exerçant. Ils ont aussi à devenir ce qu’ils cherchent à faire pour les enfants. N’est-ce pas le sens de la parole de Jésus : « Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il vous faut ‘’advenir’’ petits enfants. » (Mt 18,3) Tout cela ne se fait pas sans épreuve. Les enfants le savent en absorbant l’air ambiant. Puissent-ils aussi sentir, à travers des présences humaines bienveillantes, que la vie les appelle encore et encore.

 

Daniel Régent, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France

Snehasadan, « la maison où l’on est aimé » 

 

Plus de 100 000 enfants vivent dans les rues de Bombay en Inde. L’ONG Snehasadan1 en Inde, soutenue notamment depuis la France par l’association AFEA2, vient en aide à ces enfants qui ont perdu tout repère et toute affection dans la violence des rues.

Beaucoup de ces enfants sont issus de familles disloquées par la pauvreté. Certains sont orphelins, d’autres se sont enfuis de chez eux pour survivre car ils étaient maltraités et abusés. La misère est la principale cause de leur fuite. La rue est devenue leur lieu de vie.

 

Des enfants en danger permanent, physiquement et moralement

Ces enfants sont livrés à eux-mêmes et vivent sans protection, sans soin, sans éducation, sans tendresse. Ils mangent ce qu’ils peuvent, mendient ou volent aux étalages, font de petits jobs. Sans affection et sans repères, ils sont la proie de tous les exploiteurs. Les abus sexuels sont fréquents ; les filles restent les plus vulnérables et vivent dans la peur du viol et de la prostitution.

 

Des maisons où retrouver stabilité et affection

L’ONG Snehasadan1 offre un foyer et un avenir à ces enfants des rues. Au cours des 58 dernières années, Snehasadan a fourni un abri à plus de 30 000 enfants.

L’objectif premier de Snehasadan est d’atteindre ces enfants sans-abri, de découvrir les raisons pour lesquelles ils sont dans la rue, de retrouver leurs familles et de les réunir avec leurs familles dans la mesure du possible. Lorsque le suivi des familles n’est pas possible ou que les enfants sont orphelins, Snehasadan devient leur foyer et leur fournit l’environnement nécessaire à une croissance et à un développement complet.

Snehasadan dispose de douze maisons, d’un foyer pour femmes et enfants en détresse, et de deux centres de contact dans les gares ferroviaires pour les personnels sociaux afin qu’ils puissent y travailler directement avec les enfants vulnérables qui y vivent. Il y a aussi un centre de crise pour les filles qui ont été sauvées de la traite des êtres humains.

Ces maisons ont donné aux enfants une chance d’échapper à la vie dans la rue, d’avoir accès à un abri, à l’éducation et à un avenir, et surtout de trouver une famille.

 

Recréer comme une famille

Ces foyers, tenus par un couple de parents qui élèvent 20 à 30 enfants sans distinction de caste ni de religion, tentent de redonner une vie de famille à ces enfants abandonnés. La maman responsable reçoit un salaire tandis que le père conserve son travail à l’extérieur. L’objectif est de permettre aux enfants de se bâtir un avenir en retrouvant leur dignité.

Les enfants qui viennent à Snehasadan le font librement et peuvent repartir s’ils ne s’adaptent pas à cette vie.

L’éducation est l’échelle permettant aux défavorisés d’améliorer non seulement leur économie, mais aussi leur statut social. Par conséquent, toutes les possibilités sont offertes aux enfants pour bénéficier d’une éducation formelle ou non formelle. Des cours professionnels – ingénierie, soins infirmiers, techniciens de laboratoire, gestion, animation, formation des enseignants, etc – sont donnés à ceux qui en ont l’aptitude et l’inclination.

 

« La vie c’est la vie. Si j’existe c’est grâce à vous »

Amin Sheikh Amin est un enfant des rues. Il a témoigné de son parcours dans un livre3. Amin a vécu dans les gares de Bombay, sautant d’un train à l’autre, cherchant de quoi se nourrir, dormant sous la lumière protectrice d’un réverbère. Pour survivre et échapper aux dangers, Amin a tout fait : mendier, porter des bagages, cirer des chaussures, vendre des journaux… jusqu’à sa rencontre avec Sœur Séraphine, qui l’emmène à Snehasadan. C’est là, entouré d’une nouvelle famille et sous l’œil bienveillant du Père Placido, qu’Amin a repris confiance.

Il a écrit son autobiographie afin de témoigner de son expérience et de financer son grand projet : l’ouverture d’un café-bibliothèque solidaire qui offre un emploi aux jeunes issus de Snehasadan. Magnifique réussite puisque l’on vient de lui décerner le titre de « Meilleur restaurant de Bombay » !

Aujourd’hui Amin est l’heureux époux de Sarah, enseignante d’origine espagnole et sont parents d’un petit garçon Jaan.

 

A partir des sites de Snehasadan et de l’AFEA,

et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France