Célébration œcuménique pour la sauvegarde de la Création

Le vendredi 30 septembre,  durant le Temps pour la Création, nous nous sommes retrouvés sur notre paroisse le Bon Pasteur, labelisée Eglise verte, à l’initiative du service diocésain écologie, et avec la participation de Mgr Papin, afin de prier avec nos frères protestants et orthodoxes pour la Création en souffrance.

 

 

Ce temps pour la Création a permis de renouveler notre unité œcuménique. Ce temps de prière et d’action fut l’occasion d’écouter la voix de la Création, afin que nos vies, en paroles et en actes, proclament la Bonne Nouvelle pour toute la terre !

J’ai entendu leur cri…
Je connais leurs souffrances…
Viens, maintenant !
Je t’enverrai… Je serai avec toi.

(Exode 3, 1-12)

 

 

Le déroulement de la célébration

Fabienne au nom de la paroisse du Bon Pasteur a prononcé le mot d’accueil.

La paroisse du Bon Pasteur est heureuse de tous vous accueillir dans l’église Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, une église de style art-déco et dont la première pierre fut bénite le 31 mai 1931. La petite Thérèse, qui sera fêtée demain, nous montre la voie de la nouvelle évangélisation de l’Amour pour une écologie intégrale. Pour elle, tout est grâce ! Et Sainte Thérèse nous invite à ne jamais manquer l’occasion du moindre petit geste, en vue du bien commun.

Cette année 2022, la célébration œcuménique pour la sauvegarde de la Création a été préparée, sous l’impulsion de Mr Francis Martin, appelé par Mgr Papin comme référent diocésain à l’écologie intégrale, par nos frères protestants, nos frères catholiques de la paroisse Saint Jean Bosco à Nancy, et des paroissiens du Bon Pasteur. Bienvenue également aux paroissiens de Charles de Foucauld, paroisse Eglise verte, et à nos frères orthodoxes qui sont aussi présents parmi nous. Merci à tous et belle célébration !

Muriel a lu quelques passages du Cantique de Céline, poème de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

J’aimais la pâquerette blanche
Les promenades du dimanche
Les petits oiseaux chantant sur la branche
Et l’azur toujours radieux
Des Cieux.

Francis, référent écologie au diocèse a présenté le thème de la célébration « Écoutez la voix de la Création ».

Au cours de cette veillée, eut lieu un moment de recueillement en mémoire de quatre voix écologistes qui ont été tuées par la violence, avec la lecture de brèves notes biographiques de ces quatre martyrs. Le choix était hélas un peu arbitraire, car il y a malheureusement l’embarras du choix, tant les martyrs de l’écologie sont nombreux à travers le monde. Les fiches biographiques lues par quatre membres de l’assemblée sont disponibles en fin d’article.

Micheline, au nom de notre paroisse, a témoigné sur les activités d’une paroisse labellisée « Église verte »

La célébration s’est clôturée sur le magnifique « Psaume de la création » de Patrick Richard :

Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu Très-Haut
Tu es le Dieu d’amour

Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu Très-Haut
Dieu présent en toute création

 

 

Ce temps fraternel s’est poursuivi par le partage du verre de l’amitié autour de Mgr Papin et de tous ceux qui par leur participation active ont contribué à cette belle communion fraternelle.

Francis Martin a souligné que « ces moments de fraternité chrétienne sont indissociables de la conversion écologique. Le sens profond de l’écologie est de retrouver l’harmonie que le Créateur a voulue (et veut toujours !) pour toutes ses créatures. Cette harmonie, nous l’avons expérimentée ensemble pendant ces moments que nous avons partagés. MERCI ! »

 

Fiches biographiques des 4 martyrs de l’écologie

1) Dorothy Stang a été élevée dans la religion catholique à Dayton, Ohio. À dix-sept ans, elle est entrée dans la congrégation de soeurs de Notre-Dame de Namur. Elle avait un profond désir de servir les pauvres.

Sœur Dorothy Stang fut envoyée en Amazonie par sa congrégation en 1966, pour aider les paysans pauvres de la forêt à défendre leurs droits.

Rapidement, elle a contribué à la création de dizaines de « communautés ecclésiales de base », conçues comme des coopératives dirigées par des laïcs pour favoriser le développement spirituel des paysans et leur autonomie économique. Elle apprit le portugais et les langues indigènes locales, fonda des écoles et, à plusieurs reprises, déposa des plaintes en justice au nom de petits paysans spoliés de leurs terres.

Elle s’est également préoccupée de préserver les forêts, à une époque où le mouvement écologiste n’en était qu’à ses balbutiements. Sur son T-shirt préféré était imprimé : « La mort de la forêt c’est aussi la nôtre ». Sa mission consistait entre autres à plaider pour la reforestation des zones dénudées.

Dès la fin des années 1990, les principaux responsables de déforestation, les sociétés minières et les gros éleveurs de bovins inscrivirent le nom de soeur Dorothy en tête de liste des personnes les plus nuisibles à leurs intérêts.

Le 12 février 2005, sœur Dorothy devait se rendre à une réunion dans un village, dont l’ordre du jour était d’élaborer une stratégie de lutte contre l’exploitation forestière illégale. Elle était au courant des rumeurs selon lesquelles des éleveurs et bûcherons s’étaient réunis quelques jours plus tôt pour déterminer comment l’éliminer. Les choses étaient en train de s’envenimer : des hommes armés venaient d’expulser de chez lui un petit fermier, Luis, parce qu’un éleveur avait jeté son dévolu sur ses terres, et ils avaient brûlé sa ferme.

Ce matin du 12 février, sœur Dorothy trouva sur son chemin deux hommes qui lui barrèrent la route. Elle les connaissait ; ils travaillaient pour celui qui avait spolié Luis. Les deux hommes lui auraient demandé si elle était armée et elle leur aurait répondu « oui, voilà mon arme » en brandissant la bible qui ne la quittait jamais. Les deux hommes lui tirèrent six balles dans le corps.

2) Berta Caceres, militante écologiste du Honduras, militait pour les droits de sa communauté, les indiens Lenca, et pour la préservation du fleuve Gualcarque. Ce fleuve suscitait la convoitise de firmes multinationales qui voulait créer un méga-barrage hydro-électrique, sans considération des conséquences écologiques et au mépris du droit à l’accès à l’eau des indiens Lencas. En 2014, Berta Caceres a remporté une première bataille en faisant reculer la société chinoise, Sinohydro, qui voulait mettre en œuvre ce mégaprojet. L’année suivante, en 2015, elle a reçu le prestigieux prix Goldman, qui récompense les actions en faveur de la défense de l’environnement.

Mais une société hondurienne, financée par deux fonds d’investissement européens, a relancé le projet de méga-barrage en 2016.

Le 3 mars 2016, à l’aube, quatre tueurs à gage encagoulés pénètrent dans la maison de Berta Caceres. Réveillée par le bruit, Berta, alors âgée de 43 ans, tente en vain de résister à ses agresseurs qui la criblent de balles. Un ami mexicain, Gustavo Castro Soto, qui dormait dans la chambre à côté, a aussi été pris pour cible. Blessé à l’oreille et à la main gauche, ce sociologue et écologiste a survécu en faisant le mort.

Personne n’ignorait qui étaient les commanditaires de cet assassinat, mais ce n’est qu’en juillet 2021 que la justice du Honduras a déclaré coupable de cet assassinat le dirigeant de la société d’hydro-électricité dont elle dénonçait le projet écocidaire.

Selon l’organisation Global Witness, le Honduras est le pays le plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement. Au moins quarante d’entre eux ont été assassinés dans ce pays depuis la mort de Berta Caceres, en 2016.

3) Homero Gómez González était un ancien bûcheron mexicain de 50 ans. Il avait créé et dirigeait la réserve de papillons d’El Rosario, dans les collines du Michoacán, où les papillons monarques hivernent au milieu des dernières forêts denses de sapins et de pins encore préservées. Des millions de papillons font chaque année un voyage de plus de 4 000 km entre le Canada et ces collines du centre du Mexique où ils passent l’hiver.

Homero Gomez Gonzalez avait réussi à faire classer cette forêt au patrimoine mondial de l’Unesco, et l’exploitation forestière y est interdite. Il postait souvent des vidéos magiques de papillons monarques sur les réseaux sociaux.

Homero a disparu le 13 janvier 2020. Son corps a été retrouvé deux semaines plus tard flottant dans un puits, portant des signes de torture.

Quelques jours plus tard, le corps de Raul Hernandez Romero, guide touristique dans cette même réserve, a été également retrouvé sans vie, portant des ecchymoses sur différentes parties du corps ainsi qu’une blessure à la tête, causée par un objet tranchant.

Ces deux décès sont intervenus dans un contexte violent marqué par les menaces, enlèvements et assassinats dont sont victimes défenseurs de l’environnement et militants des droits humains mexicains, alors que des groupes criminels exploitent illégalement du bois dans la région et déforestent pour implanter des cultures d’avocats dont l’exportation génère d’importants profits.

4) Henri Rakotoarisoa, un Malgache de 70 ans, avait fondé une association locale qui protégeait le dernier vestige de forêt primaire dans le district de Moramanga, à Madagascar. Ce lanceur d’alerte dénonçait en vain depuis des années les coupes de bois illicites.

Le 31 mai 2022, Henri organisait une réunion de son association pour préparer la venue d’agents de l’office des forêts qui devaient aider l’association à délimiter les parcelles à protéger.
Le lendemain, Henri était convoqué par les trafiquants dans la forêt. C’est là qu’il a été retrouvé les mains attachées, le dos lacéré et la gorge tranchée.