Témoins de la solidarité et de la diaconie – Mars 2024

Marie-Odile Fischer, membre de l’équipe funérailles de la paroisse saint Pierre Fourier

Memento Mori

Ma sœur est décédée en 2022. Elle était comme une 2e maman… j’en ai été très affectée. C’est dans ce contexte que j’ai entendu l’appel lancé par le prêtre lors de la messe dominicale pour rejoindre l’équipe funérailles de ma paroisse. J’étais intéressée mais inquiète que ça remue des choses en moi, ainsi que du regard des autres sur mon handicap. Au 2nd appel, je suis allée voir une amie de l’équipe liturgie. Elle était heureuse d’avoir une volontaire et m’a rappelée 15 jours plus tard pour un enterrement. J’avais encore de l’appréhension mais nous avons rencontré la famille, pris des notes et on m’a proposé de dire la prière universelle. A la 3e cérémonie, on m’a encouragée à lire le mot d’accueil, ce dont je ne me sentais pas capable. Je l’ai fait et le deuil de ma sœur est remonté, mais j’ai résisté, je n’ai pas pleuré. A ce moment-là, je me suis dit “ma sœur est partie”. C’est cette mission qui m’a permis de faire mon deuil.

L’équipe funérailles : un service vivant !

Service d’Eglise

Quand il y a un décès, on peut être appelé n’importe quand. On rencontre la famille, on discute avec eux du défunt. Le ou la célébrante prépare la cérémonie en avance, qui est une liturgie de la parole. On prépare feuilles de chants, corbeilles de quête, les pompes funèbres s’occupent des fleurs et décorations. La rencontre permet aux gens de se libérer, de se
confier. Cela les réconforte !

 

Service du prochain

Un jour, avant l’enterrement d’une dame, nous avons rencontré son fils avec sœur Ménédore. Je le connaissais de loin et ai posé des questions sur la famille, la défunte. Cela a duré 2h au lieu d’une. Il avait besoin de parler. Après la cérémonie à Blénod, ce monsieur m’a prise dans ses bras, embrassée sur la joue et dit “merci du réconfort que vous m’avez apporté !”. J’en ai
pleuré de bonheur.

 

Service de Dieu

Cet engagement a fortifié ma foi. Je me suis sentie plus proche de Dieu. Cela m’a aidée à en
parler avec mon petit-fils, à lui expliquer la foi catholique, à répondre à ses questions. Dans le même temps, cela me fortifie beaucoup d’avoir la foi quand j’accompagne les familles. On dit toujours dans le mot d’accueil que “chaque baptisé est un enfant de Dieu”, qu’il “renaîtra à la vie”. On le répète beaucoup durant la cérémonie. Jésus est là pour nous et le défunt retrouvera une vie éternelle auprès de Dieu. Une part essentielle de notre mission est d’aider les familles, les vivants, à avoir l’espérance de la Résurrection.