Autour d’un livre : « Dieu après la peur »

« Notre civilisation, en résistant à la Bonne Nouvelle, a attrapé la maladie du souci dont l’argent est le plus fidèle agent. » p.136

« Nous ne devrions avoir qu’une seule crainte, qu’un seul souci : faire passer le plus possible dans notre vie le don et le pardon dont nous vivons. » Le don de crainte de Dieu fait partie de ces faux amis qu’il convient d’analyser avec patience. Ce don du Saint-Esprit ne signifie pas « avoir peur de Dieu ». Il doit se lire dans l’optique de la Bonne Nouvelle. Mais la crainte n’en dit pas moins quelque chose de l’exigence de la foi, de la violence des surgissements de Dieu au coeur de notre existence. Martin Steffens part à la quête de cette salutaire crainte. En retirant nos sandales, en nous laissant ainsi désarmer, nous n’ajoutons rien à la grandeur de Dieu. Mains nues et paumes ouvertes, nous nous disposons seulement à recevoir de lui notre vie tout entière.

Enseignant en philosophie à Strasbourg, Martin Steffens a forgé, au fil de nombreux livres et chroniques, une réflexion personnelle et stimulante, aux frontières de la philosophie et de la spiritualité chrétienne. Il a publié plusieurs ouvrages chez Salvator, dont L’amour vrai : au seuil de l’autre (2018) et Être père, c’est… (2022).

le samedi 27 avril 2024 de 9h à 12h

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Lecture en groupe : prévoir entre 4 et 7 rencontres pour lire, comprendre, commenter ensemble les propos de Martin Steffens.

Chapitre 6

Aimer la vie, c’est l’aimer, non comme un bien que nous nous serions acquis et qu’il faudrait protéger, mais comme un don que nous pouvons honorer.

 » L’angoisse nous renvoie à la nullité, à la nudité de notre vie. Traversée, elle indique pourtant la confiance première : nous n’aurons, toute notre vie durant, jamais été vêtus d’autre chose, et reçu d’autres justifications, que cet amour absurde, injuste, immérité, qu’on nous aura porté. » (page 122)

Chapitre 1

Page 12 : « La crainte est le tremblement de toute notre vie quand passe non loin d’elle l’aile d’un ange ou le souffle de Dieu. »

Page 18 : « Voici la crainte qui n’est pas exactement la peur. Nul n’a peur d’un bébé, mais bel et bien de rompre le charme de ses rêves.
Le christianisme n’est d’ailleurs que cela : la religion où l’on confesse qu’il ne fait pas horreur à Dieu de s’être fait bébé […]
Dieu repose en chacun comme un petit enfant dont nous pouvons, jusque dans nos rythmes d’adulte, soucieux et préoccupés, entendre la respiration et en épouser le rythme. »

page 22 « La crainte est le consentement, accordé dans un geste de déprise, à ce que quelque chose, trop grand pour notre vie, vienne la troubler. C’est le pressentiment que notre vie, ainsi troublée, sera aussi plus grande et plus profonde. »

page 22 :

La crainte est le consentement, accord dans un geste de déprise, à ce que quelque chose, trop grand pour notre vie, vienne la troubler. C’est le pressentiment que notre vie, ainsi troublée, sera aussi plus grande et plus profonde. C’est l’impression que, sitôt dit « oui » à ce dieu imprévu, la vraie vie pourra peut-être, enfin, commencer. La Crainte est la permission, pleine d’audace, qu’on accorde à cet étranger de faire comme chez lui, parce que peut-être est-ce nous qui, sans le savoir, sommes chez lui.
Martin Steffens, Dieu, après la peur, p. 22.