Témoins de la solidarité et de la diaconie – Avril 2024

Lilly Labarre, vice-présidente de la SPA Lorraine déléguée à la jeunesse et l’animation.

Toutes les créatures sont de Dieu

 

J’ai un parcours de foi classique, baptisée enfant j’ai ensuite fait ma communion, fréquenté l’enseignement catholique à Claude Daunot. J’ai toujours pensé que nous n’étions pas sur Terre par hasard, que nous avions quelque chose à accomplir et qu’il y avait le Bien et le Mal. La mort de mon grand-père, que j’aimais beaucoup, ainsi que d’autres passages difficiles de mon adolescence ont pu me faire entrer en rébellion contre Dieu, mais je sais aujourd’hui qu’il est au contraire à mes côtés dans les mauvais moments. Comme il y a maintenant 3 ans quand, après 19 ans en tant qu’aide-soignante, j’ai fais un burn-out et changé de vie. Durant le COVID, j’ai été frappée, insultée par des patients, je ne me sentais plus en phase avec les “valeurs” de l’hôpital. Un matin où j’allais travailler à 6h, un camion est passé à côté de moi et j’ai pensé “j’aimerais qu’il me roule dessus”. Le lendemain j’ai quitté mon travail. J’ai ensuite fait de la médiation animale mon métier et rejoint la SPA. Je gagne moins mais je revis !

 

Les animaux : des frères et sœurs comme les autres

 

Aimants

Les animaux ne jugent pas, ils aiment ceux qui prennent soin d’eux et le rendent par des caresses, ils donnent tout l’amour qu’ils ont. Quand je me lève le matin, je n’ai pas l’impression d’aller travailler, je suis dans mon élément. J’ai le sentiment d’avoir plus de reconnaissance avec les animaux et les personnes qui adoptent que j’en avais avec des patients dont j’ai parfois sauvé la vie…

 

Dignes

Après mon burn-out, découvrir la SPA a été une révélation. C’était l’endroit où je me sentais bien, où j’oubliais tous mes problèmes. Même si ce n’est pas toujours sans peine. Un dimanche matin, un chaton malade avait besoin d’un vétérinaire. J’étais la seule à pouvoir l’amener. Il a malheureusement dû être euthanasié, j’ai tenu à rester avec lui jusqu’au bout, car personne ne devrait mourir seul.

 

Vulnérables

J’ai un peu repris foi en l’humain. Certes il y a ces gens qui abandonnent leur chiot parce qu’il creuse dans le jardin… mais j’ai de la joie à rencontrer des gens sérieux, sensibles qui veulent faire du bien aux animaux. Qui veulent s’en occuper malgré que certains d’entre eux soient très compliqués. Qui donnent de leur temps au refuge, qui lèguent leurs biens à leur mort… Tout cela me fait dire que oui, il y a encore des gens biens et que Dieu est à l’origine de tout bien. Je poursuis donc mon chemin, ayant ressenti comme un appel à leur dédier ma vie. Au point que des amis m’appellent “Mère Teresa des animaux” !