Parlons diaconie – Diaconia 2013-2023 #9

Comment situer le rassemblement Diaconia 2013, non pas comme un point d’orgue, non comme un temps fort sans lendemain, mais COMME UN ÉLAN  pour vivre la vie des communautés chrétiennes ?

Nous pouvons dire que le défi principal posé à l’ Eglise est bien celui de la place de la Parole des pauvres au sein de la communauté chrétienne. La dimension de la Charité doit d’abord être portée et vécue par les chrétiens de « base », les paroissiens, c’est-à-dire les baptisés du local. Concrètement parlant :

  • Quelles sont les possibilités de prise de parole des « personnes qui sont sur la touche  » .
  • Quelles responsabilités peuvent leur être confiées ?
  • Quelles est la place des gens très modestes dans la composition sociologique de bien des paroisses ?

Le changement n’aura pas lieu du jour au lendemain, c’est pourquoi il faut une attention doublée d’une volonté persistante.

Autre défi, celui de la dimension missionnaire :

  • Quelles propositions en matière de sacrements ?
  • Comment honorer la dimension spirituelle et la vie des plus pauvres ?
  • Quels échanges, quels partages conviviaux au sein de nos communautés ?

Un autre enjeu pour l’Eglise en France concerne l’UNITÉ, autrement dit la communion ecclésiale. Certes, il est parfaitement légitime qu’il y ait différents visages d’Eglise et que l’engagement des chrétiens soit multiforme ; mais, à quoi ressemblerait une Eglise à 2 vitesses, voire des Eglises parallèles qui ne se rencontreraient jamais? Les chrétiens engagés autour du débat sur le « Mariage pour tous «  et les chrétiens engagés dans  » Diaconia 2013  » n’ont-ils pas intérêt à ouvrir des lieux communs pour une grande fidélité au message évangélique lui-même ?

Le lien entre famille et précarité reste à approfondir.

L’autre question, enfin, qui est posée à l’Eglise, à travers DIACONIA 2013, c’est :

Comment inciter les chrétiens à un vrai engagement auprès des personnes en difficulté sans en rester à la gestion des situations immédiates et en permettant une réflexion plus en profondeur ?

 » Mais, bien sûr, subsistent l’urgence et les priorités…Quand des personnes en grande difficulté frappent à la porte de la Maison paroissiale, il s’agit de réagir, d’accueillir, de mettre en œuvre l’urgence au-delà de ce qui était imaginé ou pensé. Il y a des moments et des situations où l’on ne peut ni se taire, ni détourner les yeux » … Mgr Antoine HEROUARD, directeur du département  » Sociétés humaines et responsabilités éducatives du Collège des Bernardins »