L’Evangile pour les nuls (Lc 9, 11b-17)

Dimanche 19 juin 2022, St sacrement du Corps et du Sang du Christ.

Dans ce passage de l’Evangile, des mots en particulier comme manger, nourriture, pain, poisson, font écho en nous car ils nous touchent directement. S’alimenter, c’est un besoin vital que nous respectons quotidiennement ! Ces mots, dans notre mémoire collective, font référence à la table. La table qui est le lieu par excellence du Partage, ou le repas est pris en commun. Le lieu où se révèlent, pour les plus gourmands, de belles expériences gustatives mais aussi où se vivent de grands moments de convivialité, de débats, voire de dialogues enflammés…

MAIS combien de personnes se retrouvent seules, assises à leur table ?
Combien n’ont pour lieu que la rue pour se nourrir ?
Combien, faute de nourriture, meurent de faim ?
ALORS Jésus nous ordonne :
« Donnez-leur, vous-même, à manger »
Entendons-nous cette injonction ?
C’est vrai que nous entendons plus souvent et nous le répétons nous-même :
« Ceci est mon corps, ceci est mon sang, faites ceci en mémoire de moi ! »
Pour les fidèles du Christ, c’est le cœur de la foi !

Mais il y a également cet autre geste et ces autres paroles, vues et entendues par les apôtres au cours du même repas. C’est lorsque Jésus, lui le Maître et le Seigneur, s’agenouille pour laver les pieds de ses disciples : « C’est un exemple que je vous donne, dit le Christ, et vous ferez comme je l’ai fait. »

L’Eucharistie est inséparable du service des frères et des sœurs.
A la messe, il y a la présence du Christ, la table, le pain, le vin, et qu’est ce qu’il manque afin que la messe soit dite ? il manque notre participation, c’est-à-dire « qu’est-ce que j’apporte ? »…
Sans cela, la messe est une pâle représentation de la cène de l’Evangile.

Le verbe « pratiquer » appartient à notre vocabulaire. S’agit-il seulement de notre assistance à la messe dominicale ? Pratiquer c’est tendre nos deux mains, une pour recevoir le corps du Christ et l’autre pour relever le frère ou la sœur qui est tombé.
Nous parlons bien de la COMMUNION FRATERNELLE, sans laquelle les paroles de Jésus « vous ferez cela en mémoire de moi » sont vaines.

Dans nos assemblées, la foule de celles et ceux qui ont faim est-elle présente ?
Ne sommes-nous pas comme les apôtres qui renvoient chez elles les personnes vivant dans le dénuement ?

Alors que Jésus nous demande d’être au service des plus démunis
« afin que tous mangent et soient rassasiés »