Stephen, jeune prêtre : au final, qui est mon prochain ?

« Car, bien que cette lettre s’adresse à toute personne de bonne volonté, quelles que soient ses convictions religieuses, la parabole se présente de telle manière que chacun d’entre nous puisse se laisser interpeller par elle
C’est une parabole de Jésus extraite de l’Evangile selon saint Luc (10, 25-37), dont la réflexion porte sur qui est mon prochain ?
D’ailleurs, beaucoup d’entre nous connaissent bien ce récit tant il fait encore partie de notre culture commune.

J’ai choisi ce paragraphe parce que la parabole du bon Samaritain m’interpelle sur le sens du prochain auquel est dédié le deuxième chapitre intitulé Un étranger sur le chemin. Je trouve cette partie comme étant le sommet de l’encyclique car elle touche une question primordiale : celle de la dignité humaine.
La dignité humaine dont parfois j’ignore que le prochain fait partie de ma vie car étant un être humain comme moi créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Je crois qu’il est incontestable de nier ce qu’il se passe dans le monde comme les actualités sociales face à l’accueil de migrants et réfugiés. C’est pourquoi l’encyclique m’interpelle pour ne pas être celui qui se désintéresse des autres, des plus fragiles et du soin des plus faibles, en tournant le dos à la douleur et la blessure de l’autre : « l’être humain si souvent oublié »
Voilà pourquoi, Fratelli Tutti m’interpelle « À qui t’identifies-tu ? À qui ressembles-tu ? Et qui est mon prochain ?» (F.T 13).
Parmi ces trois questions, l’une d’entre elles me parait englober les deux autres. Qui est mon prochain ? Prochain n’est pas celui qui est proche de moi, mais celui dont je me fais proche, en abandonnant tous mes préjugées et mes intérêts personnels, pour être proche de toute personne.
Dans les faits, je suis coresponsable dans la construction d’une société qui doit inclure, intégrer et soulager celui qui est en souffrance, en me mettant au service du bien et en cherchant à développer le bien commun.

La parabole du bon Samaritain m’invite à raviver ma vocation chrétienne et citoyenne, du monde entier et de bâtir un nouveau lien social qui est l’amour du prochain. Pour construire le lien social, il faut que les initiatives n’excluent personne et soient communautaires. Car le fait de l’inclusion ou de l’exclusion de personnes en souffrance touche tous les projets économiques, politiques, sociaux et religieux. De ce fait l’encyclique m’exhorte moi qui suis chrétien à reconnaitre le Christ dans le visage de tout exclu.
Un exemple (témoignage) qui illustre comment reconnaitre le Christ dans le visage de tout exclu, migrants et réfugié est qu’en 2017-2018 j’ai pu rencontrer beaucoup de jeunes hommes et de jeunes femmes migrants et réfugiés qui sont accueillis en France plus précisément à Metz. Caritas Moselle est une association diocésaine dont le but est de les accompagner et de les aider dans l’insertion sociale et professionnelle.
« Il est important d’appliquer aux migrants arrivés depuis quelque temps et intégrés à la société le concept de ‘‘citoyenneté’’ qui « se base sur l’égalité des droits et des devoirs à l’ombre de laquelle tous jouissent de la justice.»
C’est dans le cadre de mon service apostolique comme séminariste. En effet, j’ai participé de temps à autre au café français (cours de français). En plus, j’ai été touché par leur simplicité, leur curiosité surtout la joie qui les habite malgré leur situation de vie : sans papier, sans travail ou encore la barrière linguistique. Je suis appelé à les considérer comme mes frères et sœurs dans l’humanité. Le récit du bon Samaritain se répète aujourd’hui et me rappelle comment m’identifier aux trois personnages.

Au final, qui est vraiment mon prochain ?

Stephen Ilozulike