Le management du fait religieux au cœur du soin est une affaire de posture personnelle, d’équipe et d’organisation du travail.

Cette page d’informations diverses est élaborée à l’attention des soignants médicaux et para-médicaux qui travaillent en établissements de soins publics ou privés ou encore au sein d’EHPAD ou d’associations qui interviennent au niveau du soin des patients à domicile.

Pour tout contact éventuel, Martine Dourdin se tient à votre disposition : 06 72 31 13 71 ou 03 54 95 61 25 (répondeur) ou par mail.

Qu'est-ce que le besoin spirituel ?

« La spiritualité est la dimension dynamique et intrinsèque de l’être humain qui fait référence à la façon dont les personnes (individus et communautés) cherchent et expriment un sens et un but et la transcendance à leur existence, et à la manière dont ils expérimentent leurs relations avec le moment présent, avec eux-mêmes, aux autres, à la communauté, à la société, à la nature, à l’essentiel et/ou au sacré. La spiritualité s’exprime à travers des croyances, des valeurs, des traditions et des pratiques. »

« La religion est une pratique objective, externe et rituelle ou organisationnelle que l’on effectue dans un contexte de groupe et qui guide le comportement. La spiritualité est définie comme une expérience interne, subjective et divine ou en relation directe avec Dieu »

  • Pour le patient, la religion et/ou la spiritualité posent la question du sens de l’épreuve que la personne vit
  • Elles participent à l’équilibre de l’individu, peuvent lui servir d’étayage
  • Elles constituent une ressource en cas de maladie
  • Les patients attendent des professionnels de santé, en particulier médicaux, qu’ils leur parlent de leurs croyances, du sens qu’ils donnent à la maladie

(Les patients abordent difficilement d’eux-mêmes ces questions si elles ne sont pas abordées par les professionnels de santé)

  • Conséquences des souvenirs des déceptions,
  • Fardeaux difficiles à porter de la culpabilité,
  • Désir des choses essentielles, de tendre vers ce qui est vrai et précieux, et une incapacité de lui donner réalité,
  • Colère face à l’injustice de la maladie et de la survenue de la mort,
  • Désolation devant l’absence de sens

Il est essentiel d’aborder les questions spirituelles avec la personne et de s’appuyer sur l’aumônier pour accompagner ces questions :

  • Le sens de la vie,
  • La culpabilité,
  • La peur de la mort,
  • La perte de contrôle des événements,
  • Les aspects religieux

En favorisant l’expression des croyances et représentations, en particulier lors de l’aggravation de la maladie et/ou à l’approche de la mort.

« Il est recommandé un accompagnement éclairé, une assistance affective et spirituelle, dans le respect des convictions du patient : respect des opinions philosophiques et religieuses, respect de sa dignité et de son intimité jusqu’au bout, dans la discrétion, la confidentialité. » (Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES), Modalités de prise en charge de l’adulte nécessitant des soins palliatifs, Recommandations pour la pratique clinique, décembre 2002, p. 25- 26)

Aumônier : qui ? comment ?

  • La mise en échec du malade dans son expression religieuse et spirituelle par attitude, comportements des soignants est source d’angoisse, de souffrance, de crise
  • Une perturbation du principe de vie qui anime l’être entier d’une personne et qui intègre et transcende sa nature biologique et psychosociale
  • « La détresse spirituelle s’envisage telle une crise, au sens du changement subit, se caractérisant, entre autres, par un éclatement de l’identité spirituelle. Elle remet en cause les valeurs et la capacité d’agir ou de réagir jusqu’au moment de la crise et interrompt toute recherche d’un sens pour sa vie. Elle met également en question les valeurs que le patient donne à sa propre dignité. Elle s’inscrit le plus souvent dans le cadre de la douleur totale »
  • Entendre et relayer leurs besoins religieux et/ou spirituels
  • Faciliter les conditions d’exercice de son culte ou de sa croyance
  • Entendre la quête de sens face à l’épreuve, tout en acceptant de ne pas avoir de réponse
  • Identifier les plaintes de substitution (douleurs, anxiété, troubles de l’humeur, agressivité, silences) comme pouvant être une difficulté à dire sa quête de sens, son besoin de respect religieux et/ou spirituel
  • Equipe attentive aux besoins des patients
  • Equipe qui favorise le recueil de données dans le cadre strict du secret partagé
  • Avec laquelle la discussion est possible avec les professionnels de santé pour le bien des patients
  • Respect des rites (de la religion du patient)
  • Transmission au représentant du culte
  • Intégration de l’aumônier dans les discussions relatives au projet de soin/ de vie du malade
  • Soin, laïcité, religion et spiritualité – Intégrer le religieux et le spirituel dans le soin, Editions Lamarre, 2019, D. Maroudy, M. Grassin et P. Wanquet-Thibault

 

  • Guide des rites, cultures et croyances à l’usage des soignants, Editions De Boeck Estem, septembre 2013, I. Lévy

 

  • Thévenot J (sous la dir.). « Soins et laïcité au quotidien », CDOM 31, 2015, http://www.ordmed31.org/IMG/pdf/soins_et_laicite_au_quotidien_livret_2015-3.pdf

En France, le service de l’aumônerie a pour mission officielle « d’assurer le service du culte ».

  • « Ce sont les aumôniers qui ont la charge d’assurer, dans ces établissements [mentionnés par Loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière], le service du culte auquel ils appartiennent et d’assister les patients qui en font la demande par eux-mêmes ou par l’intermédiaire de leur famille, ou ceux qui, lors de leur admission, ont souhaité déclarer appartenir à tel ou tel culte. (Circulaire DHOS/P1 no 2006-538 du 20 décembre 2006 relative aux aumôniers des établissements mentionnés à l’article 2 de la loi no 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière.)

En France, le service de l’aumônerie a aussi pour mission officielle de :

« Répondre aux besoins spirituels des patients ou résidents qu’ils accueillent ».

  • « C’est à ce titre qu’il appartient aux établissements relevant du titre IV du statut général des fonctionnaires d’assurer le fonctionnement d’un service d’aumônerie destiné à répondre aux besoins spirituels des patients ou résidents qu’ils accueillent. » (Circulaire DHOS/P1 no 2006-538 du 20 décembre 2006 relative aux aumôniers des établissements mentionnés à l’article 2 de la loi no 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière.)
  • « Quel que soit le culte auquel ils appartiennent, les aumôniers sont recrutés ou autorisés par les chefs d’établissement sur proposition des autorités cultuelles dont ils relèvent en fonction de leur organisation interne. »
  • Leur rôle est de répondre aux « besoins spirituels » des patients, mais également de conseiller l’établissement sur l’impact du fait religieux dans des activités de soins (rites funéraires, compréhension des rites cultuels, prévention de conflits, etc.)

 

Une circulaire de 2011 fait une recommandation aux soignants à propos de l’accompagnement et du soutien des personnes hospitalisées : être « attentifs à repérer et transmettre d’éventuelles demandes ».

  • « Repérer des demandes » suppose une formulation de la demande qui n’est pas forcément explicite. Comment s’effectue ce « repérage », cette forme d’attention ?
  • « Les demandes d’accompagnement ou de soutien des personnes hospitalisées, de leur famille et de leurs proches doivent être prises en compte dans le respect de leur communauté d’appartenance. Les personnels soignants sont attentifs à repérer et à transmettre d’éventuelles demandes. Les aumôniers des différents cultes relaient entre eux les demandes de patients ou résidants concernant un autre culte. » (Circulaire DGOS/RH4 no 2011-356 du 5 septembre 2011 relative à la charte des aumôneries dans les établissements mentionnés à l’article 2 de la loi no 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière, BO Santé – Protection sociale – Solidarité no 2011/10 du 15 novembre 2011, Page 74)

Témoignages

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