Patrimoine

Saint-Sylvestre, une église malmenée

Située un peu à l’écart du centre, l’église paroissiale Saint-Sylvestre de Villers-la Montagne a connu au cours des âges bien des malheurs.

Placée sous le patronage de saint Sylvestre, elle fut édifiée vers les VIIe-VIIIe siècle.
En effet, la première mention date d’un écrit de 926, et un du 10 mai 1096 selon le comte Albert de Muscan. Une chapelle et un ossuaire sont alors accolés à la façade sud. L’église a beaucoup souffert durant la guerre de Trente Ans (1618-1648), le village étant pillé et incendié. Il ne resta que les murs, les voûtes de l’ancien chœur et de l’ossuaire (souvent appelé crypte) qui sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis juillet 1991. À la fin du XVIIe siècle, on la reconstruisit. En témoigne la date de 1704 qui figure sur les ancres de la face nord-est du clocher actuel en extérieur. La position excentrée qui a été choisie s’explique par le nouveau plan d’urbanisation, du fait des lourdes destructions des maisons de l’ancien village. De 1718 à 1773, bien des personnalités militaires, civiles et religieuses furent enterrées sous le dallage. L’église fut embellie par les statues de Charles Champigneulle et Pierre-Louis Rouillard. En 1865, la flèche et le beffroi connaissent d’importantes réparations. C’est seulement en 1923 qu’on installa les trois cloches : Eugénie-Marie, Henriette-Marie et François-Léonie. Mais cette dernière au timbre fêlé a dû être renouvelée en 1982. Elles sont l’œuvre des deux ateliers de fonderie : Charton-Colin de Nancy et la famille Paccard de Haute-Savoie. Durant la Seconde Guerre mondiale, très précisément en mai 1940, l’église fut grandement endommagée ainsi que son mobilier. La restauration de 1946 à 1950 bénéficia d’un don généreux de la famille Curicque, en particulier de Léonie. On en profita pour rehausser le clocher et recouvrir le bâtiment d’une toiture en flèche à quatre pans. En 1952, ce furent les ateliers Georges Gross de Nancy qui réalisèrent les vitraux. Dix verrières furent exécutées, neuf étant des scènes bibliques et une historique, à savoir le baptême de Constantin par saint Sylvestre. L’absence de portail est une particularité notable : l’entrée s’effectue donc par une porte latérale dotée d’un fronton après avoir traversé le cimetière environnant, composé de trois niveaux. Dans les années 1965, au lendemain du concile Vatican II, le maître-autel fut détruit et il n’en subsiste que les gradins et le tabernacle. En 1984-1985, la charpente du toit doit être reprise et une nouvelle couverture en ardoises est posée.

Nouveau malheur en février 1990, puisque l’église est totalement ravagée par une tempête. Lors des travaux, dans la crypte, on découvrit sur la voûte et l’intrados de l’arc des peintures murales du XVe siècle : saint Roch de Montpellier, deux personnages agenouillés et l’ensevelissement d’un personnage décapité, qui furent inscrites à l’inventaire des Monuments historiques. L’inauguration a eu lieu le 1er mars 1992.

Notons ce que l’on peut voir et admirer
Les fonts baptismaux de forme circulaire en calcaire, installé au XVIIIe siècle près de l’entrée du choeur. Deux autels latéraux avec retables architecturés à niche représentant Dieu le Père. Une statue de Saint Sylvestre de 1,22 mètres en terre cuite peinte, dans la nef sur l’autel latéral gauche, en provenance de La Sainterie, manufacture de Vendeuvre-sur-Barse (Aube).
Une statuette de 80 centimètres en tilleul et en chêne représentant une vierge à l’enfant dite Notre-Dame de Luxembourg datant du XVIIIe siècle. Le maître-autel en bois sculpté dont le tabernacle en chêne orné d’un agneau pascal, surmonté d’une monstrante1 tournante décorée d’une descente de croix.
Un Christ en croix, dit d’applique, en bois, polychrome, vieux de trois ou quatre siècles situé dans le chœur au-dessus de la porte de la sacristie derrière l’autel.
Un beau chemin de croix aux lignes épurées a été installé en 1950 grâce à la générosité des paroissiens.

DOMINIQUE JACOB

1. La monstrante permet d’exposer le Saint-Sacrement par simple pivotement.

 

Eglise Saint-Barthélémy (Mexy)

La chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours à Haucourt-Moulaine

Le 6 avril 1739, Anne Noël, fille de Léon Noël et de Catherine Fichant, se noya accidentellement en tombant dans un puits, le jour même de ses noces. La famille Noël décida alors de faire ériger une chapelle. Elle fut construite avec la dot de la mariée, au moyen de dons faits à la famille Noël-Fichant et grâce aux offrandes des fidèles. (…)

«La fondation comprenait la chapelle, une maison d’habitation attenante et un jardin de 5 ares 60 centiares.
Le tout fut abandonné gratuitement à la personne chargée de son entretien ; au début ce rôle fut attribué à la congrégation des Ermites. Cette chapelle mesure 13,40 mètres de long sur 4,20 mètres de large ; la porte d’entrée est en plein cintre, sur pilastres, surmontée d’une corniche et terminée par un petit clocheton.

Elle fut consacrée le 20 mai 1745. Les Prussiens s’emparèrent de la cloche en 1874. Le mobilier fut classé par le service des monuments historiques, en 1964. (…)

La chapelle renferme un très bel autel-retable, sans doute réalisé par Martin Jacques, né en 1703, sculpteur de Longwy. Le tabernacle, encadré d’ailerons, est décoré sur les côtés de lourdes chutes de fleurs, de pampres et d’épis de blé. Sur la porte est représentée la Vierge de l’Immaculée Conception, au milieu d’angelots.

Le retable, au plan concave est amorti par un édicule de couronnement ; il est encadré par deux groupes de trois colonnes corinthiennes.
De chaque côté de l’autel se trouve une porte. Au-dessus de ces deux portes sont posées les statues de saint Rombaud de Malines et de saint Jean-Baptiste, abritées par un dais à draperies. Tout en haut du retable, on découvre la statue de sainte Anne avec sa fille Marie, et de part et d’autre : sainte Catherine et sainte Claire.»

Extrait de Haucourt-Moulaine Saint-Charles d’hier, d’aujourd’hui et de demain,
Louis Hublau (livre en vente à la mairie d’Haucourt-Moulaine)