Tout le monde en parle… Que fait-on concrètement ? Régulièrement dans ce dossier des pistes, des réflexions, pour éclairer nos choix, notre manière de vivre à la lumière de Laudato Si’. A chacun de nous chrétiens de faire notre part pour sauver « la maison commune ».
Tout est lié, un texte à découvrir. Puissions nous ensemble poser les bonnes questions.
« La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu. C’est un retour à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons, ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas. Cela suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation de plaisirs » Laudato Si’ -n° 222.
Assez souvent la sobriété dont nous parlons dans les périodes préparatoires aux grandes fêtes chrétiennes (Noël et Pâques), est associée à la tradition du jeûne, et vise à mieux maîtriser nos désirs tout en vivant du partage. Nous nous privons (souvent avec modération…) pour nous libérer un peu de ce qui nous ramène à nous (bien matériels, nourriture, plaisirs plus ou moins addictifs) et pour pouvoir partager à d’autres ce que nous n’avons pas consommé. Les divers « bols de riz » dont nous avons l’expérience dans nos paroisses et nos mouvements illustrent bien cela.
Avec la conversion écologique à laquelle nous sommes appelés en ce temps de l’Église du XXIème siècle, une autre piste a été ouverte. En consommant trop, non seulement nous sommes moins attentifs au partage des biens entre tous, mais nous abîmons la nature qui nous a été confiée, comme une mère ou comme une sœur, pour que nous prenions soin d’elle ; c’est elle qui nous nourrit et qui, par sa beauté, nous oriente aussi vers la contemplation du Créateur. « Si nous nous sentons intimement unis à tout ce qui existe, la sobriété et le souci de protection jailliront spontanément. La pauvreté et l’austérité de saint François n’étaient pas un ascétisme purement extérieur, mais quelque chose de plus radical : un renoncement à transformer la réalité en pur objet d’usage et de domination. » (Laudato Si’ n°11)
Nous pouvons penser que si le Fils de Dieu vient à nous dans une étable, entouré par de pauvres gens, c’est pour que nous admirions mieux l’abaissement de Roi du Ciel, qui ne s’invite pas dans un palais somptueux, mais rejoint les plus petits. Et en affirmant cela nous sommes dans le vrai. Mais le Seigneur ne voudrait-il pas aussi nous inviter tous par là à un style de vie sobre et joyeux ? S’il en était ainsi, cela pourrait modifier sensiblement, nos habitudes de vie quotidienne et nos « plans de carrière ». Serions-nous disposés à entendre cela ? J’entends déjà tel ou tel objecter : « Mon Père, n’exagérons tout de même pas ; nous ne sommes pas tous appelés à être de François ou Claire d’Assise ! » Qui sait … Ne mettons-nous pas un peu trop facilement cet argument en avant, pour ne pas vraiment entendre les appels de l’Évangile ? « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait… » (Jn 13, 15)
Pourquoi rencontrons-nous aujourd’hui, des hommes et des femmes qui, sans se référer au Christ, mais prenant la mesure de la folie collective dans laquelle nous nous sommes engagés, choisissent de prendre des distances vis à vis de la surconsommation et trouvent des chemins de vie plus simple ? Ne seraient-ils pas de ceux qui nous désignent du doigt l’étoile de Noël ? Qu’ensemble nous puissions nous poser ces questions, ne serait pas sans utilité.
Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers, Couserans et Mirepoix
(article extrait du site catholique tout est lié – le chemin de l’écologie intégrale)
Photo « Eglise verte » du diocèse du Mans
Comme l’affirme Laudato Si’, « étant donné que le marché tend à créer un mécanisme consumériste compulsif pour placer ses produits, les personnes finissent par être submergées, dans une spirale d’achats et de dépenses inutiles » (LS 203).
« Acheter est non seulement un acte économique, mais toujours aussi un acte moral » (LS 206).
« Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie » (LS 223).
« Les milieux éducatifs sont divers : l’école, la famille, les moyens de communication, la catéchèse et autres. Une bonne éducation scolaire dès le plus jeune âge, sème des graines qui peuvent produire des effets tout au long d’une vie.
Mais je veux souligner l’importance centrale de la famille, parce qu’elle est le lieu où la vie, don de Dieu, peut être convenablement accueillie et protégée contre les nombreuses attaques auxquelles elle est exposée, le lieu où elle peut se développer suivant les exigences d’une croissance humaine authentique.
La famille est le lieu de la formation intégrale, où se déroulent les différents aspects intimement reliés entre eux, de la maturation personnelle. ».
LS 213
« Ce n’est pas un hasard si dans l’hymne à la création où saint François loue Dieu pour ses créatures, il ajoute ceci : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour Toi ». Tout est lié, il faut donc une préoccupation pour l’environnement unie à un amour sincère envers les êtres humains, et à un engagement constant pour les problèmes de la société. »
Laudato Si’ §91
Chercher un chemin de conversion pour agir avec amour et justice
Etrange expérience pour ces amis proches du Christ : d’un instant à l’autre ils passent de la vie ordinaire à l’éblouissement intérieur le plus étonnant.
Soudain, la lumière du monde se révèle dans le visage du Christ.
Quel bonheur quand un tel moment jaillit dans notre vie. Et ne sommes-nous pas appelés à descendre de la montagne de la rencontre de Dieu pour apprendre à entendre le cri des pauvres et le cri de la terre. Un cri non pas désespéré mais travaillé par les appels du Ressuscité.
Voir la proposition complète du CCFD-Terre solidaire pour cette 2ème semaine de Carême.
Qu’est ce qui me relie à la nature, aux autres, à Dieu ?
« Si nous reconnaissons la valeur et la fragilité de la nature, et en même temps les capacités que le Créateur nous a octroyées, cela nous permet d’en finir aujourd’hui avec le mythe moderne du progrès matériel sans limite.
Un monde fragile, avec un être humain à qui Dieu en confie le soin, interpelle notre intelligence pour reconnaître comment nous devrions orienter, cultiver et limiter notre pouvoir.»
Laudato Si’ §78
Voir la proposition complète du CCFD-Terre solidaire pour cette 4ème semaine de Carême.
Au début du chapitre il est cité : « La contemplation est d’autant plus éminente que l’homme sent en lui-même l’effet de la grâce divine et qu’il sait trouver Dieu dans les créatures extérieures » (saint Bonaventure).
Nous vous invitons à méditer ce passage
« Les sacrements sont un mode privilégié de la manière dont la nature est assumée par Dieu et devient médiation de la vie surnaturelle. A travers le culte, nous sommes invités à embrasser le monde à un niveau différent. L’eau, l’huile, le feu et les couleurs sont assumés avec toute leur force symbolique et s’incorporent à la louange. La main qui bénit est instrument de l’amour de Dieu et reflet de la proximité de Jésus Christ qui est venu nous accompagner sur le chemin de la vie… »
Laudato Si’ Chap.VI §235
Nous vous invitons à méditer ce passage de Laudato Si’
Le Père est l’ultime source de tout, fondement aimant et communicatif de tout ce qui existe. Le Fils, qui le reflète, et par qui tout a été créé, s’est uni à cette terre quand il a été formé dans le sein de Marie. L’Esprit, lien infini d’amour, est intimement présent au cœur de l’univers en l’animant et en suscitant de nouveaux chemins. Le monde a été créé par les trois Personnes comme un unique principe divin, mais chacune d’elles réalise cette œuvre commune selon ses propriétés personnelles. C’est pourquoi « lorsque […] nous contemplons avec admiration l’univers dans sa grandeur et sa beauté, nous devons louer la Trinité tout entière ».
Laudato Si’ Chap.6 §238
Nous vous invitons à méditer ce passage de Laudato Si’
Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. Totalement transfigurée, elle vit avec Jésus, et toutes les créatures chantent sa beauté. Elle est la Femme « enveloppée de soleil, la lune sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête » (Ap 12,1). Elevée au ciel, elle est Mère et Reine de toute la création. Dans son corps glorifié, avec le Christ ressuscité, une partie de la création a atteint toute la plénitude de sa propre beauté.
Laudato Si’ Chap.6 §241
A méditer : Hymne de l’Ascension
Ô Jésus, notre Rédempteur, amour qui combles nos désirs. Dieu créateur de l’univers, Verbe fait chair aux derniers temps.
Quel amour a pu te pousser à te charger de nos péchés, innocent, à subir la mort, pour nous arracher à la mort ? Tu pénètres dans les enfers et tu délivres les captifs ; vainqueur au triomphe éclatant, tu sièges à la droite du Père.
Ecoute encore ta bonté et viens réparer nos défaillances ; par la vision de ta face, donne-nous le bonheur du ciel. Sois notre guide vers le ciel, sois le but où tendent nos cœurs, sois notre joie après les larmes, sois notre douce récompense.
Livret de la démarche diocésaine « Repartir du Christ », 2ème année,
Aimer le Christ – « Demeurez dans mon amour » St Jean 15,9.
Nous vous invitons aujourd’hui à méditer sur ce paragraphe
La sobriété et l’humilité n’ont pas bénéficié d’un regard positif au cours du siècle dernier. Mais quand l’exercice d’une vertu s’affaiblit d’une manière généralisée dans la vie personnelle et sociale, cela finit par provoquer des déséquilibres multiples, y compris des déséquilibres environnementaux. C’est pourquoi, il ne suffit plus de parler seulement de l’intégrité des écosystèmes. Il faut oser parler de l’intégrité de la vie humaine, de la nécessité d’encourager et de conjuguer toutes les grandes valeurs. La disparition de l’humilité chez un être humain, enthousiasmé malheureusement par la possibilité de tout dominer sans aucune limite, ne peut que finir par porter préjudice à la société et à l’environnement. Il n’est pas facile de développer cette saine humilité ni une sobriété heureuse si nous nous rendons autonomes, si nous excluons Dieu de notre vie et que notre moi prend sa place, si nous croyons que c’est notre propre subjectivité qui détermine ce qui est bien ou ce qui est mauvais.
Laudato Si’,
Chapitre 6 Education et Spiritualité écologiques
IV Joie et Paix – §224
Reconnaître ses erreurs, péchés ; se repentir ; changer intérieurement.
Cette conversion suppose diverses attitudes qui se conjuguent pour promouvoir une protection généreuse et pleine de tendresse. En premier lieu, elle implique gratitude et gratuité, c’est-à-dire une reconnaissance du monde comme don reçu de l’amour du Père, ce qui a pour conséquence des attitudes gratuites de renoncement et des attitudes généreuses même si personne ne les voit ou ne les reconnaît : « Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite […] et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 3-4). Cette conversion implique aussi la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures, de former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle. Pour le croyant, le monde ne se contemple pas de l’extérieur mais de l’intérieur, en reconnaissant les liens par lesquels le Père nous a unis à tous les êtres. En outre, en faisant croître les capacités spécifiques que Dieu lui a données, la conversion écologique conduit le croyant à développer sa créativité et son enthousiasme, pour affronter les drames du monde en s’offrant à Dieu « comme un sacrifice vivant, saint et agréable » (Bm 12, 1). Il ne comprend pas sa supériorité comme motif de gloire personnelle ou de domination irresponsable, mais comme une capacité différente, lui imposant à son tour une grave responsabilité qui naît de sa foi.
Laudato Si’,
Chapitre 6 Education et Spiritualité écologiques
III La conversion écologique – §220
Ce que nous disent les Psaumes
Les Psaumes invitent souvent l’être humain à louer le Dieu créateur : « qui affermit la terre sur les eaux, car éternel est son amour ! » (Ps 136, 6).
Les Psaumes invitent souvent l’être humain à louer le Dieu créateur : « qui affermit la terre sur les eaux, car éternel est son amour ! » (Ps 136, 6).
Mais ils invitent aussi les autres créatures à le louer : « Louez-le, Soleil et Lune, louez-le, tous les astres de lumière ; louez-le, cieux des cieux, et les eaux par-dessus les cieux ! Qu’ils louent le nom du Seigneur : lui commanda et ils furent créés » (Ps 148, 3-5).
Nous existons non seulement par le pouvoir de Dieu, mais aussi face à lui et près de lui. C’est pourquoi nous l’adorons.
Laudato Si’,
Chapitre 2 L’Evangile de la Création
II La sagesse des récits bibliques § 72
Ce que nous disent les Prophètes
Les écrits des prophètes invitent à retrouver la force dans les moments difficiles en contemplant le Dieu tout-puissant qui a créé l’univers.
Le pouvoir infini de Dieu ne nous porte pas à fuir sa tendresse paternelle, parce qu’en lui affection et vigueur se conjuguent. De fait, toute saine spiritualité implique en même temps d’accueillir l’amour de Dieu, et d’adorer avec confiance le Seigneur pour sa puissance infinie.
Dans la Bible, le Dieu qui libère et sauve est le même qui a créé l’univers, et ces deux modes divins d’agir sont intimement et inséparablement liés : « Ah Seigneur, voici que tu as fait le ciel et la terre par ta grande puissance et ton bras étendu. À toi, rien n’est impossible ! […] Tu fis sortir ton peuple Israël du pays d’Égypte par signes et prodiges » (Jr 32, 17.21). « Le Seigneur est un Dieu éternel, créateur des extrémités de la terre. Il ne se fatigue ni ne se lasse, insondable est son intelligence. Il donne la force à celui qui est fatigué, à celui qui est sans vigueur il prodigue le réconfort » (Is 40, 28b-29).
Laudato Si’,
Chapitre 2 L’Evangile de la Création
II La sagesse des récits bibliques § 73