Laissez-vous réconcilier avec Dieu

Pistes pour vivre concrètement le sacrement de réconciliation et de pénitence.

Le péché est avant tout une offense à Dieu et une rupture de communion avec lui. Il porte en même temps atteinte à la communion avec l’Eglise, à nos relations avec les autres et à notre regard sur nous-mêmes…

Par le baptême, Dieu nous a purifiés de tout péché (originel et personnel) et nous sommes appelés à vivre dans la sainteté. Mais, notre existence reste fragile et nous péchons régulièrement de façon plus ou moins grave. Chaque jour, nous renonçons à suivre Jésus-Christ et son Evangile dans telle ou telle parole, dans tel acte ou dans telle omission. Le péché ternit (péché véniel) ou brise (péché mortel) notre relation avec Dieu. Se confesser, ce n’est pas informer Dieu de nos disgrâces. Il connaît mieux que nous notre cœur, c’est avant tout reconnaître avec franchise nos péchés pour repartir sur le chemin de l’Evangile.

Quelques réponses à nos objections 

« De toute façon, je ne pèche pas, je n’ai rien à me reprocher »

Nous avons une vraie difficulté à regarder la réalité en face. C’est une façon de ne pas regarder la réalité de notre cœur. Nier le problème n’est pas régler le problème. Saint Jean, dans sa première lettre, dit « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous. ». La grâce du chrétien est d’être un pécheur réconcilié.

« Je me confesse directement à Dieu, le prêtre ne sert à rien »

Nous avons aussi une difficulté à recevoir la volonté de Dieu. Il a voulu nous assurer de son salut par Jésus-Christ en nous donnant l’Eglise. Les sacrements de l’Eglise sont des signes visibles et efficaces de l’Amour de Dieu. Sans l’Eglise et les sacrements, je n’ai que ma raison pour essayer d’approcher le salut donné par Dieu. Je peux vite être dans l’illusion surtout dans la relation avec Dieu. La réconciliation a besoin aussi d’un signe visible et efficace pour que la foi passe par un acte concret. L’Eglise et ses sacrements me permettent d’avoir de vrais repères fiables dans la vie spirituelle. Dans le sacrement de la réconciliation et de la pénitence, le prêtre, instrument visible du pardon de Dieu, réconcilie la personne avec Dieu, avec elle-même et les autres, mais aussi avec l’Eglise.

« Je retombe toujours dans les mêmes fautes. Cela ne sert à rien. »

Nous avons une difficulté à croire à l’efficacité de la grâce de Dieu. Un malade chronique sait qu’il a besoin de prendre régulièrement un traitement pour vivre. Un chrétien sait que la grâce de son baptême a besoin d’être renouvelée pour être vivante. La réconciliation me donne force et lumière pour dépasser la répétition de mes péchés. Ne pas se soigner, c’est aggraver son cas.

Repères pour un examen de conscience

Prenez dix minutes pour vous préparer. Passez-en sept à regarder Jésus, puis, dans la lumière de son amour, rappelez-vous vos péchés. Vous pouvez priez l’Esprit Saint pour qu’il vous donne de voir et de dire le plus lucidement possible vos pensées, vos paroles et vos actes.

Cet examen de conscience ne doit être ni trop scrupuleux, en se perdant dans les détails, ni trop laxiste en se trouvant toutes les fausses raisons pour amoindrir son péché. Le sacrement de la réconciliation n’est ni une psychanalyse ni une accusation par un prêtre. L’art d’une bonne confession est l’art d’aller à l’essentiel comme un enfant se jette dans les bras de son Père en avouant et en regrettant son péché. L’enfant est certain de l’amour de son Père.

Exemple d’examen de conscience

  1. Péchés contre Dieu : Quelle place ai-je donné à Dieu dans ma vie par la prière, la Parole de Dieu et la messe dominicale ? Quelles sont mes idoles (argent, sexe, pouvoir, …) qui me détournent de Dieu et des autres ? Ai-je manqué de respect envers Dieu par des blasphèmes, des communions irrespectueuses, des refus de confesser des fautes graves, des pratiques contraires à la foi chrétienne (spiritisme, talismans, sectes ou sociétés secrètes, …) ? Est-ce que je prends soin de la foi, l’espérance et la charité, vertus théologales reçues à mon baptême ?
  2. Péchés contre le prochain : Quel temps et quel type d’amour je donne à ma famille et aux autres ? Suis-je respectueux de la vie donnée par Dieu (avortement, euthanasie, meurtre, …) ? Est-ce que je respecte les biens de la création donnés par Dieu ? Suis-je respectueux de mes supérieurs, de mon conjoint, de mes enfants ou des autres ? Suis-je complice de blessures à autrui par des attitudes ou des silences ? Ai-je du mépris ou de la rancune envers autrui ? Suis-je honnête dans mes études, mon travail, mes dettes ou mes impôts ? Ai-je une vie de couple et de famille respectueuse de l’Evangile ? Est-ce que je suis attentif aux plus pauvres ?
  3. Péchés contre soi-même : Suis-je orgueilleux et égoïste ? Suis-je paresseux dans ma vie ou mon travail ? Ai-je le respect de mon corps ou celui des autres (excès d’alcool ou de cigarettes, drogues, internet, pornographie, violences, …). Quels types de paresses, de colères ou de gourmandises est-ce que j’entretiens ?

 


Le sacrement de réconciliation et pénitence

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Je commence par le signe de la croix et je demande une bénédiction

« Père, bénissez-moi parce que j’ai péché ». Je peux préciser au moins de manière approximative la date de ma dernière confession.

Le prêtre m’accueille et m’invite à ouvrir mon cœur en donnant une bénédiction de Dieu.

Le sacrement est vécu sous le regard de Dieu. C’est lui qui, par l’intermédiaire du prêtre, donne le pardon des péchés au pénitent qui ouvre son âme à la vérité.

Confession des péchés

Je peux commencer par réciter « Je confesse à Dieu tout puissant… »

Je reconnais et j’avoue mes péchés. Il s’agit de dire en toute franchise les péchés dont je me suis souvenu lors de mon examen de conscience. Bien sûr, le prêtre est tenu à un secret absolu. Il peut aussi entamer un dialogue avec le pénitent pour l’aider à y voir plus clair. Le prêtre peut aussi reprendre l’un ou l’autre point de l’aveu des péchés pour affiner le discernement du pénitent.

Le prêtre proposera un signe de conversion que le pénitent sera tenu de faire pour réparer les injustices causées par son péché (prière, partage, effort pour sortir de soi ou de ses habitudes, service du prochain ou acte de réconciliation, …)

Prière pour accueillir le pardon de Dieu

Le pénitent exprime le regret de ses péchés par une prière appelée « acte de contrition »

« Mon Dieu, j’ai un très grand regret de t’avoir offensé, parce que tu es infiniment bon et infiniment aimable, et que le péché te déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de ta grâce, de ne plus t’offenser et de faire pénitence »

Ou bien

« Père, j’ai péché contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton enfant. Prends pitié du pécheur que je suis. »

Ou bien

« Mon Dieu, j’ai péché contre toi et mes frères, mais près de toi se trouve le pardon. Accueille mon repentir et donne-moi la force de vivre selon ton amour. »

Absolution des péchés et confession de la miséricorde de Dieu

Les mains étendues, le prêtre dit la prière de réconciliation :

« Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés. Par le ministère de l’Eglise, qu’il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père, et du Fils et Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés »
Allez en paix ! Amen.