A Dieu Père Vallance

Père Michel Vallance est entré dans la Paix de Dieu le dimanche 19 Mai dans sa 90ème année. Il a été curé de l’église Sainte Thérèse à partir de 1990 puis curé de la paroisse Le Bon Pasteur de 2001 à 2006 et a mis toute son énergie, entre autres, pour rapprocher et faire vivre l’unité sur les trois clochers de la paroisse, Saint Bernard, Saint Fiacre, Sainte Thérèse qui porte le nom du Bon Pasteur.

« Le bon berger donne sa vie pour ses brebis » Saint Jean 10,11.

Père Michel Vallance avait fêté son Jubilé sacerdotal le 1er Juin 2003 et voici ce que l’on pouvait lire sur l’image du « Bon Pasteur » remise aux paroissiens :

« Gloire à Dieu – Paix aux hommes »
« Le Sacerdoce, c’est l’Amour du cœur de Jésus » 
Curé d’Ars
« Le Prêtre est un amoureux de Dieu ; le Prêtre est un amoureux des hommes »
Catherine de Hueck Doherty

 

 Merci Michel+ ! 

 

Les obsèques du Père Michel Vallance ont eu lieu le mercredi 22 mai en l’église Ste Thérèse.

Nous partageons la peine de ses proches et sommes unis dans la prière.

 

 IN MEMORIAM PÈRE MICHEL VALLANCE 

22 MAI 2019

Le père VALLANCE est né à Selaincourt le 12 janvier 1929. Ses parents étaient cultivateurs. Il avait deux frères : Bernard né en 1930 et Jean Marie né en 1938.

Son père est mobilisé en 1940 et fait prisonnier en Prusse orientale jusqu’en 1945. Il décédera en 1963. Sa mère, alors, doit se mettre aux travaux de la culture avec ses frères. Michel aime la nature, la culture et à toutes les vacances, il aide sa mère. Plus tard il aurait aimé être curé de campagne.

En 1940, il rentre au petit séminaire à la chartreuse de Bosserville puis au grand séminaire à l’Asnée. Certes, il se prépare à devenir prêtre et il en est heureux mais l’étape du grand séminaire est un peu rude, pas facile pour lui : il ne s’y épanouit pas vraiment. Il interrompt momentanément le séminaire pour faire son service militaire. Il s’y plait beaucoup ; il est considéré comme quelqu’un et s’y épanouit. Il revient ensuite au grand séminaire pour y terminer ses études.

Il sera ordonné prêtre le 30 mai 1953. Sa vocation, il l’a doit en partie à ses parents, particulièrement à sa maman qu’il aimait beaucoup ; celle-ci décédera d’une tumeur au cerveau en 1971, un gros chagrin pour Michel.

Le concile Vatican II a été un épanouissement pour lui : la façon différente d’aborder la liturgie a fortifié sa foi.

  • De 1953 à 1960, il est vicaire à Saint Joseph.
  • De 1960 à 1980, il est vicaire puis curé de Saint Sébastien où il est apprécié. Il y crée la messe du samedi soir à 17 h 15.
  • De 1980 à 1988, il est curé de Saint Martin à Saulxures. Il est proche des jeunes qu’il essaie de christianiser… Il y crée le pèlerinage à Beauraing qui durera 35 ans.
  • De 1988 à 2001, il est curé à Sainte Thérèse à Villers ; il découvre peut être l’église mais il découvre surtout Sainte Thérèse de l’enfant-Jésus qu’il lit et contemple ; il est chargé également de Saint Fiacre et de Saint Bernard.
  • En 2001, c’est la fusion des 3 clochers pour devenir une seule paroisse : la paroisse du Bon Pasteur dont il sera curé jusqu’en 2006.

Pour symboliser la création de la nouvelle paroisse du Bon Pasteur qui regroupe les 3 clochers et pour mémoriser l’événement, un chêne a été planté dans les jardins de Sainte Thérèse. Un beau symbole : cet arbre qui fournit un bois très apprécié peut être comparé à la solidité et à la disponibilité du Père Vallance qui a été pendant des années, l’arbre robuste de sa paroisse…

Les jeunes lui doivent beaucoup, entre autre l’année de la profession de foi ; il se désolait parfois du peu de catéchisés et de les voir abandonnés le chemin commencé… Il aimait les jeunes qui le lui rendaient bien. Il savait leur parler et tout sujet l’intéressait, même le foot dont il était passionné : les matchs à la télé… les matchs sur le terrain. Il aimait en discuter avec eux, Alexandre « fan de foot » ne me contredira pas. Les jeunes du groupe Saint Damien lui avaient offert le maillot, l’écharpe et un ballon de l’équipe professionnelle de Nancy pour qu’il en fasse partie ! Mais je crois qu’il y a renoncé !!!

On lui doit les pèlerinages à Beauraing inter générations guidés par Marie au cœur d’or, durant lesquels jeunes et adultes ont pu faire une expérience spirituelle forte. Frère Marc, le fondateur de la fraternité de Tibériade aimait beaucoup Michel, et l’accueillait comme un frère. Les prêtres et les sœurs du sanctuaire de Beauraing sont aujourd’hui en union de prières avec nous. Les frères et sœurs de la Famille de Saint Joseph à Lyon et à Béziers sont également en union de prières avec nous. Lorsqu’ils étaient au Carmel à Nancy, Michel les faisait participer à la vie de la paroisse : marche de Saint Joseph, venue des reliques de Sainte Thérèse…

Michel a également proposé des récollections en foyer de charité, la Roche d’or à Besançon.

Michel a toujours fait confiance aux laïcs et a voulu partager des responsabilités avec eux. La plus forte, qui a demandé beaucoup d’énergie et nous a sans doute le plus marqués, c’est la formation de quelques laïcs à l’accompagnement des familles en deuil et la célébration des funérailles. Il avait à cœur de partager et de faire partager ; Il reprenait volontiers la phrase de JEAN-PAUL II « Un Chrétien seul est un Chrétien en danger ». Il était très soucieux de responsabiliser les Chrétiens sur leur statut de baptisés ! On était pas là pour « aider Mr le curé », disait-il, mais pour assumer notre baptême.

Il avait le souci d’innover, d’être créatif, d’aller de l’avant (il s’est tout de même mis à l’informatique à 80 ans !) C’est beau… presque héroïque ! Parce que pas trop facile !

Michel, c’était avant tout, un homme de prière, animé d’une foi profonde, vivante et rayonnante : Adoration du saint Sacrement… prière pour les vocations, c’était un homme d’écoute… de communication… très attentif aux autres. Je pense qu’il a été toute sa vie, un pasteur bienveillant…

Il avait la jeunesse du cœur, il rayonnait ; son sourire en disait long : moqueur et taquin. Il avait de l’humour : quand on lui présentait nos meilleurs vœux, il répondait souvent : « les meilleurs de ceux qui restent » ! A une question posée, il répondait : « c’est beau ! » en souriant : mi-moqueur, mi- sérieux, avec ironie, quand il n’était pas convaincu par l’explication qu’on lui donnait. Et quand il n’était vraiment pas d’accord, on le savait : il ne faisait pas semblant …
Il était conciliant et bon, tolérant jusqu’à un certain point ; mais quand il était contrarié pour quelque chose qui n’allait pas ou s’il n’était pas d’accord, on le savait, on le voyait sur son visage. Il était même capable d’être en colère, une colère qui en général ne durait pas trop longtemps ! Si, ayant assisté à une célébration, on lui disait : « Oh! C’était vraiment une belle messe », il rétorquait sans sourciller : «il n’y a pas de belle messe»… La messe c’est la messe, sous-entendu, la messe est toujours belle.

En 2006, après 53 ans de sacerdoce, l’heure de la retraite est officialisée : changement de rythme de vie, nouvelles responsabilités, plus de temps pour la méditation, la lecture et peut-être plus de temps pour ceux et celles qui souhaitaient le rencontrer et profiter de son amitié. Michel a continué à avoir une retraite active, à être proche de communautés religieuses. Plusieurs fois par semaine, il célébrait l’Eucharistie chez les sœurs de Saint Charles ; il allait également dans d’autres communautés : sœurs de l’Alliance… doctrine… Saint Pierre Fourier, pour l’Eucharistie ou les confessions. Le jeudi, tous les 15 jours, il venait avec joie, partager le repas à Notre Dame de Lourdes avec ses frères prêtres et diacres.

Et puis, le temps est venu, malgré lui de ralentir complètement. Le 25 janvier, il prend froid aux obsèques d’un confrère : bronchite dont il ne se remettra pas vraiment. Pendant quelques jours, il est chez lui et navigue entre le lit et le fauteuil. En avril, un autre problème de santé, oblige à ce qu’il soit hospitalisé. A partir de là, sa santé se dégrade, ses forces diminuent petit à petit : on le voit dépérir. En janvier, on aurait voulu fêter dignement ses 90 ans mais hélas ! Ça n’a pas été possible. Tant qu’il a pu rester chez lui, il a été magnifiquement soigné par ses médecins : Dominique Hestin et son mari, tous deux compétents et bienveillants et par Marie-France, amie de toujours qui l’a entouré le mieux possible de son amitié fraternelle et bienveillante.

Michel, le Seigneur est bon, il vous a épargné une longue agonie.

C’est dans la nuit du 18 au 19 mai que vous vous êtes abandonné sereinement, entre ses mains. Dans ce face à face avec celui que vous avez prié et aimé toute votre vie, vous pouvez, comme nous venons de le chanter : « rayonnez de joie ! ».

Michel, si votre départ nous attriste, il nous plonge dans l’action de grâce, de vous avoir connu et de nous laisser des traces et plus que des traces de votre passage sur terre…

Merci pour tout, au revoir Michel.

Marylène Hiriart