Des pierres bien vivantes !

Edito de Père Benoît Gérardin
(paru sur l’Echo du Bon Pasteur de Rentrée)

Il est coutume d’organiser des Journées du Patrimoine en septembre, mais tous les mois ne sont-ils pas l’occasion de découvrir les richesses patrimoniales qui nous entourent ?

Ainsi notre paroisse du Bon Pasteur vous ouvre-t-elle ses trois églises tout au long de l’année : chacune est le témoin d’une époque de notre commune de Villers.

Saint-Fiacre, inaugurée sous sa forme actuelle en 1884, a remplacé un édifice plus modeste datant de 1788. Située dans le village historique, l’église fut dédiée au saint patron des jardiniers, nous
rappelant l’enracinement rural de la commune.

Sainte-Thérèse, inaugurée en 1935, fut un gros chantier de l’entre-deux-guerres au cœur du nouveau quartier du Placieux. La construction de sa nef et de son clocher a dû être interrompue par
la fondation du grand séminaire de l’Asnée et par la guerre, qui ont fait baisser drastiquement les ressources… L’église a reçu pour sainte patronne la carmélite Thérèse de Lisieux, morte en 1897 et
canonisée en 1925, une sainte dotée alors d’une popularité exceptionnelle, élevée depuis au titre de Patronne universelle des Missions et de Docteur de l’Eglise.

La construction de l’église Saint-Bernard a accompagné l’émergence d’un vaste lotissement dans les années 70 en bordure de la forêt de Haye : Clairlieu, qui était aussi le site d’une ancienne abbaye cistercienne du 12ème siècle, fille de Saint Bernard (de Clairvaux !). Son saint patron était donc tout désigné.

L’architecture des trois édifices, ainsi que leur décoration intérieure, rendent compte des trois époques traversées.

On remarquera le clocher ciselé de Saint-Fiacre, son orgue totalement recréé en 1993, ses peintures des Douze apôtres représentés grandeur nature dans le chœur. Et dans le fond de la chapelle latérale gauche, derrière un Saint Joseph récemment restauré, le vitrail et la statue de Saint Fiacre avec sa pelle à la main !

A Sainte-Thérèse, l’architecture quelque peu monumentale attire l’attention, dans un style très épuré de l’Art Déco (rare dans les églises) ou « Ecole de Nancy ». Peu de vitraux, pour laisser place à la
lumière naturelle, mais ils pourront vous intriguer… Un chemin de croix datant des années 30 a été mis en place récemment et une chapelle mémorielle (souvenir des défunts) est en cours d’aménagement au fond à droite… La toiture et les pignons sur l’arrière ont pu être réparés au printemps (grâce à un legs généreux) et il est maintenant à l’étude de restaurer la façade, avec sa
croix moderne et imposante en béton, ainsi que le parvis.

L’église Saint-Bernard, de style moderne, bénéficie d’une bonne acoustique depuis l’autel (nul besoin de micro) et d’une belle lumière du matin. Elle a reçu cette année de nouveaux bancs clairs, bien accordés avec le mobilier liturgique, héritage de la communauté des Clarisses de Vandoeuvre.

Enracinées dans le passé, ces pierres de nos églises sont surtout les témoins de la foi présente des chrétiens ! Tous ces monuments ne seraient que coquilles vides sans ceux qui en sont « l’âme » : nos communautés vivantes, priantes, agissantes, qui transmettent le trésor reçu de l’Evangile. La foi, l’espérance et l’amour sont des biens très précieux que l’on peut découvrir dans nos églises. Lieux de ressourcement spirituel, elles sont aussi des points de rencontre importants entre les habitants de nos quartiers et entre les générations.

Votre visite y sera toujours la bienvenue, que ce soit pour des motifs culturels ou spirituels, les deux étant souvent intimement liés…

Père Benoît GÉRARDIN, curé

 

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