Le carême : aride ou réjouissant ?

Le Carême : aride ou réjouissant ?

Les deux ! pourrait-on répondre. Notre marche annuelle au désert avec le Christ nous demande assurément quelques efforts (suggérés par Jésus lui-même : prière, jeûne, aumône, pénitence…), elle nous introduit dans un entraînement spirituel qui, à la manière des sportifs, augmente nos forces par la persévérance.

L’homme fidèle à la Loi « est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps. » (ps 1,3)

L’aridité de notre désert est donc toute relative ! Car nous marchons en restant désaltérés par la source divine, poussés par l’Esprit. Si le Carême n’est pas encore le temps d’une floraison éclatante, il en porte les bourgeons et la promesse, comme l’arbre de la croix produira en son temps le fruit de la Résurrection et de la Vie. « Ma chair a refleuri, mes chants lui rendent grâce. » (ps 27,7)

L’arbre de la croix se profile, dans le plus grand paradoxe, comme un instrument de mort qui conduira à la vie…

« O crux ave, spes unica ! », dit une hymne ancienne. « Salut ô Croix, notre unique espérance ! » Aimons regarder la croix et la saluer dans les jours à venir… Elle porte le Sauveur et nous le donne. Jésus nous invite à l’accompagner sur son chemin de dépossession : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.  » (Lc 9,23)

Invitation au premier abord aride, mais qui nous introduit au mystère pascal : mourir pour ressusciter. Voici le temps favorable du Carême ! Temps d’effort qui nous « accorde » à la déconcertante sagesse du Royaume, temps sanctifiant, gratifiant, fructueux…

Benoît GÉRARDIN, curé