La mise au tombeau de l’église Sainte-Geneviève

Monument remarquable que cette mise au tombeau de l’église Ste-Geneviève de Réhon, dans la paroisse de La-Divine-Providence, regroupant les clochers de Lexy, Réhon, Heumont, Chénières et Cutry.

Réhon, à part son fief d’Heumont, ne possède aucun monument historique ou édifice remarquable, sauf le tombeau de l’église Sainte-Geneviève qui a connu de tout temps une grande célébrité. Il faisait l’objet de pèlerinages grandioses accueillant des pèlerins venant s’y recueillir surtout le lundi de Pâques. Jadis les Luxembourgeois et les Belges venaient en si grand nombre qu’il était impossible de les héberger à Réhon. La foule des pèlerins se rendait ensuite à Longwy-Haut pour s’y divertir auprès de nombreux forains. Ce fut l’origine de la foire de Pâques de cette ville.

Ce tombeau fut honoré de la visite du roi Louis XIV lorsqu’il vint, en 1682, inspecter les fortifications de la ville de Longwy, instaurée en place forte par Vauban.

Pendant l’occupation allemande de 1914-1918, les Allemands tentèrent de l’emporter en Allemagne. Des camions étaient prêts à être chargés, mais l’intervention énergique et adroite du curé Bourgeois réussit à empêcher ce sacrilège.

Une petite chapelle située dans l’angle constitué par le bras nord du transept et de la nef abrite la mise au tombeau, généralement datée du début du XVIe siècle.

Cet impressionnant ensemble se compose de onze statues, d’une hauteur moyenne de 1,30 mètre, la cuve du sarcophage mesure 1,85 mètre et le Christ plus de 1,72 mètre. Ces statues, en pierre jaune du Pays-Haut, sont recouvertes d’une couche de peinture « moderne » qu’il faudrait faire disparaître pour en retrouver la polychromie originelle. L’ensemble a été réalisé avec des influences de l’art allemand mais aussi de l’art flamand.

Les chapeaudes personnages, la manière de représenter les plis des vêtements et les chaussures à bout rond permettent de dater cette œuvre du début du XVIe siècle. À cette époque, Réhon n’appartenait pas encore à la France mais au duc de Lorraine et de Bar. C’est la Renaissance. Ici, l’inspiration reste très liée au Moyen-Âge, alors qu’au même siècle, le grand sculpteur lorrain Ligier-Richier est plus influencé par le renouveau venu d’Italie. […]

Classée monument historique par arrêté ministériel du 20 juin 1929, l’œuvre d’art dans sa configuration intégrale, a été restaurée. […]

 

Extrait de « De la Chiers à la Providence », Louis Hublau, édité en 2014. Livre en vente à l’Office de Tourisme sur la Place Darche (Longwy-Haut).

Légende images :

– Vue globale de la « Mise au tombeau ». Autour du corps du Christ que Joseph d’Arimathie et Nicodème déposent à l’aide d’un linceul dans  son tombeau, plusieurs personnages sont figurés tels que la Vierge Marie, Jean l’Evangéliste, Marie-Madeleine, Marie-Salomé, Marie-Cleophas, deux anges portant les instrument de la Passion et un homme qui pourrait être Pierre.

– La Vierge Marie accompagnée de Marie-Madeleine.

– Détail du visage d’un dedeux « ensevelisseurs »,  Joseph d’Arimathie ou Nicodème

– Détail du Christ mort