Qui cherche trouve : itinéraire de converti

N’importe qui peut rencontrer Jésus et voir sa vie apaisée et transformée.
Encore faut-il le lui demander.
Stéphane nous raconte son expérience foudroyante.

Chrétiens sans Frontières. Qui êtes-vous ?
Stéphane.
 Je m’appelle Stéphane, j’ai 41 ans et j’ai deux enfants : Kévin et Alessia.
Je travaille dans une entreprise automobile en tant que pilote sur ligne automatisée où je m’entends très bien avec mes collègues.
Mes études n’ont rien à voir avec ce domaine ; j’ai étudié la comptabilité.
Ma mère est de Mourmelon ; mon père de Guadeloupe, de Saint-Claude plus précisément.
J’ai un frère David qui est mon cadet.

Avez-vous vécu des moments particuliers, peut-être difficiles?
Dans mon enfance, j’ai vécu des moments assez durs, car je n’ai pas eu beaucoup d’amour.
J’ai toujours été entouré, mais je me sentais très seul et j’avais beaucoup d’angoisses.
Mes parents travaillaient tous les deux et je les voyais peu.
En effet, j’ai été élevé par ma grand-mère qui vivait seule, et mon frère par ma tante.
De ce fait, nous n’avons pas grandi ensemble. Je n’en veux plus à mes parents.
C’est la vie, ce n’est pas de leur faute.

Avez-vous subi le racisme ?
Même si j’avais beaucoup d’amis de diverses origines (maghrébine, italienne, yougoslave, portugaise…),
je n’en connaissais pas de métis comme moi, à part mon frère.
Mais il n’était pas présent, alors c’était difficile pour moi de m’identifier, de me sentir en communauté…
J’ai dû subir le racisme de n’importe quel côté.
Puis à l’adolescence, j’ai fui dans des plaisirs qui m’égaraient… J’avais un vrai mal-être.
Mon métissage m’a fait souffrir, mais aujourd’hui je peux affirmer que c’est une force, car j’arrive à comprendre
le ressenti de chacun, être à l’écoute, voire proposer des solutions d’où mon engagement au Secours catholique.
Je m’y suis engagé pour aidedes personnes en grande difficulté. Donner de soi procure une grande satisfaction
même si parfois c’est difficile, car il n’y a pas beaucoup de solutions. Mais je garde espoir : l’homme est bon.

Comment a surgi votre nouvelle vie?
Je n’ai jamais été athée. J’ai toujours cru en Dieu même si je n’avais pas la foi que j’ai aujourd’hui.
Ce qui m’a fait retourner vers le Seigneur s’est passé durant l’été 2008 en Italie.
Le jour de l’anniversaire de mes 35 ans, j’ai un peu trop fait la fête.
Le lendemain matin, je ne me sentais pas bien. Pour tout vous dire, j’étais très mal…
J’ai donc pris la décision de partir à San Giovanni Rotondo qui est un lieu de pèlerinage autour de Padre Pio.
J’étais stressé, anxieux…
Au matin, j’ai écrit une lettre à Dieu où je demandais des changements radicaux dans ma vie.
Arrivé à l’église, j’ai pris cette lettre avec mes doléances et je l’ai jetée dans un endroit dont j’ai un vague souvenir.
Puis, j’ai choisi un endroit très lumineux pour prier.
À peine ma prière commencée, des larmes se sont mises à couler sur mes joues.
Je n’étais pas triste, mais plutôt heureux.
Cela s’est répété trois fois. À cet endroit, j’ai également ressenti l’odeur de sainteté, une magnifique odeur de roses.
Je suis reparti pour la France et depuis ma foi s’est enracinée. Bien sûr, parfois elle baisse.
Mais je fais en sorte d’être toujours envahi par la présence de Jésus au fond de mon cœur.

Qui est Jésus pour vous ?
Jésus est à l’intérieur de mon cœur et toutes les fois que je veux être en sa présence,
je prie et à travers l’Esprit saint, il opère. Je ressens sa présence, c’est un ami, un père, un frère qui ne m’a jamais trahi,
qui m’a toujours guidé à travers les méandres de la vie.

Avez-vous un lieu de ressourcement?
J’en ai plusieurs. Le premier est l’église Saint-Dagobert à Longwy-Haut.
J’essaye d’y aller régulièrement, j’y médite, je m’y sens bien.
Sinon, j’aime aller à Orval. Le père Eliséo, sœur Anna et sœur Louise me l’ont fait découvrir
lors de ma retraite de communion et j’en ai gardé un excellent souvenir.

Une prière favorite ?
Le Notre Père. Lors de mes longues promenades, je prie sans arrêt et je regarde autour de moi.
Cela me permet d’être connecté au Seigneur et là je médite profondément, je me sens agréablement bien,
je ressens tout l’amour de notre Créateur : c’est magnifique.

Que souhaitez-vous transmettre à vos enfants ?
L’amour du prochain, la tolérance, ne pas juger même si on est blessé, car on doit essayer de comprendre
pourquoi la personne a agi ainsi. L’enseignement de notre Seigneur est le même, comme celui de tendre l’autre joue.
Pour moi, c’est une force, une sagesse, car la personne qui vous aura blessé va se questionner, se remettre en question…
Si vous lui demandez après son geste : «Pourquoi m’as-tu frappé ou blessé ?», vous verrez souvent dans ses yeux un regret ou un questionnement.