Un prêtre centenaire dans notre diocèse !

© Crédit photo : DR Le lien de la vallée de la Meurthe.

Le 12 septembre dernier, c’est l’âge symbolique des 100 ans que le père Jacques Mercy a atteint dans la joie et la sérénité. L’occasion pour notre diocèse de lui rendre hommage en revenant sur les éléments importants qui ont jalonné sa vie riche et bien remplie, une vie de service.

Jacques est né 12 septembre 1923 à Baccarat. Il est l’aîné d’une famille de cinq enfants comprenant Jacqueline, décédée en 2020, Marie-Louise, Élisa­beth, décédée en 1990, et Pierre. À l’âge de 4 ans, il part pour Villerupt, à la suite du changement de vie professionnelle de son père.

À 12 ans, il entre au séminaire de l’école presbytérale de Longwy. C’est aussi dans cette école qu’il reçoit le sacrement de la confirmation. En 1938, c’est le petit sé­minaire de Bosserville. Arrive la guerre et avec elle, le froid et la faim sont de la partie ! Au mois de septembre 1942, il commence sa première année de grand séminaire toujours à Bosserville. Aux Rameaux de 1943, vingt à vingt-cinq jeunes prennent la soutane, avec comme point d’orgue une marche de Bosserville à la cathédrale de Nancy, aller et retour. Cinq ans plus tard, il est ordonné diacre à la chapelle de l’Asnée, puis prêtre le 10 avril 1949, jour des Rameaux à Ville­rupt, par monseigneur Fleury avec deux autres camarades. Il y célèbre, le jour de Pâques, sa première messe.

Lors de son arrivée à l’église Saint-Léopold à Lunéville, en septembre 1949, les premiers mots de son curé ont été : « L’abbé, je dois construire une église. » Deux ans plus tard, Jacques organise le chantier avec les hommes du quartier pour préparer le terrain de la future église. Il devient curé de Jolivet en sep­tembre 1953, qu’il dessert en vélo depuis Lunéville. En 1955, le vicaire général lui dit : « Vous allez vous occuper des jeunes au travail. » En effet, depuis la guerre, il n’y avait plus de JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne). Il en devient l’aumônier fédéral en 1956.

En septembre 1958, il arrive à Baccarat. Il s’occupe aussi des jeunes en appren­tissage qui travaillaient principalement chez Boussac. C’était alors nouveau qu’un jeune prêtre en soutane mange avec eux dans les bistrots. Avec la JOC femmes, il est à l’origine d’une convention qui est conclue entre l’équipe employeurs-gens de maison et le syndicat des jeunes travailleuses. En 1965, il rencontre tous les quinze jours les jeunes du sport et leurs dirigeants, et il parti­cipe à la création de la gymnastique fille, les Mésanges. Il monte avec elles des pièces de théâtre.

Puis, il est nommé curé de Jeandelize dans le Jarnisy. Il y restera vingt ans. Là, il découvre tout un monde ! Le monde des 2/8 : les mineurs ; le monde des 3/8 : la métallurgie, le monde des cultivateurs. Il lance des équipes de CMR (Chrétiens en monde rural), d’ACO (Action catholique ouvrière) et d’ACI (Action catholique des milieux indépendants) dont il de­vient l’aumônier. L’évêque lui demande aussi de coordonner toute la catéchèse pour Briey et ses environs. C’est là aussi qu’avec un autre prêtre, il crée le mouve­ment Foi et Lumière qui rejoint les ina­daptés mentaux et en devient l’aumô­nier diocésain. À la suite d’une rencontre avec des veuves du Haut du Lièvre, il est nommé aumônier du mouvement Espérance et Vie, mouvement chrétien pour les premières années de veuvage.

En 1985, Jacques est curé de Benney dans le Saintois. Puis à 76 ans, il de­mande sa retraite et revient à Baccarat, dans la maison familiale, où il y retrouve ses deux sœurs. Tant qu’il a pu, il a tou­jours assuré, avec bienveillance, des services sur notre paroisse. Au début de cette année, à la suite d’ennuis de san­té, il a rejoint la maison de repos, puis début juillet, la maison hospitalière de Baccarat, où il a retrouvé sa sœur Marie­-Louise. Aux questions « comment il va et ce qu’il fait maintenant ? », sa réponse est tout simplement : « j’épaule et je veille sur ma sœur ! »

Propos recueillis par Philippe Demange
pour le Le lien de la vallée de la Meurthe,
journal de la paroisse Sainte-Thérèse du Val de Meurthe.