Intention de prière du Pape – décembre 2022

Décembre 2022

« Prions pour que les organisations et associations de promotion humaine trouvent des personnes désireuses de s’engager pour le bien commun et recherchent des modalités de collaboration toujours nouvelles au niveau international. »

2

Les mots clés de cette intention du pape me semblent être « s’engager pour le bien commun ». Ce thème est cher au pape François. Dans ses interventions, il développe avec passion ce qui se joue dans cette expression ramassée. Trois aspects sont présents ici.

S’il faut prier pour trouver des bénévoles, c’est que les associations peinent à recruter. Fatigue ou lassitude, individualisme, ou encore pandémie peuvent expliquer cette difficulté. Bien des jeunes ont du goût pour vivre des expériences humanitaires dans des pays lointains ; à leur retour, cherchent-ils à poursuivre localement ce qu’ils ont entrepris ?

Le bénévolat se structure en associations. L’effort collectif est porteur d’idées et d’énergie et permet de faire participer à l’action ceux pour qui l’aide est destinée. De multiples compétences se rassemblent qui coopèrent et créent un bien commun qui bénéficie déjà à ceux qui se mettent en route au service d’une cause particulière.

Enfin, la recherche de nouvelles modalités de collaboration entre les associations de promotion humaine et le niveau international situe ces engagements à l’horizon du monde. Nous pouvons entendre que le bien qui se fait localement porte son message jusqu’au bout du monde. Le pape souhaite aussi que toutes les associations, confessionnelles ou pas, collaborent entre elles en bonne entente avec les organisations internationales. L’Église est dans le monde et doit collaborer avec toutes les structures sociales et politiques. Cela demande formation et compétence. L’Église n’est pas fidèle à ce qu’elle est si elle n’est pas en sortie, si elle se désintéresse du sort de ceux qui aujourd’hui sont dans l’épreuve, quelles qu’en soient les raisons et de quelque pays soient-ils.

Les collaborations ont toujours besoin de renouvellement car elles sont faites avec des équipes et des institutions qui changent. Le monde est aussi confronté à de nouveaux défis qui demandent de nouvelles réponses.

Dans la perspective chrétienne, prière et engagement ne peuvent se séparer. L’invitation à la prière est le premier mot de l’intention. Dans la prière, nous présentons à Dieu ce travail qui nous revient afin que nous puissions l’accomplir en vue du respect du bien commun. Le bien commun est ce qui appartient à tous : l’air que nous respirons, l’eau, la terre qui produit la nourriture, le sous-sol avec toutes ses richesses. Il est aussi constitué de la reconnaissance des droits fondamentaux : toit, travail, liberté, etc. Travailler au bien commun est facteur de paix, de respect, de gratuité, d’ouverture aux autres ; le pape nous y appelle vivement.

 

Daniel Régent, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France

1

Avec les plus malmenés, construire un monde plus juste et plus solidaire

 

Maryse a rejoint depuis deux ans une équipe du CCFD-Terre solidaire à Toulouse et découvre progressivement la richesse de cette association nationale, ouverte sur le monde et ses problématiques.

 

Pourquoi le CCFD-Terre Solidaire ?

J’ai développé depuis bientôt 20 ans un compagnonnage avec des associations engagées dans la solidarité internationale. Mon engagement auprès du CCFD-Terre solidaire a été motivé par des campagnes qui m’ont interpellée. Avec celle de « l’éthique sur l’étiquette », très perturbante après l’accident qui a coûté la vie aux travailleurs du secteur textile en Inde, j’ai perçu de façon plus aigüe l’impact de mes choix, en tant que consommatrice, sur les conditions de travail de populations exploitées. Le « Terre solidaire » a pris un sens fraternel : je suis liée aux autres, embarquée sur une même planète. Le vêtement que j’achète a un coût social et environnemental. Certains le paient au prix fort.

 

Quelles sont les nouvelles « croisades » du CCFD-Terre solidaire ?

Mon arrivée dans l’équipe du CCFD-Terre solidaire a coïncidé avec un travail de réflexion mené collectivement pour la définition des orientations qui vont guider l’association pour la période 2021-2027. C’était une vraie chance pour démarrer cet engagement. J’ai pu apporter ma contribution mais surtout découvrir les dynamiques qui portent l’association. Et elles sont ambitieuses : « Être les forces du changement » !

Pour nourrir cette vision, le CCFD-Terre solidaire va se doter d’un laboratoire d’idées en faisant appel aux bénévoles, aux salariés, aux partenaires et à des personnes expertes dans leur domaine.

Il s’agit d’évoluer et d’adapter les modes d’action pour rester au plus près de l’actualité et des problèmes persistants et émergents.

 

Quels sont ces « signes des temps » ?

Jusqu’en 2027, l’association souhaite particulièrement s’investir dans quatre champs d’action : construire la souveraineté alimentaire, promouvoir un modèle de développement économique fondé sur la justice économique, mettre en œuvre une stratégie globale concernant les migrations internationales et promouvoir une culture de paix.

Quand on relit le début de l’année 2022, on est saisi par la justesse de ces propositions : on éprouve le sentiment d’un système à bout de souffle et qui court à sa perte. Il faut repenser nos modes de vie et les équilibres économiques et géopolitiques. Il faut réinventer notre quotidien et remettre du bon sens en gérant nos ressources avec « économie » et souci de l’autre, ici et ailleurs.

La campagne « Justice climatique » menée en 2021 était prémonitoire : il s’avère impérieux de réduire nos émissions carbone au lieu de prétendre les compenser. Les  projets mis en place ne prennent souvent pas en compte les besoins des populations locales, expulsées de terres nourricières, dorénavant destinées à la plantation d’arbres. Ils ne résolvent pas les problèmes mais les aggravent.

 

Qu’est-ce qui distingue le CCFD-Terre Solidaire d’une autre ONG travaillent sur ces mêmes thématiques ?

L’ADN de l’association c’est la spiritualité chrétienne, c’est l’engagement social de l’Église. Être bénévole  au CCFD-Terre solidaire, c’est  témoigner d’une attention fraternelle à l’autre et un « autre » malmené, affamé, privé de dignité et avec qui on souhaite construire un avenir meilleur,  « notre » avenir dans « notre » maison commune.

 

A entendre ces paroles, nous réalisons combien est précieux le rôle des bénévoles impliqués dans les associations de solidarité internationale. Avec le Réseau Mondial de Prière du Pape, portons-les dans la prière pour qu’ils sachent honorer cet engagement.

 

Maryse Deray

et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France