Assemblée plénière des évêques de novembre 2022

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©Photos Laera

Aux côtés de plus de cent évêques venus des quatre coins de notre pays, notre évêque, Mgr Jean-Louis Papin, a participé à la 90e édition de l’Assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, du 3 au 8 novembre 2022.

Ce que certains appellent « l’affaire Michel Santier » a bouleversé le programme prévu de cette assemblée qui s’est déroulée dans un climat de recherche de vérité.

Le lundi 7 novembre 2022, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la Conférence des évêques de France, a fait une déclaration à Lourdes.

Déclaration de Mgr Moulins-Beaufort le 7 novembre 2022

Mesdames,
Messieurs,

Soyez remerciés d’avoir accepté de nous rejoindre aujourd’hui, pour cette conférence de presse qui n’avait pas été prévue jusqu’ici, sans attendre le discours final de notre Assemblée plénière et la conférence de presse qui le suivra.

Avant de vous faire part de la nouvelle qui motive ce bouleversement de notre emploi du temps, je voudrais vous faire part de l’avancée de nos travaux concernant ce que certains appellent « l’affaire Michel Santier ».

En ouvrant cette Assemblée, j’avais souligné combien nous nous réunissions avec des sentiments mêlés et combien surtout nous sentions colère et lassitude chez les personnes victimes de violences et d’abus dans l’Église, en particulier chez ceux et celles qui avaient décidé l’an passé de nous faire confiance et aussi chez les fidèles catholiques, surtout les plus engagés, qui avaient exprimé avant notre assemblée et ont continué à exprimer pendant celle-ci leurs doutes, leur découragement, leur difficulté à assumer l’image désastreuse de l’Église donnée par le traitement des faits reprochés par Mgr Santier.

Une partie de notre travail a donc consisté à rendre clair entre nous ce qui s’était passé. Une chronologie précise des différentes actions menées depuis qu’une personne victime est allée voir son évêque, puis l’archevêque de Paris, alors Mgr Aupetit, a été établie.

Elle a aidé à repérer ce qui avait été fait, ce qui n’avait pas été fait, ce qui a été fait insuffisamment et les dysfonctionnements à constater. Nous avons travaillé entre nous, à huis-clos, ce qui nous a permis d’aller aussi loin que possible dans les échanges, mais aussi avec des experts : un avocat, un canoniste et l’official français du Dicastère de la doctrine de la foi. Je les remercie encore de leur disponibilité et de leurs apports précieux.

Lors de cette assemblée, d’autres thèmes de travail ont été abordés, notamment la transformation pastorale de nos diocèses, la réforme des structures de la Conférence épiscopale, le plan triennal des ressources de l’Église ou encore la participation de l’Église dans le débat public sur la fin de vie. Monseigneur Moulins-Beaufort a présenté l’ensemble de ces discussions lors de son discours de clôture du 8 novembre 2022.

Discours de clôture du 8 novembre 2022

Frères et sœurs, vous tous catholiques de France, laïcs, diacres, prêtres, personnes consacrées, et vous qui, pour une raison ou pour une autre, vous intéressez aux travaux de notre assemblée, chers Frères évêques,

« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » : cette phrase qui ouvre l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, « La joie de l’Évangile », du pape François, nous a habités, nous évêques, alors que nous nous réunissions. Nous avions, jeudi dernier, le cœur lourd, remplis de sentiments mêlés ; nous étions douloureux de vous savoir, frères et sœurs, meurtris, en colère, bouleversés, doutant de nous et de notre volonté réelle de sortir de la culture qui a permis les abus et les a couverts. Nous savions la déception des personnes victimes qui avaient décidé l’an passé de nous faire confiance. Or, la joie de l’Évangile, c’est elle que nous voulons servir, c’est elle que nous voulons partager à tous, c’est pour la rendre accessible à tous que nous avons engagé notre vie. Nous sommes humiliés de constater que des actes de certains de nos frères, prêtres et évêques, et la manière dont ces actes ont été traités entre notre structure ecclésiale en France et jusqu’au Saint-Siège provoquent de la tristesse, de l’incompréhension, du dégoût, et empêchent beaucoup de vous de goûter la joie pure et rajeunissante de l’Évangile du Christ. Nous sommes conscients que ces fautes personnelles de tel ou tel nous renvoient tous à nos insuffisances, à nos médiocrités, à nos manquements à la charité, à la justice, à la bonté, à la vérité, manquements qui entachent notre ministère et vous privent parfois, – et une fois, c’est trop-, de connaître le Christ Jésus d’un cœur sans partage. Nous voudrions tant que vous puissiez vivre paisiblement l’expérience des premiers disciples de Jésus, telle que nous la rapporte l’évangile selon saint Jean : « Venez et vous verrez ». « Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. » (Jn 1,39). Nous voudrions tant que beaucoup d’autres puissent la goûter.

Qu’est-ce qu’une Assemblée plénière des évêques ?