Père Lié Brice Nzomambou : un nouveau prêtre coopérateur sur le secteur pastoral du Pays-Haut

Le père Lié Brice Nzomambou a parcouru plus de six mille kilomètres pour nous rejoindre. Il a découvert la neige, le froid, la Lorraine et les paroissiens… C’est sa première mission en France !

En septembre 2016, le père Lié Brice Nzomambou a été accueilli par la communauté chrétienne des paroisses de la Divine Providence et de Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle à Longuyon, là où il réside. Il apprécie nos forêts, les espaces verts, les cultures. Il est intéressé par le jardinage. Auparavant, il souhaitait travailler dans l’agriculture tout comme sa maman, alors que son papa était menuisier et chef du village. Il est originaire de la République du Congo (ex-Congo français), ce pays d’Afrique centrale, situé de part et d’autre de l’Équateur.

Né le 23 avril 1968, il est l’aîné d’une fratrie de six enfants. Il est allé à l’école publique de son village, puis à l’université pour suivre une formation agricole. Il a pratiqué le football, le volleyball, mais aussi la musique, le chant. Il parle les deux langues nationales véhiculaires que sont le kikongo et le lingala, outre le français, langue officielle et administrative.

Il n’a pas eu l’opportunité de rejoindre le petit séminaire, car ses études furent plusieurs fois interrompues par de tristes événements, telle la guerre civile en 1993. Mais sa rencontre avec un prêtre missionnaire originaire d’Alsace, le père Gür, a influencé sa vocation : adolescent, il était chef enfant de chœur, chantait à la chorale, s’investissait dans la très belle église que le père Gür a laissée à la communauté.

Ce fut véritablement «l’étincelle qui a provoqué le feu de son désir ardent d’être au service de Dieu et de ses frères et soeurs».

Au bout de sa démarche

Après un stage d’approbation propédeutique, une introduction à la théologie à Kinkala fut suivie en 1985 d’un séminaire de philosophie et se poursuivit à Brazzaville pour la théologie.

Il n’a jamais failli même lorsque des événements politiques dramatiques ont croisé son chemin : guerre dévastatrice au Congo lourde en pertes humaines et en destruction d’infrastructures en 2003. Il est allé au bout de sa démarche. Diacre en 2004, Lié Brice Nzomambou fut ordonné prêtre le 4 février 2006 à la place mariale de la cathédrale Sainte-Monique de Kinkala.

En 2007, une paroisse au nord du diocèse de Kinkala est détruite par la guerre à cause d’un chef rebelle : mort de missionnaires, destruction d’églises et de couvents. Aussi participe-t-il en tant que curé à la reconstruction du village et à la pastorale d’évangélisation, «une sorte de réhabilitation des âmes». Vie bien peu normale. Au Congo-Brazzaville, il parcourait environ 174 kilomètres pour visiter ses paroissiens, parfois à pied lorsque le chemin était impraticable.
En fait, il lui fallait plus d’un mois pour visiter tout le monde.

La vie plus forte que tout

En juin dernier encore, lors de bombardements, il a été le témoin d’événements douloureux dans son pays : le chaos, la pauvreté, la peur… Oui, les pays d’Afrique vivent beaucoup d’injustice. Le constat que fait le père Lié Brice, c’est que la vie sociale régresse, l’homme n’a plus son sens, sa place dans la vie, que ce soit au Congo ou ici, à Longuyon. Et surtout l’indifférence !

Il souhaite que la paix revienne et aussi que les hommes participent davantage à la vie de la communauté, qu’ils se rassemblent, qu’ils soient vivants malgré tout ! Il ne faut pas se laisser atteindre par les événements actuels, la vie est plus forte que tout.

Là où il y a une âme, il est bien !

Et une citation d’André Gide est offerte : «On appelle “bonheur” un concours de circonstances qui permette la joie. Mais on appelle “joie” cet état de l’être qui n’a besoin de rien pour se sentir heureux.»

Ce qui fait pour lui la richesse d’un homme, c’est sa jeunesse et surtout l’espérance, le partage, le «vivre ensemble», pas seulement au sein de l’Église, mais aussi dans la vie de tous les jours, le respect humain, ne plus être seul, le sens de la vie ! Quand il entend les cloches d’une église, il songe à la prière de l’Angélus, mais surtout au rassemblement des chrétiens pour répondre à l’appel de Dieu. Peu importe le lieu de la mission, là où Lié Brice est accueilli, là où il y a une âme, il est bien !

«Certes, je ne vais pas tout bouleverser, car on ne peut rêver de changement que s’il y a communion. Je suis dans une équipe, avec les curés, les équipes d’animation paroissiale, les conseils économiques paroissiaux et les autres membres de la communauté.
Il y a complémentarité. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Les réalités ne sont pas les mêmes qu’en Afrique, même si l’Église est une.»

Et il ajoute : «Je profite de votre rencontre pour remercier notre évêque Jean-Louis Papin, tous les prêtres du Pays-Haut et les chrétiens qui m’ont accueilli chaleureusement. Des moments forts ont été vécus et continuent d’être vécus.»

Alors bienvenue au père Lié Brice pour son ministère au sein de notre secteur pastoral.

Annette