Moi, Jésus

Interview imaginaire.

Comment vous appelez-vous ?

Je m’appelle Jésus.
Ce prénom est proche d’un autre, à savoir Josué. Il est assez fréquent chez les Juifs, mes compatriotes. Chez nous, on le fait traditionnellement suivre du nom du père et du lieu d’habitation, ainsi pour moi : Jésus de Nazareth, fils de Joseph, puisque le nom patronymique n’existe pas.

Que signifie-t-il ?

Jésus est la tournure du grec « Iêsous » qui provient lui-même d’un diminutif araméen, « Yéchoua », forme originale de Josué pour certains. Il signifie salut, santé, sauveur. Donc le sens est clair : « Dieu sauve, Dieu délivre ».

Qui vous a donné ce prénom ?

C’est Dieu lui-même qui a indiqué à ma mère Marie, la vierge de Nazareth par l’intermédiaire de son ange : « Tu l’appelleras Jésus » (Luc, 1, 31). Cela est confirmé par l’ange Gabriel lorsqu’il s’est adressé à Joseph : « Elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés» (Matthieu 1, 20-21).

Connaissez-vous d’autres personnes qui ont le même prénom que vous ?

Bien sûr. Autrefois, il y a eu le fils d’Eliézer (Luc 3, 29) avec lequel j’avais une certaine parenté. Plus connu, je citerai le chef de guerre Barabbas que Pilate délivrera (Matthieu 27, 16). Et puis Jésus, surnommé Justus, un collaborateur de Paul (Col, 4, 11). Je ne saurais oublier le fils de Sirat, auteur de l’Ecclésiastique ou Siracide, livre biblique.

Cela, c’est de votre temps, mais après ?

Flavius Josèphe dans ses nombreux livres en cite d’autres : le fils de Sapphas, un gouverneur d’Idumée, le fils de Gamala, celui d’Ananias, celui de Josédec, celui d’Onias…

Et dans d’autres pays ?

Actuellement on trouve fréquemment ce prénom en Espagne, au Portugal et en Amérique centrale : Venezuela, Mexique, Cuba. En Europe du Nord, on le refuse soit par respect, soit par pudeur, ou peut-être peur de me choquer ou de blasphémer.

Et ici, en France ?

C’est plutôt rare, même si dans les années 1970, il y eut une hausse. On comptabilise approximativement mille six cents personnes, qui portent mon prénom, principalement dans le Sud-Ouest et dans le Midi.

Quel est le jour de votre fête ?

C’est tout naturellement le 25 décembre. En 2002, saint Jean-Paul II a aussi rétabli la fête du Saint Nom de Jésus le 3 janvier. Cela correspond à la loi de Moïse qui fixait la circoncision, huit jours après la naissance.

INTERVIEW IMAGINAIRE RÉALISÉE PAR JEAN-MARIE