Côté patrimoine

Les églises, chapelles, oratoires, croix monumentales et autres témoignages de la foi catholique en Meurthe-et-Moselle forment un patrimoine précieux. Cette rubrique met en lumière leurs richesses historiques, artistiques et spirituelles.

Trésors religieux de Meurthe-et-Moselle

D’Anoux à Voinémont, en passant par Nancy, Toul et tant d’autres villes, voici quelques-unes des richesses du patrimoine religieux en Meurthe-et-Moselle. Que ce soit des sculptures, des vitraux ou d’autres éléments remarquables, elles méritent toutes le détour.

Anoux

L’église Saint-Paulin possède un beau maître-autel de style Louis XVI.

Jusqu’à la Révolution, le village d’Anoux dépendait du diocèse de Trèves. L’église, dédiée à saint Paulin, remonterait au XVIe siècle. Reconstruite au XIXe siècle, elle possède un beau maître-autel (photo ci-contre) en bois peint du XVIIIe siècle. De type tombeau et de style Louis XVI, il est classé au titre des Monuments historiques. Sur un fond blanc, les sculptures dorées reprennent les motifs décoratifs de l’époque, treillis quadrillé, guirlandes, pilastres rudentés, etc.

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Crédit photo : Patrick A. Martin. Source : base Palissy (notice PM54001049).

Art-sur-Meurthe

La chartreuse de Bosserville a été fondée au XVIIe siècle.

Fondée en 1633 à l’emplacement du domaine Sainte-Anne, la chartreuse de Bosserville, à Art-sur-Meurthe, traduit la dévotion du duc Charles IV à la Vierge. Le 23 janvier 1666, le lieu de Bosserville est concédé aux chartreux par le duc Charles IV. Transférée en 1666 sur un fief vacant, la chartreuse s’élève, à son emplacement actuel, selon les plans de l’ingénieur nancéien Collignon. Les travaux s’échelonnent de 1666 à 1730, en grande partie dirigés par l’italien Giovanni Betto. La chapelle, construite entre 1685 et 1687 pour servir d’église paroissiale, est décorée de peintures murales à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Elle est consacrée en 1712. Aujourd’hui l’ensemble scolaire Saint-Michel Bosserville est installé dans ce bâtiment classé au titre des Monuments historiques.

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Crédit photo : Patrick A. Martin. Source : base Mérimée (notice PA00125521).

Athienville

L’église Saints-Pierre-et-Paul possède un maître-autel du XVIIIe siècle.

L’église d’Athienville, construite au XVIIIe siècle, fut remaniée au XIXe siècle. Placée sous le vocable des saints Pierre et Paul, elle possède un beau maître-autel (photo ci-contre) avec tabernacle datant des années 1720-1730 et classé au titre des Monuments historiques. Son style rappelle les œuvres de Jean Bailly, de Damas-aux-Bois. La façade de l’autel tombeau droit, richement décorée de rinceaux, montre en son centre saint Pierre portant la tiare, le Christ et le Saint Esprit. L’orgue, muet depuis le milieu des années 80, a été restauré en 1996 par Laurent Piet.

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Crédit photos : Patrick A. Martin.Source : base Palissy (notice PM54000020).

Autreville-sur-Moselle

Saint Joseph est représenté dans l’église Saint-André.

Du XIXe siècle sans doute, le devant (photo ci-contre) de l’autel latéral sud de l’église Saint-André d’Autreville-sur-Moselle évoque un épisode peu représenté : la mort de l’époux de la Vierge. Dans l’atelier de menuisier de Joseph, le Christ bénit son père nourricier dont la tête repose sur ses genoux. Marie prie, les mains jointes. La scène nous plongeant dans l’intimité de la Sainte-Famille est empreinte de sérénité, et tout dolorisme est exclu.

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Crédit photo : Patrick A. Martin.

Azelot

Saint Sébastien est représenté sur un vitrail de l’église Saint-Laurent.

Enchâssée dans un quadrilobe au sommet d’une grande baie située dans la partie gauche du chœur de l’église Saint-Laurent d’Azelot, cette représentation de saint Sébastien date de la deuxième moitié du XVe siècle. Le corps du martyr se détache, souligné d’un fort trait noir. Des flèches qui le percent jaillissent des gouttes de sang. Ces détails, peints sur le verre, sont très finement dessinés, de même que les personnages entourant le saint.

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Azerailles

L’architecture de l’église Saint-Laurent est particulièrement innovante.

Après les destructions de la guerre, l’église Saint-Laurent d’Azerailles est reconstruite à partir de 1952 suivant les plans des Lorrains Bourgon et Laquenaire. L’extérieur, avec sa haute tour flanquée d’une grande croix suivie d’un long pan de toiture, est résolument innovant. Mais il faut entrer pour comprendre : le plafond s’élève progressivement jusqu’à 16 mètres et la lumière envahit de plus en plus l’édifice à mesure que l’on approche de l’autel. Dieu est vraiment Lumière !

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Crédit photo : P.a. Martin.

Baccarat

L’église Saint-Remy compte de nombreux éléments remarquables en cristal.

Église en béton, dont le plan triangulaire rappelle la Sainte-Trinité, Saint-Remy de Baccarat fut construite entre 1953 et 1957 par Nicolas Kazis. Plusieurs éléments sont remarquables. À l’extérieur, son clocher pyramide s’élève à 55 mètres. À l’intérieur, l’édifice est éclairé par 58 verrières en dalles de cristal de Baccarat ; de part et d’autre du maître-autel, prennent place celles des douze apôtres où chacun présente son attribut traditionnel.

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Crédit photo : P.a. Martin.

Baslieux

Un retable est à découvrir dans l’église Saints-Pierre-et-Paul.

L’ensemble en pierre, offert en 1560 par le curé Jean Israël, est situé à l’extrémité Est de la nef de l’église Saints-Pierre-et-Paul de Baslieux. Le retable qui surmonte l’autel comporte trois tableaux polychromés en demi-relief. Celui de gauche représente la Cène. Cette interprétation de l’événement majeur de la vie du Christ contraste avec celles habituellement connues : le resserrement de l’espace suggère une impression d’intimité que renforce une moindre hiérarchisation des personnages.

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Crédit photo : Patrick A. Martin.

Batilly

Notre-Dame des Armées est sculptée dans l’église Saints-Pierre-et-Paul.

À la fois proche des lieux de combats d’août 1870 et de la frontière franco-allemande qui en est résultée, Batilly est, en 1900, très sensible au patriotisme. C’est à cette date qu’est sculpté le groupe de Notre-Dame des Armées à qui la France est confiée. D’un geste protecteur, la Vierge étend les bras sur la Patrie, à droite, et sur la Lorraine soutenant l’Alsace, à gauche. Ce groupe est visible dans l’église Saints-Pierre-et-Paul.

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Bauzemont

Une sculpture de la Vierge est à découvrir dans l’église Saint-Martin.

Épisode que les Évangiles ne relatent pas : la Vierge recueillant son fils sur ses genoux. Ce thème, pathétique et mystique, s’est développé en Lorraine à la fin du Moyen-Âge sous l’influence des ordres religieux. Pièta ou Vierge de pitié, le groupe de l’église Saint-Martin de Bauzemont est classé au titre des Monuments historiques. Haut de 1,20 m, il est sculpté dans une pierre blanche autrefois polychrome. Dégagé de la raideur gothique, il a été habilement traité par un artiste du XVIe siècle non identifié.

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Bayon

L’église Saint-Martin dispose d’un beau vitrail, surmontant l’autel.

Surmontant l’autel dédié à saint Martin, fêté traditionnellement le 11 novembre, un vitrail lui est consacré. Il est terminé par un oculus sur lequel figure le monument rappelant l’épisode fameux de la signature de l’armistice à Rethondes (Aisne), le 11 novembre 1918. On note donc une double signification de la verrière.

Reconstruite à la fin du XIXe siècle, l’église Saint-Martin de Bayon conserve par ailleurs plusieurs sculptures anciennes intéressantes. Sans être la plus remarquable, celle qui figure la Trinité, classée depuis 1908, a la particularité d’être d’un type plutôt rare dans sa représentation : le Père, dont la douleur s’exprime par la tête penchée, soutient son Fils descendu de la croix ; la colombe figurant l’Esprit saint repose sur l’épaule du Christ. Cette œuvre en pierre date du XVIe siècle.

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Blâmont

Les confessionnaux de l’église Saint-Maurice ont un style baroque.

Le démantèlement de l’abbaye de Domèvre-sur-Vezouze, en lien avec l’épisode révolutionnaire, fut à l’origine de la dispersion de ses biens. Deux confessionnaux ainsi que la chaire à prêcher, signés François, vinrent enrichir le mobilier de la nouvelle église Saint-Maurice, à Blâmont. Leur style baroque tranche avec l’allure néo-gothique de l’édifice.

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  • Adresse : 37 rue Victor Pierre 54450 Blâmont.
  • Site et contacts de la paroisse Saint-François du Blâmontois.

Blénod-lès-Toul

Un tombeau est érigé dans l’église Saint-Médard.

Le tombeau de Hugues des Hazards, 74e évêque de Toul, fut érigé au début du XVIe siècle dans l’église Saint-Médard qu’il avait fondée à Blénod-lès-Toul.

Trois compositions encadrées de pilastres Renaissance s’étagent dans le calcaire clair :

En haut, sept femmes symbolisent les arts libéraux.
En bas, un groupe pleure le défunt, représenté grandeur nature dans la partie centrale, avec tous les attributs de sa fonction.

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Crédit photo : P.a. Martin.

Boucq

La vie de saint Norbert de Xanten est représentée dans l’église Saint-Pierre.

L’église Saint-Pierre de Boucq renferme deux bas-reliefs en bois, évoquant la vie de saint Norbert de Xanten (vers 1080-1134), fondateur en 1120 de l’Ordre des Chanoines Réguliers de Prémontré : Norbert frappé par la foudre tombant de cheval (conversion) et Norbert recevant la règle des mains de saint Augustin. Ces œuvres proviennent de l’abbaye de Rangéval.

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Bouxières-aux-Chênes

La chapelle du hameau de Blanzey est dédiée à sainte Agathe.

Située dans le hameau de Blanzey (commune de Bouxières-aux-Chênes), la chapelle Sainte-Agathe est un vestige de l’ancien prieuré Sainte-Agathe qui appartenait aux Prémontrés de Sainte-Marie-aux-Bois. Les parties les plus anciennes de l’édifice remontent au XIIe siècle. À l’intérieur, un tableau représente la martyre sainte Agathe entre ses bourreaux ; l’un d’eux tient la tenaille avec laquelle il va lui arracher les seins. Agathe est la protectrice des nourrices et des fileuses. L’Église fête sainte Agathe le 5 février.

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Briey

L’église Saint-Gengoult abrite un calvaire de Ligier Richier du XVIe siècle.

Dès que l’on pénètre dans l’église Saint-Gengoult de Briey, l’oeil est attiré par un ensemble monumental exceptionnel : six statues, grandeur nature, représentent la scène de la crucifixion du Christ. Parmi elles, Marie-Madeleine (photo ci-contre) adopte une attitude implorante contrastant avec la raideur corporelle de saint Jean et de la Vierge Marie. Le célèbre sculpteur meusien Ligier Richier exécuta cette commande, dans la première moitié du XVIe siècle (vers 1530-1534), pour l’ancien oratoire du cimetière paroissial. Après avoir beaucoup voyagé (dans le Bordelais, à Paris et Nancy), ce calvaire est installé, depuis le milieu du XXe siècle, derrière l’autel de l’église.

C’est une oeuvre classée au titre des Monuments historiques, comme plusieurs autres trésors patrimoniaux de l’édifice : un groupe sculpté du XVe siècle représentant la Vierge de Pitié – Marie qui porte sur ses genoux le corps de Jésus crucifié –, et une statue du Christ aux liens du XVe ou XVIe siècle – représentation de Jésus dans l’attente de sa crucifixion. Le thème « Le dit des trois morts et des trois vifs », apparu au cours du XIIIe siècle, figure sur un bas-relief du XVIe siècle (photo ci-dessus), placé dans l’église depuis 1984. À droite, « les trois vifs », un soldat, un noble et un religieux et, à gauche, « les trois morts », deux squelettes et un corps en décomposition. Un phylactère – banderole aux extrémités enroulées – explique qu’après la gloire et le plaisir, « les vifs » deviendront comme « les morts ». C’est un appel à la conversion.

Si l’église Saint-Gengoult, classée dans son ensemble au titre des Monuments historiques, conserve aujourd’hui principalement des éléments architecturaux des XVe, XVIe et XVIIIe siècles, son histoire est bien plus ancienne. Elle a vraisemblablement été construite sur les assises d’une chapelle du XIIe siècle, dont il subsiste des vestiges.

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Crédit photos : Patrick A. Martin. Sources : base Palissy (notices PM54000118 et PM54000121) ; Cantons de Briey, Chambley-Bussières, Conflans-en-Jarnisy et Homécourt, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, région Lorraine, éd. Serpenoise, 1987.

Bruville

Une statue de saint Maurice est conservée dans l’église Saint-Maurice.

L’église Saint-Maurice de Bruville, reconstruite au XVIIIe siècle, conserve une statue de saint Maurice. Sculptée dans la pierre au XIIIe siècle, elle se trouve aujourd’hui incluse dans la face avant de l’autel. Le saint est habillé et armé comme les chevaliers de cette période du Moyen-Âge. C’est à la fois un témoignage de la piété populaire et une source iconographique importante sur le costume militaire de ce temps.

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Buissoncourt

La vie de Charles Lambert est évoquée dans l’église Saint-Martin.

Dans l’église Saint-Martin de Buissoncourt, édifice néogothique dû à Jean Vautrin en 1860, quelques éléments rappellent la vie de Charles Lambert qui fut curé du lieu de 1696 à 1710 et qui sut dynamiser sa paroisse. Une plaque de marbre et un vitrail sont les seuls témoins de celui qui mourut en odeur de sainteté. Il favorisa de nombreuses guérisons de son vivant et après sa mort, ce qui lui valut le surnom de « Bon Père ».

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Chavigny

Un vitrail de l’église Saint-Blaise de Chavigny est consacré à saint Blaise.

Parmi la série de six vitraux réalisés en 1953 par l’atelier des frères Benoit à Nancy, l’un est consacré à saint Blaise, patron de l’église de Chavigny.
Il prend place tout près du chœur, sur le bas-côté droit.
Un panneau central, souligné de rouge, évoque trois épisodes de la vie du médecin arménien décapité en 316 sont représentés de bas en haut : l’évêque de Sébaste, l’ermite thaumaturge et le martyr.

Un autre vitrail est consacré à l’enfance du Christ.
Dans sa partie inférieure, les verriers des ateliers Benoît ont reproduit la présentation de Jésus au temple de Jérusalem.
Cette scène illustre le passage que Luc lui consacre dans son évangile (2, 22-28) : suivant le rite juif, Joseph porte un couple de colombes à offrir en sacrifice, et Simon, un homme pieux, reçoit l’enfant dans ses bras.

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Crézilles

L’église Saint-Gengoult dispose de tableaux sur saint Vincent de Paul.

Quatre peintures destinées à glorifier la vie de saint Vincent de Paul (1581-1660) sont exposées dans l’église Saint-Gengoult de Crézilles. Inspirées de gravures de Jean-François de Troy, ces belles œuvres, d’un auteur inconnu, datent sans doute du XVIIIe siècle et sont classées au titre des Monuments historiques.

L’une d’elles représente saint Vincent de Paul assistant Louis XIII sur son lit de mort (photo ci-contre). Dans une composition en largeur, autour du lit funéraire, la douleur d’Anne d’Autriche et des conseillers royaux s’opposent à la soumission chrétienne du monarque et du saint.

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Crédit photo : Patrick A. Martin ; Adidelot-Wikimedia Commons. Source : base Palissy (notice PM54000160).

Écrouves

L’église Notre-Dame de la Nativité de la Vierge a été le but d’un pèlerinage.

Bâtiment roman, fortifié au XIVe siècle et remanié au XVIIIe siècle, l’église Notre-Dame de la Nativité de la Vierge d’Écrouves a longtemps été le but d’un pèlerinage, en association avec une fontaine qui guérissait de l’adénite ou tuberculose des glandes sous-maxillaires. La maladie était plus connue sous le nom d’« écrouelles », mot assez proche de celui du village, ce qui a sans doute favorisé le pèlerinage. On peut se demander si les nombreux mascarons grimaçants (photo ci-contre) qui ornent l’intérieur et l’extérieur de l’édifice représentent des têtes de malades.

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Eulmont

L’église Saint-Rémi abrite le « petit Chartres » du Grand couronné.

Nichée au cœur de son vallon, l’Eglise Saint Rémi d’Eulmont a été façonnée par les hommes au cours des siècles. Dédié à Saint Rémi, le tympan de l’église relate le baptême de Clovis par le célèbre évêque de Reims en 4961 grâce au miracle de la Saint Ampoule. De l’époque des mérovingiens, l’Eglise conserve les reliques de Saint Clodulphe qui n’est autre que l’arrière-grand-oncle de Charlemagne2 qui donnera naissance à la dynastie des carolingiens.

De l’église primitive, subsiste du XIVe siècle le clocher et une pierre tombale d’un seigneur (non identifié) de l’époque qui fut enchâssé dans le nouveau maître-autel tombeau au XVIIIe siècle. Le Chœur de style gothique flamboyant date lui du XVe siècle. Il porte les armes d’un abbé d’une famille lorraine, les de Raulin. De la même époque, les fonds baptismaux monolithes de forme hexagonale ont servi aux baptêmes de générations d’eulmontois.

A la Renaissance, en 1521, un nouveau portail est percé sur le flanc Sud de l’Eglise et la nef et ses bas coté sont reconstruites par les prieurs de Lay Saint Christophe dont dépend Eulmont.

Au XVIIIe siècle, le 21 juin 1708, l’évêque de Toul détacha l’église d’Eulmont de celle de Lay Saint Christophe. Le célèbre Don Calmet, prieur de Lay Saint Christophe se plaint alors à ce propos de ne plus recevoir les dimes d’Eulmont.

Toujours au XVIIIe siècle, l’église est fréquentée par Emmanuelle Héré qui possède alors le Château de la Franche Maitresse au bout du village et qui a donc pu se recueillir devant le maître autel en marbre rouge et gris du Chœur et devant l’autel de la Vierge en bois doré et surmonté d’une toile représentant dieu le père sur une nuée, les deux sont classés « Monument Historique ».

Au XIXe siècle, c’est le célèbre Monseigneur Trouillet, l’abbé des puissants qui permettra la reconstruction de l’église Saint Epvre entre autres à Nancy, qui fera aménager la tribune pour y accueillir un orgue en provenance de l’Eglise de Cirey sur Vezouse du fameux facteur d’orgue de Mirecourt : Nicolas Lété. Cet orgue pré-romantique classé Monument Historique présente la particularité de disposer d’un clavier transpositeur.3 Un impressionnant chemin de croix en terre cuite polychrome dont les stations font près d’un mètre de diamètre est installé dans l’église au milieu du XIXe siècle.

Enfin, au début du XXe siècle, le clocher est percé d’une nouvelle porte pour en faire un clocher porche et un escalier monumental est construit suite au don d’une maison du curé de l’époque l’Abbé Bertrand. Le cimetière qui entourait l’église est déplacé pour des questions de salubrité et l’église se dote d’un parc du souvenir avec le monument aux morts des deux guerres mondiales et l’arbre de la liberté.

En 1955, Georges Gross, célèbre vitrailliste nancéien conçoit pour remplacer les vitraux précédents soufflés par les bombardements, un ensemble cohérent d’une dizaine de verrières dans les tonalités de bleu formant ainsi le « petit Chartres » du Grand couronné4.

Infos pratiques

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1 A l’intérieur de l’église, vous trouverez des flashs codes qui vous permettront de visionner des petits films notamment un sur l’histoire de Saint Remi par les enfants du village.

2 Découvrez comme ces reliques ont traversé près de 10 siècles, pour parvenir jusqu’à nous.

3 Venez écouter l’orgue de Nicolas Letté et les explications sur le mécanisme données par Sébastien Bauer, organiste de Notre Dame de la Nativité à Saverne.

4 L’association des Amis du clocher d’Eulmont vous propose des livrets explicatifs présentant le chemin de Croix et les vitraux de Georges Gross dans l’église. Vous pouvez les acquérir pour la somme de 15 euros

Fléville-Lixières

L’église Saint-Pierre abrite une oeuvre du XVIIIe siècle.

Dédiée à saint Pierre, l’église du hameau de Lixières (commune de Fléville-Lixières) abrite un fragment de retable en bois polychrome du XVIIIe siècle, de facture populaire. Sous un ciel d’où sortent des angelots et l’Esprit Saint, le Christ remet une grosse clé d’or à Pierre, agenouillé. Volutes et courbes animent la scène.

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Crédit photo : Patrick A. Martin. Source : base Palissy (notice IM54000166).

Forcelles-Saint-Gorgon

L’église Conversion de Saint-Paul est à découvrir.

Face à la Triplice réunissant l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, la France parvient à conclure en 1893 une alliance avec la Russie, prélude à la Triple-Entente de 1907, incluant le Royaume-Uni. L’événement, mêlant patriotisme et religion, est repris par un maître verrier pour l’église Conversion de Saint-Paul de Forcelles-Saint-Gorgon.

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Crédit photo : Eglise 54 – Patrick A. Martin.

Fraimbois

La fin de la vie terrestre de la Vierge est représentée dans l’église Saint-Maurice.

C’est un épisode rarement représenté en Lorraine. Le  remarquable groupe sculpté (photo ci-contre) de l’église Saint-Maurice de Fraimbois, dont l’auteur est inconnu, évoque la fin de la vie terrestre de la Vierge Marie – son dernier sommeil au cours duquel eut lieu, selon la croyance des catholiques, son Assomption, c’est-à-dire-son élévation au ciel. Classé au titre des Monuments historiques et datant du milieu du XVIe siècle, il pourrait provenir de l’ancienne abbaye cistercienne de Beaupré (Meurthe-et-Moselle).

On observera quelques détails : à gauche, l’apôtre qui soulève le couvercle de l’encensoir, un autre qui tente de lire sur le livre de saint Pierre ; à droite, saint Jean, et son voisin qui lève les yeux pour voir l’âme de Marie monter au ciel ; le lit richement sculpté.

Le clocher de l’église Saint-Maurice a été construit au XVIIe siècle, mais il a dû subir des réparations après des dommages causés par les bombardements de la Première guerre mondiale. Les autres parties de l’édifice remontent principalement au XVIIIe et XIXe siècle.

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Crédits photos : Patrick A. Martin ; Véronique Perrin. Sources : base Palissy (notice PM54000247) ; base Mérimée (notice IA54002112).

Frolois

Un blason de l’église Saint-Martin rappelle la mémoire d’un ancien seigneur.

Autrefois, quand le seigneur d’une paroisse mourait, il était de coutume de peindre dans l’église ses armes sur un fond noir, symbole de deuil. On nommait cela une litre. Dans l’église Saint-Martin de Frolois, les blasons que l’on peut voir sur plusieurs piliers supportant la voûte gothique en sont probablement les vestiges et rappellent la mort en 1632 de l’un des seigneurs d’Acraigne, ancien nom du village.

Les litres funéraires sont de Henri de Haraucourt, seigneur d’Acraigne, conseiller d’État, grand maître de l’artillerie de Lorraine, il commande 6000 hommes et 1000 chevaux au service de l’Empereur. En 1632, il fait campagne en Allemagne du nord et reçoit le grade de Feld-Maréchal-Lieutenant. La même année, en novembre, il est tué d’un coup de canon. Sur les piliers figurent également les litres funéraires en forme de losange de son épouse Anne de Joyeuse.

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Froville

L’église Notre-Dame de Froville rappelle la présence passée des moines de Cluny dans la commune.

C’est en 1081 que des moines de Cluny s’établissent à Froville et fondent un prieuré. De cet ensemble subsiste l’église Notre-Dame, de type basilical. L’influence bourguignonne est sensible dans la nef : grandes arcades en plein cintre reposant sur des piliers alternativement ronds et carrés, surmontés de fenêtres hautes éclairant le bâtiment.

Crédit photo : P.a. Martin.

Gerbéviller

L’église Saint-Pierre possède un orgue construit par Aristide Cavaillé-Coll.

Sur la route des orgues du Lunévillois, l’église Saint-Pierre de Gerbéviller a sa place. Aristide Cavaillé-Coll y construisit en 1865 un orgue de 18 jeux, au buffet néo-gothique. Bien endommagé en 1914, mal réparé, il se tut en 1988. Sa résurrection attendit six années. Aujourd’hui, on peut enfin apprécier les qualités de ce bel instrument.

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Gibeaumeix

Un tableau du XVIIe siècle est présent dans l’église Saint-Jean-Baptiste.

Installé dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Gibeaumeix (Meurthe-et-Moselle), ce tableau tout en largeur (photo ci-contre), du XVIIe siècle, montre deux chanoines réguliers de Saint-Augustin. L’un d’eux offre un cœur percé d’une flèche, symbole du saint.

Par l’intermédiaire de deux anges, les religieux présentent leur hommage à la Vierge Marie et au jeune enfant Jésus qui dominent la scène. Cette oeuvre, classée au titre des Monuments historiques, pourrait être attribuée au peintre lorrain Claude Deruet.

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Crédits photos : Patrick A. Martin ; Cyprien ORTELLI. Source : base Palissy (notice PM54000276).

Griscourt

L’église Saint-Martin conserve une tour de l’époque romane.

Reconstruite au XVIIIe siècle, l’église Saint-Martin de Griscourt conserve une tour de l’époque romane. Construite en pierres appareillées, la tour est ajourée de jolies baies géminées, en plein cintre. Sur les faces est et nord, des colonnettes les animent, faisant office de trumeaux. À noter également, le cordon horizontal, mouluré, courant à mi-hauteur.

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Crédit photo : P.a. Martin.

Hoéville

Le chemin de croix de l’église Saint-Nicolas a mobilisé des étudiants nancéiens.

C’est un chef-d’œuvre en péril. La station XIV (photo ci-contre) du chemin de croix de l’église Saint-Nicolas d’Hoéville a été gravemement endommagée par sa proximité avec un poêle servant à réchauffer les fidèles. Peinte en différentes nuances de gris, avec des auréoles dorées comme seule touche de couleur, cette scène, de style antiquisant, représente la mise au tombeau de Jésus et frappe par la finesse d’éxécution des drapés et par les jeux d’ombres et de lumières. Elle a été réalisée par le Français Henri Pinta, en 1925, pour la nouvelle église Saint-Nicolas, reconstruite après les bombardements destructeurs de la Première Guerre mondiale

Une seconde vie pour la station XIV

Interpellés par l’urgence de la situation, sept étudiants de Sciences Po Nancy ont lancé une véritable opération de sauvetage dans le cadre de l’initiative « Le plus grand musée de France », pilotée par la Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français. Grâce à la campagne de mécénat menée par ces jeunes, au prix 2018 de la Fondation d’Entreprise Michelin et à une subvention de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), les fonds nécessaires pour la restauration de l’œuvre ont pu être récoltés. Celle-ci va pouvoir trouver une seconde vie et devrait retrouver sa place dans l’église en 2019.

Chrystal Delfosse, journaliste pour RCF Lorraine Nancy, a tendu son micro à plusieurs acteurs de ce projet de restauration :


 

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Crédits photos : Sauvegarde de l’Art Français ; Paroisse St-Jean XXIII.
Sources : étude du service de l’Inventaire général du patrimoine culturel du Grand Est ; Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français.

Jarny

Une statue du XVIe siècle est conservée dans l’église Saint-Maximin.

Une reine aurait franchi la porte de l’église Saint-Maximin de Jarny (Meurthe-et-Moselle). Selon la légende, rapportée dans le livre Le canton de Conflans publié en 1890, Catherine de Médicis aurait posé ses bagages dans cette ville, en 1569, pour prendre soin de son fils Henri tombé malade pendant un trajet de voyage. En reconnaissance de la guérison de son enfant, elle aurait offert à l’église des peintures représentant sainte Catherine et sainte Marguerite. Si ces oeuvres ont aujourd’hui disparus, l’édifice recèle d’autres trésors.

Le clocher, une ancienne tour de défense

Dans une niche rectangulaire, dont le fond est décoré d’une peinture murale du XVIe siècle, trône une belle statue de la Vierge à l’Enfant (photo ci-contre). Vraisemblablement d’origine champenoise, cette oeuvre en calcaire, classée au titre des Monuments historiques, date du milieu du XVIe siècle et a été déposée dans l’église au XXe siècle par l’abbé de Hédouville. Son originalité tient notamment à l’allure robuste de la Vierge et à la grappe de raisins que celle-ci porte dans sa main droite.

L’église Saint-Maximin est inscrite dans son ensemble au titre des Monuments historiques. Son choeur – partie où est situé l’autel – remonte à la fin du XIIIe siècle et sa nef – partie où sont assis les fidèles – a été construite au XVe siècle et allongée en 1765. Problablement construit au XIVe siècle et restauré à plusieurs reprises, le clocher (photo ci-dessous) servait autrefois de tour de défense de l’enceinte fortifiée, comme en témoigne la présence d’archères – des ouvertures qui permettaient de tirer à l’arc ou à l’arbalète.

Autres éléments remarquables à l’intérieur de l’église : deux hauts-reliefs du XIXe siècle, inscrits au titre des Monuments historiques, qui illustrent le mariage mystique de la Vierge et la vision de saint Hubert ; et dix-neuf verrières datant du XXe siècle, dont celle réalisée en 1930 par le maître verrier nancéien Jacques Benoit, qui évoque le massacre d’une quarantaine de Jarnysiens par des Allemands le 26 août 1914. Une manière d’honorer les morts de cet épisode tragique de l’histoire de Jarny.

Infos pratiques

Crédit photos : Diocèse de Nancy et de Toul. Sources : base Palissy (notices IA00035108 et PM54001141) ; dossier de l’Inventaire général du patrimoine culturel-site de Nancy (Grand Est) ; « Jarny Patrimoine n°1 », supplément Jarny Infos, 2005.

Jœuf

Un édicule du XVe siècle est enchâssé dans l’église Sainte-Croix.

Armoire eucharistique ou lanterne des morts, ce petit édicule est enchâssé dans la face Sud-Est de l’abside de l’église Sainte-Croix de Joeuf, à l’extérieur. Daté du XVe siècle, il provient de l’ancienne église. Taillé dans un calcaire jaune, il est animé sur chacune de ses faces par une baie de facture gothique. Sa rareté fait son originalité.

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Laître-sous-Amance

Si l’église Saint-Laurent date du XIIe siècle, elle dispose d’un portail plus ancien.

Placée sous le patronage de saint Laurent (décédé en 258), l’église de Laître-sous-Amance date du XIIe siècle, mais la tour-porche est percée d’un portail plus ancien du XIe siècle. Le tympan est sculpté d’une manière un peu fruste. On voit le Christ inséré dans une auréole ovale, appelée gloire. Des anges l’entourent. À remarquer également, les cordons à bâtons brisés décorant l’archivolte et les divers motifs figurant sur les chapiteaux et à la base des colonnes.

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Lalœuf

Deux dragons ont été taillés sur le portail de l’église Saint-Rémy.

Le dragon est bien représenté dans la sculpture romane en Lorraine. Un tailleur de pierre anonyme en a fait surgir deux d’un masque ornant l’un des chapiteaux du portail de la belle église Saint-Rémy de Lalœuf. Peut-être faut-il y voir une allusion à l’Apocalypse de saint Jean (16, 13-14). En tout cas, le thème n’est pas rare dans notre région.

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Crédit photo : P.a. Martin.

Lantéfontaine

L’église Saint-Pierre du hameau d’Immonville abrite une sculpture du XVIe siècle.

Saint Pierre a été sculpté dans la pierre avec tous ses attributs (photo ci-contre) : la tiare, la clé et le livre des Épîtres. Cette œuvre, abritée dans l’église Saint-Pierre du hameau d’Immonville (commune de Lantéfontaine), a été produite vers 1530 par l’atelier du maître de Mairy. L’ensemble est assez raide et la polychromie accentue la fierté de l’attitude. Les plis des vêtements sont un peu artificiellement ordonnés.

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Lantéfontaine

La déploration du Christ mort est représenté dans l’église Saint-Hubert.

Dans l’église Saint-Hubert de Lantéfontaine (Meurthe-et-Moselle), un haut-relief du milieu du XVIe siècle (photo ci-contre) se caractérise par un traitement inhabituel de l’épisode, maintes fois représenté, de la déploration du Christ mort. Marie-Madeleine et Joseph d’Arimathie soutiennent le corps du Christ dont la position contraste avec le groupe de personnages entourant la Vierge, structuré sur un mode pyramidal. Tous les visages sont empreints d’une infinie tristesse.

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Crédit photo : P.a. Martin. Source : base Palissy (notice IM54001665).

Laxou

Un pélican déploie ses ailes au sommet de la chapelle Saint-Roch.

Derrière sa façade modeste et sobre, la chapelle Saint-Roch cache un patrimoine remarquable. Située à Laxou, au cœur du Centre psychothérapique de Nancy, qui accompagne des personnes atteintes de maladies mentales, elle a été édifiée vers 1778 par les Frères des écoles chrétiennes, propriétaires à l’époque des lieux, et elle a subi une restauration, notamment pour son dôme, à la fin du XIXe siècle.

Foisonnement de stucs baroques

Si sa nef – la partie où sont assis les fidèles – arbore un style dépouillé, son chœur – la partie où se situe l’autel – est riche de décorations. En rotonde, c’est-à-dire de forme circulaire, et foisonnant de stucs baroques, des motifs en reliefs composés d’éléments floraux et végétaux, il abrite quatre statues placées dans des niches, dont celle de saint Roch qui date de 1782. Derrière le maître-autel est installé un orgue, dont le buffet en bois du XVIIIe siècle, inscrit au titre des Monuments historiques, est surmonté par deux anges.

Quant aux grilles basses limitant l’espace du choeur, classées au titre des Monuments historiques, elles révèlent le talent du ferronnier lorrain Jean Lamour (1698-1771). Il faut lever les yeux pour apercevoir des médaillons représentant les Pères de l’Église – des saints des premiers siècles qui ont enrichi la doctrine chrétienne –, et surtout, un somptueux pélican au sommet de la coupole (photo ci-dessus). Symbole pour les chrétiens du Christ qui donne sa vie pour les hommes*, il déploie ses ailes, comme s’il offrait sa protection à chaque personne qui pénètre dans la chapelle.

* Cette symbolique est née au Moyen-Âge parce qu’on croyait, à tort, que le pélican nourrissait ses petits avec sa propre chair.

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Crédits photos : Patrick A. Martin. ; Diocèse de Nancy et de Toul. Sources : base Palissy (notices PM54001613 et PM54000349) ; Pierre Simonin, René Taveneaux, Églises, chapelles, maisons religieuses de Nancy à l’aube de la Révolution. Art et spiritualité, Éd. Messene, 2000 ; centre de documentation de l’Inventaire général du patrimoine culturel-site de Nancy (Grand Est).

Laxou

L’église Saint-Genès est dédiée au saint martyr patron des comédiens.

L’église Saint-Genès, dédiée au saint martyr patron des comédiens, bateleurs et troubadours, se dresse au cœur du vieux Laxou. Elle a été bénite le 6 octobre 1878. Alliant les styles gothique et byzantin, ce bâtiment à trois vaisseaux fut conçu à la fin du XIXe siècle par l’architecte Vautrin, assisté d’Émile Jacquemin pour l’exécution. L’intérieur, voûté d’arcs gothiques, recèle un beau mobilier sculpté par Eugène Vallin.

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Lemainville

Saint Georges est représenté sur un tableau de l’église Saint-Georges.

Rémond Constant (décédé en 1637) peint cette scène sur un tableau daté de 1629, installé dans l’église Saint-Georges de Lemainville. Saint Georges occupe une place importante en Lorraine. Les ducs ont mis leur dynastie sous sa protection et les paysans rattachent de nombreux dictons à son nom.
C’est un symbole de la vaillance chevaleresque dans le premier cas ; il se réfère à l’histoire légendaire du saint terrassant un dragon en Libye et évitant ainsi la mort à la fille du roi. L’autre référence populaire rappelle l’étymologie du nom : travailleur de la terre.

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Les Baroches

Un calvaire monumental a été érigé, en 1702, dans le village de Génaville.

Appelé jadis « la croix du Pasquis dit le Joncrin », il est connu aujourd’hui sous le nom de croix Bruné. En 1702, le couple de laboureurs Jean Bruné et Jeanne Fichant a fait élever et bénir ce calvaire monumental (photo ci-contre), dans le village de Génaville (commune de Les Baroches, en Meurthe-et-Moselle). Un cartouche ovale conserve le souvenir de leur acte, tandis que sur le socle le nom du tailleur de pierre apparaît : François Lapierre, de Rombas (Moselle), à qui on attribue 21 croix érigées dans le Pays-Haut. À la représentation classique du Christ entouré de la Vierge Marie et de saint Jean sur l’avers, répond au revers du croisillon le portement de croix, et sur la console le pélican, symbole du sacrifice du Christ. Le fût est orné d’un saint Pierre.

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Crédit photo : Patrick A. Martin. Source : base Mérimée (notice IA00035288).

Longuyon

Le martyre de sainte Agathe est représenté dans l’église Sainte-Agathe.

Sainte Agathe est honorée depuis au moins le VIIe siècle à Longuyon. Un testament atteste de l’existence au sein d’un monastère d’une chapelle dédiée à cette martyre sicilienne. Elle fut détruite, mais remplacée, un peu plus loin, par l’église Sainte-Agathe actuelle. Consacrée en 1287, cette dernière aurait été principalement édifiée à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle. Sa partie la plus ancienne, la tour massive, aurait même été construite dès le XIe siècle. Jusqu’en 1790, elle fut une collégiale – confiée à un collège de chanoines.

Une véritable renaissance

L’église Sainte-Agathe de Longuyon a vécu une véritable renaissance. Alors que les ravages du temps menaçaient sa survie, elle a retrouvé son éclat d’antan grâce à d’importants travaux entrepris depuis 1983 : pose d’arcs boutants en béton armé, réfection des toitures, consolidation des voûtes, etc. Cet édfice classé au titre des Monuments historiques a aussi retrouvé ses couleurs d’origine, sur ses murs et ses voûtes, notamment un rouge éclatant.

L’intérieur regorge de trésors artistiques, dont plusieurs sont classés au titre des Monuments historiques : un autel en pierre (XIVe siècle), deux statues de la Vierge Marie (XIVe siècle), des statues de sainte Catherine d’Alexandrie et sainte Élisabeth de Hongrie (XVIe siècle), ou encore une chaire à prêcher (XVIIIe siècle). Sans oublier un tableau (photo ci-contre), peint par le frère belge Abraham Gilson de l’abbaye d’Orval (Belgique) à la fin du XVIIIe siècle. Celui-ci représente le terrifiant martyre de sainte Agathe, qui a subi, au IIIe siècle, l’arrachement de ses seins parce qu’elle refusait de se plier aux désirs du préfet Quintianus. Mais il est aussi empreint d’espérance, puisqu’il figure saint Pierre qui, selon la légende, l’aurait guérie.

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Crédits photos : Paroisse Longuyon ; Patrick A. Martin. Sources : Marie-Claire Burnand, « Longuyon, église Sainte-Agathe », in Congrès archéologique de France : les trois évêchés et l’ancien duché de Bar, Société française d’archéologie, 1995 ; base Palissy (notice PM54001099) ; base Mérimée (notice e IA00052746) ; centre de documentation de l’Inventaire général du patrimoine culturel-site de Nancy (Grand Est).

Loromontzey

Saint-Pierre-Fourier est honoré sur un vitrail de l’église Saint-Martin.

Le Bienheureux Pierre Fourier, curé de Mattaincourt dans les Vosges entre 1587 et 1632, a suscité un pèlerinage dans le village meurthe-et-mosellan. C’est en toute logique qu’il est honoré sur un vitrail de l’église Saint-Martin de Loromontzey, construite en 1852, sous la direction de l’architecte Humbert. Occupant la partie gauche de l’œuvre, saint Pierre Fourier, en habits sacerdotaux, se détache sur un fond rouge lumineux. Un autel lui est également consacré.

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Ludres

Une représentation de Saint-Nicolas figure sur un vitrail de l’église Saint-Epvre.

Cette représentation traditionnelle de Saint-Nicolas avec les trois enfants figure parmi les plus anciennes de Lorraine sur un vitrail. Celui-ci, daté du premier quart du XVIe siècle, est situé dans l’abside de l’église Saint-Epvre de Ludres. Il pourrait provenir de la chapelle du château appartenant à la famille de Ludres. Restauré vers la fin du XIXe siècle, il a été complété d’éléments d’architecture néogothique.

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Crédit photo : P.a. Martin.

Lupcourt

L’église Saint-Epvre possède un tableau de Notre-Dame de Guadalupe.

En 1531, Marie apparaît à quatre reprises à un jeune Indien chrétien, Juan Diego. Le christianisme va alors se développer en Amérique latine, dont Notre-Dame de Guadalupe deviendra la patronne. Quant à Juan, il sera canonisé à Mexico le 31 juillet 2002. Le tableau de l’église Saint-Epvre de Lupcourt, peint au XIXe siècle, s’inspire de celui de la basilique Notre-Dame de Guadalupe de Mexico. La Vierge figure dans une mandorle, les pieds sur le croissant de lune, rappel d’une scène de l’Apocalypse. Aux angles du tableau, quatre médaillons retracent les apparitions.

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Mairy-Mainville

On entre dans l’église Saint-Martin par le porche d’un ancien ossuaire.

Les ossuaires ont été nombreux autrefois. On y entreposait les ossements retirés des tombes. La plus grande partie a disparu au cours du XIXe siècle. Le nord du département de la Meurthe-et-Moselle en possède encore plusieurs, dont celui de Mairy-Mainville. Élevé au XVIe siècle, il présente une transition entre le gothique et la Renaissance. Cet ossuaire a aussi la particularité de servir de porche à l’entrée sud de l’église Saint-Martin.

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Crédit photo : P.a. Martin.

Malzéville

Des peintures du XVIe siècle ornent les murs de l’église Saint-Martin.

Il faut grimper quelques marches pour accéder à l’église Saint-Martin de Malzéville (Meurthe-et-Moselle). De style gothique, elle a été construite au XVe siècle, problablement sur l’emplacement d’un édifice plus ancien, comme le laisse penser le clocher qui date du XIIIe ou XIVe siècle. Elle a connu diverses transformations, notamment un agrandissement au XIXe siècle. L’église mérite le détour pour les peintures murales du XVIe siècle qui ornent les murs de sa nef – la partie où sont assis les fidèles. Si elles n’ont pas été épargnées par l’épreuve du temps, elles laissent entrevoir le génie des artistes de la Renaissance.

Un chemin de croix peint sur les murs

La plus ancienne d’entre elles représente saint Antoine de Padoue et Antoine de Lorraine (1489-1544), fils de René II, duc de Lorraine. Elle a vraisemblablement été commandée par ce dernier qui aurait acquis la moitié de la seigneurie de Malzéville. Deux autres scènes dépeignent saint Jean-Baptiste (photo ci-contre), et un évêque, probablement saint Claude. Un cycle de quatorze peintures murales retrace, quant à lui, la Passion du Christ, de sa prière au jardin des oliviers jusqu’à son apparition à sainte Madeleine après sa résurrection. Classé au titre des Monuments historiques et réalisé vers 1530, ce chemin de croix est attribué à l’entourage d’Hugues de la Faye, peintre actif à la cour ducale de Nancy.

Quant au protecteur de l’église, saint Martin, il n’a pas été peint, mais figuré en cavalier sous la forme d’un groupe sculpté en calcaire, datant du début du XVIe siècle et classé au titre des Monuments historiques. Déposé initialement dans une niche sur la façade d’entrée de l’édifice, l’exemplaire original a été déplacé à l’intérieur – à gauche de l’autel – et remplacé par une copie à l’extérieur. De quoi surprendre les visiteurs qui voient double.

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Crédits photos : Jean-Pierre Franoux ; Michel Sibille. Sources : base Palissy (notices IM54010185, IM54010186 et IM54010187) ; L’église Saint-Martin, brochure de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine de l’église Saint-Martin, 2012.

Mars-la-Tour

L’autel de l’église Saint-Martin commémore les combats de 1870.

Le 16 août 1870, de meurtriers combats opposent Français et Allemands à Gravelotte, Rezonville, Vionville et Mars-la-Tour. Six ans plus tard, le chanoine Joseph Faller est nommé curé de l’église Saint-Martin de Mars-la-Tour. Durant près de quarante ans, il fait tout pour rappeler le souvenir des sacrifices. Parmi ces réalisations, l’autel, béni par l’évêque le 26 septembre 1877, et dont la façade montre un aumônier militaire assistant un sergent agonisant.

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Crédit photo : Patrick A. Martin.

Mercy-le-Haut

Une chapelle Notre-Dame de Luxembourg est érigée à Mercy-le-Haut.

La Nativité représentée sur le devant du maître-autel de la chapelle Notre-Dame de Luxembourg de Mercy-le-Haut est l’archétype de l’art populaire. Cette sculpture en calcaire polychrome met en scène les habituels personnages ainsi que, de part et d’autre, des bergers très couleur locale et contemporains de la réalisation de l’œuvre (première moitié du XVIIIe siècle). Le trait grossier ajoute à la rusticité de l’ensemble.

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Mercy-le-Bas

L’église Saint-Rémy abrite une armoire eucharistique du XVe siècle.

Les armoires eucharistiques étaient destinées à conserver les saintes Espèces avant que le Concile de Trente, dans la deuxième moitié du XVIe siècle, ne préconisât l’usage du tabernacle. Ménagée dans le mur du chœur, celle de l’église Saint-Rémy de Mercy-le-Bas présente, côté extérieur, un oculus, côté intérieur, une élégante façade de style gothique flamboyant, richement décorée. Les armes sont celles d’Hugues de Vicrange, curé du lieu, nommé en 1487.

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Mercy-le-Bas

La chapelle Notre-Dame-de-Lourdes témoigne du passé ouvrier de la ville.

C’est une oeuvre qui se trouvait jadis à plusieurs mètres sous terre. La statue en bronze, disposée aujourd’hui à côté de l’autel de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes de Mercy-le-Bas (Meurthe-et-Moselle), a trôné, de 1960 à 1981, au fond de la mine de fer de Bazailles, une commune voisine. Elle représente sainte Barbe, la protectrice des mineurs, aux côtés d’une tour, car cette jeune femme qui a vécu au IIIe siècle avait été enfermée dans un tel bâtiment par son père qui souhaitait la soustraire du regard des hommes. Cette oeuvre rappelle combien la ville de Mercy-le-Bas a été marquée par l’activité minière.

Sa chapelle, connue aussi sous le nom de chapelle de la Cité, a été édifiée, entre 1962 et 1964, au milieu des cités ouvrières qui se sont développées avec l’ouverture de la mine de Bazailles. Construite sur les plans de l’architecte Jacques Duvaux, elle a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle », attribué par le ministère de la Culture. Si la décoration intérieure est sobre, la large verrière de la façade d’entrée, réalisée au XXe siècle par Marc Houpert et l’atelier nancéien Benoit, apporte des touches de couleur et de lumière.

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Crédits photos : Diocèse de Nancy et de Toul ; Jpcuvelier-Wikimedia Commons. Source : Églises en quête de modernité, brochure de DRAC Lorraine et STAP de Meurthe-et-Moselle, 2012.

Moyen

A plus de 100 km de Metz, il reste des vestiges d’un palais des évêques de Metz.

En 1444, Conrad Bayer de Boppart, évêque de Metz, fit construire à Moyen (Meurthe-et-Moselle) une forteresse qu’il nomme « Qui qu’en grogne ». Après avoir subi plusieurs assauts, celle-ci est démantelée, en 1639, par le cardinal de Richelieu. Son site est aujourd’hui classé au titre des Monuments historiques. Dans l’angle sud-est de l’enceinte intérieure subsiste des vestiges du palais épiscopal. Sur une vaste cave avec deux voûtes en berceau, il s’élevait sur plusieurs niveaux. Largement percé de baies, il présentait au milieu de la façade soit un oriel – fênetre à encorbellement –, soit une chaire à prêcher.

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Crédit photo : Patrick A. Martin. Source : base Mérimée (notice PA00106098).

Nancy - Cathédrale

La cathédrale conserve un important morceau de la Vraie Croix.

Inspirée de l’église Saint-André de la Vallée de Rome, la cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation de Nancy (Meurthe-et-Moselle) est le lieu des grands rassemblements catholiques du département. Édifiée de 1703 à 1742 et classée au titre des Monuments historiques, elle est à la fois une primatiale (siège d’un primat) et une cathédrale (siège d’un évêque). Derrière sa façade majestueuse, elle abrite des œuvres de célèbres artistes lorrains du XVIIIe siècle, comme des grilles finement forgées par Jean Lamour et un de ses élèves, une belle collection de tableaux – notamment de Jean Girardet et Claude Charles –, et une immense coupole peinte par Claude Jacquart. Derrière l’autel trône une statue de la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus, oeuvre de César Bagard (1620-1709), et, dans le transept – partie transversale de l’édifice qui lui donne la forme d’une croix –, la statue de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle remonte au XVe siècle. Quant à l’orgue, c’est un chef d’oeuvre exécuté au XVIIIe siècle par Nicolas et Joseph Dupont, et transformé au XIXe siècle par Aristide Cavaillé-Coll.

Des reliques liées à la Passion du Christ

La cathédrale conserve aussi de nombreuses reliques de saints ou liées à la Passion du Christ. Parmi celles-ci, un important morceau de la Vraie Croix (photo ci-contre). Selon la tradition, la Vraie Croix est retrouvée à Jérusalem en 326 par sainte Hélène, la mère de Constantin Ier, lors d’un pèlerinage. Relique majeure du christianisme, la Vraie Croix est très vite l’objet d’un culte important, et divisée en de nombreux morceaux, parfois minuscules, afin de répondre aux demandes des communautés chrétiennes disséminées dans le monde entier. Des morceaux plus importants sont réservés à des sanctuaires renommés. Ainsi, la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem, à Rome, en conserve une portion très grosse.

Le morceau conservé à Nancy a été offert dans les années 1590 ou tout début 1600 par le pape Clément VIII à Charles de Lorraine, premier primat de Lorraine, et fondateur de cette église, qu’il ne verra cependant pas de son vivant. À la Révolution, tous les reliquaires de la cathédrale, dont celui de la Vraie Croix, sont envoyés à la fonte à Metz (Moselle) pour récupérer les métaux précieux. Le chanoine François de Malvoisin parvient à sauver plusieurs reliques : l’étole de saint Charles Borromée (Trésor de la cathédrale-primatiale) ; de précieux restes de saint Sigisbert, patron de la ville de Nancy (châsse de saint Sigisbert) ; une côte de saint Laurent (châsse de saint Sigisbert) ; la Vraie Croix.

Cette dernière est à nouveau reconnue canoniquement authentique par Monseigneur Antoine Eustache d’Osmond, évêque de Nancy et 15e primat de Lorraine, le 1er mars 1803. Elle est solennellement installée dans un nouveau reliquaire en bois noirci et argent, offert par l’abbé Joseph Charlot, curé de la cathédrale. L’écusson sur le socle porte ses initiales. La Vraie Croix est aujourd’hui exposée dans la chapelle Saint-Fiacre où est enterré le cardinal Charles de Lorraine à qui l’on doit cette relique.

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Crédits photos : Étienne Martin ; Diocèse de Nancy et de Toul. Article : Étienne Martin, membre de la Commission diocésaine d’Art Sacré, a rédigé la partie sur les reliques. Sources : brochure de la cathédrale ; base Palissy (notices PM54000519, PM54000524, PM54000529, PM54001162, PM54001310).

Nancy - Saint-Epvre

Mgr Joseph Trouillet est inhumé dans la basilique Saint-Epvre.

En 1861, la municipalité de Nancy autorise la destruction de la vieille église Saint-Epvre. Elle aura lieu en 1864. L’architecte de la ville, Prosper Morey, la remplace par un édifice néo-gothique. L’église est érigée en basilique mineure en 1874. Nommé curé un an après le début des travaux, Joseph Trouillet s’emploie activement à collecter des fonds jusqu’auprès de l’empereur d’Autriche, descendant des ducs de Lorraine. Mgr Joseph Trouillet, décédé en mars 1887, est inhumé dans son église.

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Nancy - Notre-Dame-de-Lourdes

Véronique figure sur une céramique de la basilique Notre-Dame-de-Lourdes.

Léon Elchinger, céramiste alsacien réputé, conçut le chemin de croix de la basilique Notre-Dame-de-Lourdes, à Nancy, en 1937-1938. Les scènes réalistes sont contenues dans un cadre de pierre rose, et traitées dans les tons gris et bleu. La sixième montre Véronique présentant un linge au Christ. Leur position agenouillée semble renforcer le poids de la croix. L’Église fête sainte Véronique le 4 février.

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Crédit photo : P.a. Martin.

Nancy - Maison du Grand-Doyen

La maison du Grand-Doyen a été construite au début du XVIIe siècle.

Le duc Charles III (1545-1608) ayant créé la ville neuve obtient du pape l’institution d’un Primat de Lorraine. Après plusieurs projets, la construction de l’église primatiale est finalement commencée près de la porte Saint-Georges. À proximité – aujourd’hui 9 rue Mably- va s’élever la maison du Grand-Doyen, Pierre de Stainville, sous le règne du duc Henri II (1608-1624). Son buste surmonte le portail du mur fermant la cour sur la rue. Les losanges de briques noires se détachent sur un fond de briques rouges, rappelant le parement des fortifications. À l’intérieur, on admire un escalier droit à volée contrariée, richement orné, daté de 1619.

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Propriété privée parfois ouverte à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.

Nancy - Notre-Dame de Bonsecours

Notre-Dame-de-Bonsecours a bénéficié de la collaboration de plusieurs artistes réputés.

Une modeste chapelle érigée en ce lieu, à Nancy, à la fin du XVe siècle rappelait la victoire de René II sur Charles le Téméraire. Devenu duc de Lorraine, l’ex-roi de Pologne Stanislas Leszczynski fit élever à sa place, par Emmanuel Héré, un bel édifice de style baroque. Des artistes réputés ont collaboré à sa décoration. Reflet de la dévotion du roi à la Vierge, l’église Notre-Dame de Bonsecours devait également servir de nécropole pour sa famille. L’inauguration par Stanislas se fit en septembre 1741.

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Crédit photos : Patrick A. Martin.

Nancy - Centre spirituel diocésain

Le Centre spirituel diocésain est installé dans un ancien Carmel.

Chaque personne qui entre au Centre spirituel diocésain de Nancy (Meurthe-et-Moselle) est accueillie par sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix. Ces figures de l’ordre du Carmel, représentées sous la forme de statues logées dans la façade de la chapelle Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus (photo ci-contre), ont été sculptées par les ateliers Rouillard d’Angers en 1939. Elles sont les témoins de l’histoire de ce lieu, le domaine de Buthegnémont, marqué, pendant plus de 110 ans, par l’empreinte d’une communauté de carmélites.

Du Carmel au Centre spirituel

Tout commence en 1887. Après quelques années à Lunéville et un exil forcé en Belgique, des religieuses du Carmel de Meaux achètent au comte Antoine Drouot une partie du domaine de Buthegnémont, à Nancy. Leur persévérance a payé. Elles ont réalisé leur vœu de fonder un nouveau monastère en Lorraine, alors qu’il n’en existait plus depuis la Révolution française­­. Cette fondation doit beaucoup à la ténacité de deux religieuses, Mère Marie-Emmanuel du Cœur de Jésus et Mère Marie-Thérèse de Jésus. La communauté se développe et le Carmel de l’Assomption de Nancy est érigé canoniquement en 1921. Pour accueillir les sœurs de plus en plus nombreuses, le monastère est agrandi, dans les années 1920, par l’entreprise nancéenne Geny, qui achève ses travaux en 1931. Les carmélites y demeurent jusqu’en 2000, date à laquelle, confrontées au vieillissement de leur communauté, elles décident de quitter Nancy et de rejoindre d’autres Carmels.

En 2002, Monseigneur Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et de Toul, appelle la Famille de Saint-Joseph à s’installer sur le site de l’ancien Carmel. Elle y reste jusqu’en 2007. S’ensuit une année de discernement, ouverte par Monseigneur Papin, qui aboutit à sa décision, en 2008, de perpétuer la tradition de prière de cet havre de paix en le reconvertissant en Centre spirituel diocésain. Afin de rendre l’espace ouvert au public, des travaux de rénovation sont entrepris, en 2010, sous la direction du cabinet d’architecture François-Henrion.

Des vitraux de qualité

Inaugurée en 1925, la chapelle Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus porte encore aujourd’hui les traces de la présence des carmélites. Les quinze vitraux de qualité, réalisés par l’atelier nancéien de Joseph Benoit, de 1926 à 1928, en sont un bel exemple. Dans la nef, douze d’entre eux retracent des étapes de la vie de sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), comme son entrée au Carmel et sa rencontre avec le pape Léon XIII (photo ci-contre). Les trois autres, représentant la Vierge Marie, saint Simon Stock et le prophète Elie, surplombent la porte d’entrée. Dans l’ancien cloître du Carmel, qui demeure aujourd’hui un lieu de passage, quatre autres vitraux de l’atelier Benoit sont consacrés à saint Joseph, sainte Thérèse d’Avila, Anne de Jésus et saint Jean de la Croix. De quoi inspirer les retraitants du centre dans leur recherche spirituelle.

Infos pratiques

Crédit photos : CSD Nancy. Sources : Eugène Martin, Le Carmel de Buthegnémont à Nancy, 1935 ; Patricia et Christian François, Cheminements. Lecture architecturale et spirituelle des lieux. Centre spirituel diocésain ; centre de documentation de l’Inventaire général du patrimoine culturel-site de Nancy (Grand Est).

Neuves-Maisons

Une peinture des Noces de Cana date du XVIIe siècle.

Nicolas Allyé peint les Noces de Cana dans les années 1610. D’un format carré, ce tableau de Neuves-Maisons est peu coloré, hormis quelques vêtements rouges dont celui du Christ. Jésus n’est pas encore connu, mais cependant, le peintre le fait figurer près du bord droit, dans l’axe horizontal médian. Au premier plan, la table où s’opère le miracle est mieux mise en valeur, évocation symbolique, peut-être, de l’épisode futur de la Cène.

Infos pratiques

Crédit photo : Patrick A. Martin.

Norroy-le-Sec

Un calvaire a été érigé au chevet de l’église Saint-Martin.

Ce calvaire a été érigé, en 1707, par François Lapierre, de Rombas, pour Pierre Fondeur et Madeleine Ganbette son épouse. Il est situé au chevet de l’église Saint-Martin de Norroy-le-Sec.

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Piennes

Le portail du XVIIIe siècle de l’ancienne église a été conservé.

Devant l’église Saints-Crépin-et-Crépinien de Piennes (Meurthe-et-Moselle) se dresse un grand portail d’entrée à fronton cintré brisé. Décoré de coquilles, fleurs et losanges, il porte une inscription avec la date de sa réalisation en 1759. C’est un vestige de l’ancienne église, détruite à cause de son mauvais état au lendemain de la Première guerre mondiale et de sa taille trop petite pour faire face à l’augmentation de la population liée au développement des mines de fer.

Statues des saints Crépin et Crépinien

L’église actuelle, édifiée de 1928 à 1932 sur les plans de l’architecte meusien Paul-Alfred Noulin-Lespes, a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle », attribué par le ministère de la Culture. Son utilisation du béton en recouvrement qui a permis un jeu de volumes anguleux, caractéristique des années 1930, est innovante. Elle conserve près de son autel un autre témoignage du passé : les statues des saints Crépin et Crépinien – des cordonniers romains du IIIe siècle – proviennent de l’ancienne église et datent de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle.

Infos pratiques

Crédit photos : Diocèse de Nancy et de Toul. Sources : base Palissy (notice IM54000858) ; base Mérimée (notices IA00035731 et IA00035732) ; Cantons de Briey, Chambley-Bussières, Conflans-en-Jarnisy et Homécourt, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, région Lorraine, éd. Serpenoise, 1987.

Pont-à-Mousson

L’église Saint-Laurent conserve un somptueux retable.

On pourrait passer des heures à observer tous les minutieux détails des scènes peintes ou sculptées du retable1 dit « de Philippe de Gueldre » (photo ci-contre). Installé dans l’église Saint-Laurent de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) et classé au titre des monuments historiques, il doit sa réalisation, au XVIe siècle, à un atelier flamand d’Anvers (Belgique). Ce chef d’œuvre reflète la profonde spiritualité de Philippe de Gueldre, duchesse de Lorraine, qui l’aurait offert, probablement vers 1543, au monastère des Clarisses de Pont-à-Mousson, où elle vivait retirée. Une impression de mouvement et de vie se dégage de ce triptyque2 qui fait entrer dans le mystère de la foi chrétienne. L’histoire racontée, qui se lit de gauche à droite et de bas en haut lorsque le retable est ouvert, a pour thème d’entrée un cycle marial et pour thème central la Passion du Christ.

Un saisissant Christ de Ligier Richier

L’église Saint-Laurent abrite d’autres magnifiques oeuvres, comme une sculpture en bois du XVIe siècle, attribuée au célèbre artiste lorrain Ligier Richier. Celle-ci représente un saisissant Christ portant sa croix, au visage marqué par la souffrance. Cet édifice, classé au titre des Monuments historiques, a été érigé au XIIIe siècle, mais a connu d’importantes transformations architecturales aux XVIe et XIXe siècles. Son état s’était dégradé à cause de l’usure du temps. Grâce à un chantier de rénovation, mené de 2016 à 2019, il a aujourd’hui retrouvé sa beauté d’antan et peut être admiré sous une nouvelle lumière.

1 Élément conçu à l’origine pour être placé à l’arrière de l’autel. Celui de l’église Saint-Laurent est aujourd’hui exposé dans la nef – la partie où sont assis les fidèles.

2 Il est constitué de trois panneaux, dont les deux extérieurs peuvent se refermer sur celui du milieu.

Infos pratiques

Crédits photos : Jean Magnin ; Diocèse de Nancy et de Toul. Sources : Jean Magnin et Daniel Meyer, Le salut à Marie, Office de tourisme de Pont-à-Mousson, 2008 ;  base Palissy (notice PM54000714) ; centre de documentation de l’Inventaire général du patrimoine culturel-site de Nancy (Grand Est).

Pont-à-Mousson

Une toile d’un musée représente Pierre Fourier.

Saint Pierre Fourier (1565-1640) a marqué de son empreinte la Lorraine. Après des études à l’Université de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), ce prêtre, qui a consacré sa vie au service des autres, a rejoint les Vosges, en tant qu’administrateur de la paroisse de Chaumousey, puis curé de celle de Mattaincourt. Au XVIIIe siècle, pour honorer sa béatification en 1730, un grand tableau qui représente son apothéose (photo ci-contre) fut inséré dans une chapelle latérale de l’église Saint-Martin de Pont-à-Mousson. Au bas de celui-ci, on remarque des chanoines réguliers de Saint-Augustin – ordre qu’il réforma en Lorraine et qui a eu en charge l’église Saint-Martin –, et des chanoinesses de Saint-Augustin de la Congrégation Notre-Dame – qu’il contribua à fonder. Magnifiquement restaurée par Igor Kozak, en 2012, cette oeuvre est désormais exposée au musée Au fil du papier de Pont-à-Mousson.

Infos pratiques

Crédit photo : Patrick A. Martin. Source : base Palissy (notice PM54000732).

Pulligny

Sainte Barbe est représentée dans l’église Saint-Pierre.

La clé de voûte d’une chapelle érigée en 1510, dans l’église Saint-Pierre de Pulligny, est ornée d’une effigie de sainte Barbe. Sculptée en léger relief dans un calcaire clair, la patronne de nombreux corps de métiers arbore ses attributs traditionnels : palme des martyrs et tour à trois fenêtres symbolisant La Trinité. L’Église fête sainte Barbe le 4 décembre.

Infos pratiques

Crédit photo : P.a. Martin.

Pulnoy

L’église Saint-Quentin abrite un chemin de croix réalisé en grès au sel.

Jadis, l’église Saint-Quentin de Pulnoy (Meurthe-et-Moselle) était un lieu de pèlerinage. Une source qui aurait coulé sous les dalles de son chœur attirait des fidèles en quête de guérisons miraculeuses. Si les archives ne donnent pas d’informations précises sur sa construction, l’édifice a problablement été édifié à la fin du XVIIe siècle, sur les assises d’une chapelle seigneuriale du XIIIe siècle. Il a subi, à plusieurs reprises, d’importantes rénovations. Lors de sa dernière grande restauration, en 1993, l’architecte Jean-Marie Colin l’a agrandi pour permettre l’augmentation des places assises de 100 à 220.

Un chemin de croix atypique

L’église Saint-Quentin honore un savoir-faire artisanal. Les quatorze stations de son chemin de croix (photo de la station XII ci-contre), qui ornent ses murs, ont été réalisées en grès au sel d’Alsace – une technique de poterie reconnaissable à ses teintes de gris et de bleu. Il a fallu plus de vingt ans pour que cet ensemble soit complet. En 1994, faute de moyens financiers, le curé de la paroisse n’avait commandé que six stations (numéros 1, 2, 4, 5, 8 et 9) à Christian Krumeich, qui avait réutilisé les moules fabriqués par son père, Victor, pour l’église Saint-Jean-Baptiste de Betschdorf (Bas-Rhin). En 2018, le curé de la paroisse, a demandé à Matthieu Remmy, potier à Betschdorf, de se servir de la même série de moules pour réaliser les huit pièces manquantes. Les fidèles peuvent désormais prier devant les quatorze stations de ce chemin de croix atypique.

Infos pratiques

Crédits photos : Paroisse Frédéric Ozanam ; JC L’Huillier. Sources : Livret Chemin de Croix de l’église Saint-Quentin de Pulnoy ; Maurice Dardaine, Pulnoy, vingt siècles d’histoire, 1996 ; centre de documentation de l’Inventaire général du patrimoine culturel-site de Nancy (Grand Est).

Réhon

La mise au tombeau est représentée au sein de l’église Sainte-Geneviève.

L’église Sainte-Geneviève de Réhon abrite un émouvant sépulcre en calcaire, à la polychromie variée. Autour du tombeau, où repose un Christ à l’anatomie traitée d’une manière fruste, s’ordonnent dix statues. Chacune d’elles est indépendante, et l’artiste a reproduit les personnages bibliques réduits aux trois quarts. Datée du début du XVIe siècle, l’œuvre présente des influences germaniques.

Infos pratiques

Crédit photo : Patrick A. Martin.

Saint-Maurice-aux-Forges

De style néogothique, l’église Saint-Maurice à Saint-Maurice-aux-Forges a été construite d’après les plans de l’architecte Léon Vautrin entre 1854 et 1856 à l’emplacement d’une ancienne église ruinée.

Le gros-œuvre a été réalisé par des artisans d’Ancerviller. La nef à vaisseau unique de trois travées, couvertes de voûtes d’ogives, est précédée d’une tour-porche-clocher. Le chœur à travée unique est suivi d’une abside à trois pans, pourvue d’une voûte sur croisée d’ogives.

Parmi le patrimoine mobilier répertorié : un tableau Le Christ en croix, dans un cadre en bois noir-doré. En bon état, l’huile sur toile datant de 1768, est une représentation du Christ en croix mais crucifié de manière inhabituelle.

Un tableau représentant saint Sébastien, datant de la fin du XVIIIe siècle, inscrit au titre des Monuments historiques en 1974, est une copie de celui de Leclerc situé en l’église Saint-Sébastien de Nancy. Un papier au dos indique qu’il s’agit d’un don datant de 1824 d’Etienne A. Lacretelle.

                  

© D.R.

Saint-Nicolas-de-Port

La basilique Saint-Nicolas abrite un bras-reliquaire.

L’histoire de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) est intimement liée à celle de saint Nicolas, évêque de Myre (actuelle Turquie) au IVe siècle. Autrefois appelée Port, cette ville a même changé son nom en son honneur. Elle accueille une de ses reliques – une phalange de sa main – qui, selon la légende, proviendrait de Bari (Italie) et aurait été rapportée en Lorraine, à la fin du XIe siècle, par le chevalier Aubert (ou Albert) de Varangéville. Associée à de nombreux miracles, celle-ci a attiré et attire encore aujourd’hui des pèlerins du monde entier.

Exposée actuellement dans la salle du trésor de la basilique Saint-Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port, elle est portée en procession le samedi le plus proche de la fête du saint, le 6 décembre, et le lundi de Pentecôte, jour de la commémoration de la translation – c’est-à-dire du déplacement – de ses reliques de Myre à Bari. Elle est nichée dans un beau bras-reliquaire de la fin du XIXe siècle (photo ci-contre), classé au titre des Monuments historiques et réalisé par la maison lyonnaise Berger-Nesme.

Un chef-d’oeuvre du gothique flamboyant

La basilique Saint-Nicolas est née de cette dévotion autour du saint patron des enfants. C’est René II, duc de Lorraine, qui a décidé de l’ériger en reconnaissance d’une victoire, en 1477, sur Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Intégralement construit dans le style gothique flamboyant et classé au titre des Monuments historiques, cet édifice imposant se repère de loin avec ses tours qui se dressent à plus de 80 mètres de hauteur. Son chantier a été ouvert vers 1481, sous la direction de Simon Moycet, mais il aurait véritablement démarré vers 1495. Si la grande majorité des travaux ont été achevés vers 1544, les tours ont reçu leur coupole de plomb vers 1560. L’édifice a dû subir d’importantes restaurations, car il a été endommagé par un incendie au XVIIe siècle et par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale en 1940.

Des verrières et fresques de la Renaissance

Malgré les vicissitudes, des richesses patrimoniales ont été préservées dans cette basilique lumineuse. Certaines baies sont encore habillées par de splendides verrières datant de la première moitié du XVIe siècle et qui s’étendent sur plus de vingt mètres de hauteur pour les plus grandes. Elles témoignent du talent des maîtres verriers de la Renaissance, comme les Français Valentin Bousch et Nicolas Droguet, et l’Allemand Veit Hirsvogel.

Sur les piliers, des fresques du XVIe siècle sont encore visibles. L’une d’elle (photo ci-contre), représente Yves Hélory de Kermartin (1253-1303), saint patron des avocats, en train de rendre la justice. La cuve baptismale octogonale, qui trône au centre de la chapelle des fonts – fermée temporairement pour travaux –, remonte, elle aussi, au XVIe siècle. Taillée d’un seul bloc, elle est de facture gothique. Sept de ses huit niches renferment des groupes sculptés au XIXe siècle. Ceux-ci évoquent les baptêmes du Christ et de Clovis, sans oublier, bien entendu, celui de saint Nicolas.

Infos pratiques

Crédits photos : Diocèse de Nancy et de Toul ; Patrick A. Martin. Sources : base Palissy (notices PA00106362 et PM54001209) ; La basilique Saint-Nicolas : le personnage, le sanctuaire, brochure de la paroisse, 2012 ; Michel Hérold, Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port, CNRS Éditions, 1993 ; centre de documentation de l’Inventaire général du patrimoine culturel-site de Nancy (Grand Est).

Saxon-Sion

Le chemin de la Paix borde la basilique Notre-Dame de Sion.

« Aujourd’hui, ne fermons pas nos cœurs ! » Cet appel, inspiré du psaume 94, ouvre le chemin de la Paix qui borde la basilique Notre-Dame de Sion, à Saxon-Sion. Installé sur le chemin de ronde, il invite à une méditation personnelle à travers des œuvres colorées en verre, installées sur quatorze grandes croix. S’il reprend symboliquement le même nombre que les stations du chemin de croix, il n’en propose pas le parcours traditionnel.

Érigées en 1909, selon les archives, les croix ont probablement été rénovées en 1952. Les œuvres en verre ont été ajoutées, vers 1973, par le frère Willi Gunschmann qui a vécu dans sa chair les horreurs de la guerre. Ancien prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale, cet Allemand est devenu oblat de Marie Immaculée et a désiré rester en France, à Notre-Dame de Sion, pour travailler à la réconciliation des peuples allemand et français.

Sur la colline de Sion-Vaudémont, surmontée par une statue de la Vierge Marie qui ouvre ses bras protecteurs, se trouvent d’autres signes de paix, comme un autel du sanctuaire au-dessus duquel fut scellé, en 1973, le mot « Réconciliation ».
Le même jour a été inauguré, à l’extérieur, le monument de la Paix, en présence d’une délégation d’anciens combattants de diverses nationalités. Un message y est gravé dans la pierre : « Tous vous êtes frères. »

Infos pratiques

Crédits photos : Sanctuaire de Sion ; Diocèse de Nancy.

Toul - Cathédrale

Une chaire associée à saint Gérard est présente dans la cathédrale Saint-Étienne.

Dans le chœur de la cathédrale Saint-Étienne de Toul, entre deux piliers, apparaît un siège en pierre, taillé dans un seul bloc, sculpté de motifs floraux. La tradition affirme que c’est celui qu’utilisait Gérard de Borgne, 33e évêque de Toul (963-994). Cependant les spécialistes ne datent la chaire que du XIIIe siècle. L’Église fête saint Gérard le 24 avril.

Infos pratiques

Toul - église Saint-Gengoult

Le cloître de l’église Saint-Gengoult est un joyau architectural.

Située à quelques centaines de mètres de la cathédrale Saint-Étienne de Toul (Meurthe-et-Moselle), l’église Saint-Gengoult s’élève moins haut que sa voisine, mais mérite que l’on pousse aussi sa porte. Classée au titre des Monuments historiques, cette ancienne collégiale – église confiée à un collège de chanoines – a été construite à partir du milieu du XIIIe siècle et achevée seulement au début du XVIe siècle. De style gothique, son architecture a manifestement été inspirée par celle de la cathédrale, dont le chantier a débuté plus tôt. Elle conserve d’intéressantes verrières du XIIIe siècle, classées au titre des Monuments historiques, dont l’une figure le Christ assis sur un trône et entouré d’anges.

Le clou de la visite, c’est le cloître (photo ci-contre). Véritable joyau architectural, réalisé vers les années 1510 à 1530, il marque la transition entre l’art gothique et la Renaissance. Les douze arcades comportent chacune une double baie et des colonnes couronnées par des chapiteaux finement ouvragés. Il vaut le coup de lever la tête pour admirer les clés de voûtes sculptées. L’une d’entre d’elles attire l’oeil : elle représente trois lièvres unis par les oreilles (évocation de la Sainte-Trinité ou du nom d’un chanoine ?). Dans le jardin fort agréable du cloître poussent des plantes, employées dans la région au début du XVIe siècle, qui permettent de s’imprégner de l’ambiance de l’époque.

Infos pratiques

Crédit photos : Diocèse de Nancy et de Toul. Sources : Jean-Louis Jolin, Toul : la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, éd. Serpenoise, 2004 ; base Mérimée (notice PA00106375) ; base Palissy (notice PM54000919).

Toul - chapelle de Libdeau

La construction de la chapelle de Libdeau remonte au XIIe siècle.

C’est l’unique vestige de l’architecture templière en Lorraine. Située sur la route D611 reliant Toul à Dieulouard (Meurthe-et-Moselle), la chapelle de Libdeau (photo ci-contre) adopte la forme rectangulaire caractérisant les constructions de l’Ordre du Temple. Elle a été édifiée au XIIe siècle, problablement avant 1190, au sein d’une commanderie templière. La haute toiture cache une nef de trois travées voûtées d’ogives. Le beau tympan du portail est aujourd’hui au Musée Lorrain à Nancy, mais la rosace, exceptionnellement grosse pour un petit édifice, est toujours visible. Inscrite au titre des Monuments historiques, cette chapelle, aujourd’hui désacralisée, n’accueille plus de célébrations religieuses, mais elle trouve une nouvelle vie grâce à l’association Libdeau-chapelle templière qui mène des actions de préservation et de valorisation de ce patrimoine remarquable.

Infos pratiques

Crédit photo : Patrick A. Martin. Source : base Mérimée (notice PA00135416).

Toul - ancienne chapelle Saint-Fiacre

Un chapiteau de l’ancienne chapelle Saint-Fiacre est à découvrir dans un musée.

Le Musée d’art et d’histoire de Toul (Meurthe-et-Moselle) conserve un beau chapiteau d’antan (photo ci-contre) provenant de l’ancienne chapelle dédiée à saint Fiacre, sur la pente nord de la butte du Saint-Michel, au nord de Toul, qui fut pendant des siècles couverte de vignes. Datable du début du XIIe siècle, il montre des raisins et des sarments stylisés, ces derniers se présentant liés. On remarquera aussi les trous alignés, réalisés à l’aide d’un forêt.

Infos pratiques

Crédit photo : Patrick A. Martin.

Toul - ancien couvent des Cordeliers

On peut encore voir le portail de l’ancien couvent des Cordeliers.

François, dit d’Assise (1181-1226), est le fondateur de l’ordre des frères mineurs, mieux connu sous celui de Franciscains ou, en France, de Cordeliers. L’ordre prospéra rapidement, et un monastère vit le jour à Toul en 1270. Sous Louis XIII, il devint durant vingt-deux années le siège du Parlement, transféré de Metz. Le couvent fut supprimé sous la Révolution. Trace d’un temps révolu, on peut encore voir aujourd’hui, place du Pont des Cordeliers, le portail du XVIIe siècle, intégré dans un immeuble moderne.

Infos pratiques

Toul - ancien hôpital du Saint-Esprit

L’ancien hôpital du Saint-Esprit fut érigé au cours du XIIIe siècle.

Au numéro 6 de la rue du Général Gengoult, une façade étroite présente des ouvertures sommées d’arcs tribolés. C’est l’ancien hôpital du Saint-Esprit, ordre créé vers 1170 à Montpellier. La fondation touloise doit dater du milieu du XIIIe siècle. Le bâtiment actuel fut élevé à compter du 3 mai 1418. En 1637, la maison fut unie à celle des Missions.

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Tucquenieux

Le vestige d’un calvaire a été déposé dans la chapelle Sainte-Barbe.

Jadis situé en bordure du chemin menant au château de Brabant, le vestige d’un calvaire du XVIe siècle (photo ci-contre), dont ne subiste que le croisillon, a été placé dans la chapelle Sainte-Barbe de Tucquegnieux (Meurthe-et-Moselle), derrière l’autel. Placées en biais, les statuettes de la Vierge Marie et de saint Jean semblent soutenir la traverse de la croix de Jésus-Christ.

Cette chapelle, érigée au XXe siècle, rassemblait autrefois de nombreux ouvriers de l’industrie minière. Deux statues de sainte Barbe, la protectrice des mineurs, témoignent de ce passé. De nos jours, l’édifice est notamment fréquenté par la communauté polonaise qui vient se recueillir devant une gravure de Notre-Dame de Czestochowa. Cette réplique d’une célèbre icône polonaise, reconnaissable aux balafres sur la joue droite de la Vierge causées par des pillards, offre aux immigrés un lien avec leur pays d’origine.

Infos pratiques

Crédit photos : Diocèse de Nancy et de Toul. Source : Canton d’Audun-le-Roman, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, région Lorraine, éd. Serpenoise, 1987.

Vandœuvre-lès-Nancy

Une statue de saint Melaine est présente en l’église qui porte son nom.

De nombreux miracles sont attribués à saint Melaine, évêque de Rennes au VIe siècle, puis conseiller de Clovis. Il est invoqué pour obtenir la pluie. Dans l’église qui porte son nom, à Vandœuvre-lès-Nancy, il est représenté sous la forme d’une grande statue en pierre polychrome, où dominent le rouge et le bleu. Celle-ci pourrait être attribuée à Jean Crocq. Ce sculpteur, originaire des Pays-Bas, œuvra en Lorraine à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. L’Église fête saint Melaine le 6 janvier.

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Crédit photo : Patrick A. Martin.

Varangéville

Vestige d’un prieuré, une tour médiévale s’élève à côté de l’église Saint-Gorgon.

Unique vestige de l’église du prieuré de Varangéville (Meurthe-et-Moselle), consacrée en 1057, la tour-porche (photo ci-contre) se dresse encore fièrement vers le ciel. À ses pieds, une plaque rappelle une légende : en 765, lors de leur translation – déplacement – de Rome vers l’abbaye de Gorze (Moselle), des reliques de saint Gorgon furent suspendues, pour une nuit de halte, à un arbuste de Varangéville. Au matin, celui-ci avait tellement grandi qu’il fallut tout un échafaudage pour récupérer le reliquaire ! Fort de ce miracle, saint Gorgon, martyr romain du IVe siècle, devint le protecteur du prieuré fondé à Varangéville par les moines bénédictins de Gorze. Construite au XVe ou XVIe siècle, à côté de l’ancien prieuré, l’actuelle église Saint-Gorgon conserve encore des reliques de ce saint, qui sont exposées, chaque année, un dimanche proche du 9 septembre, jour de sa fête.

Une majestueuse forêt de piliers

Classée au titre des Monuments historiques, cette église abrite une majestueuse forêt de piliers qui ressemblent à des palmiers, et plusieurs sculptures remarquables qui représentent un saint évêque assis (XIIIe ou XIVe siècle) ; la Vierge Marie qui allaite l’Enfant Jésus (XIVe siècle) ; saint Urbain (XIVe ou XVe siècle) ; la Vierge de Pitié qui porte sur ses genoux le corps de Jésus crucifié (XVIe siècle) ; et la saisissante scène de l’onction du Christ avant sa mise au tombeau, composée de dix grands personnages (XVIe siècle). Si les vitraux de la Renaissance ont presque tous été détruits pendant la Première Guerre mondiale, ils ont été remplacés par de belles oeuvres de Pierre Chevalley (1958) et de Jacques Gruber (1925). Ce dernier a réalisé un vitrail sur saint Nicolas, un autre illustre personnage qui a marqué Varangéville : selon la légende, les moines du prieuré ont été les premiers, en Lorraine, à recueillir ses reliques, à la fin du XIe siècle.

L’extérieur du mur nord de l’église, visible dans le cimetière, mérite aussi le détour pour les encastrés : plusieurs inscriptions rappellent que, jadis, certaines familles y ont fait encastrer le crâne de leurs défunts. La visite peut se poursuivre par le grand parc de l’Espace prieuré qui offre un cadre ressourçant et une belle vue sur l’église.

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Crédit photos : Diocèse de Nancy et de Toul. Sources : brochure, Jacques Choux,  Église de Varangéville, 1997 ; base Palissy (notices PM54000947 et e PM54000946).

Vézelise

L’église Saint-Côme-et-Saint-Damien abrite une statue de saint Sébastien.

Dans l’église Saint-Côme-et-Saint-Damien de Vézelise, Sébastien (photo à gauche), martyrisé sous Dioclétien, nous est montré comme un beau jeune homme, lié à un arbre, dénudé, les cheveux longs, ondulés et bien coiffés. Une inefficace sagittation vient de meurtire ce beau corps. Les flèches ont disparu de la statue de pierre peinte, sculptée dans la deuxième moitié du XVe siècle. L’Église fête saint Sébastien le 20 janvier.

Médecins arabes de confession chrétienne, Côme et Damien furent martyrisés en Syrie vers 295. Patrons des médecins, ils le sont également de l’église de Vézelise où ils figurent sculptés sur les panneaux supérieurs de la porte en chêne datant du début du XVIe siècle, abritée sous un portail aux fines sculptures gothiques. Il est possible que la dévotion des comtes de Vaudémont soit à l’origine du culte de ces deux saints en ce lieu. Jusqu’à la Révolution, les métiers se regroupaient en corporations et en confréries. Ces dernières apportaient assistance et entraide aux confrères, et étaient présentes lors des funérailles. À Vézelise, le duc de Lorraine René II établit la confrérie des bouchers, le 11 janvier 1501, sous le patronage de saint Barthélemy. Une clé de voûte de l’église (photo à droite) conserve le souvenir de la confrérie, avec une tête de bovin entourée d’un couteau et d’un tranchoir.

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Voinémont

L’église Saint-Étienne conserve une fresque du Moyen-Âge.

Dédiée à saint Étienne, l’église de Voinémont conserve une belle fresque peinte à la fin du Moyen-Âge, s’inscrivant sous un arc en ogive. Découverte en décembre 1994, elle associe Barbe, André, Claude et Nicolas, saints que les fidèles priaient pour demander aide et faveur. Pour Barbe et Nicolas, on reconnaît bien leurs attributs : la tour et les trois enfants dans le cuveau.

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