Témoignage de Gwénaëlle

Je m’appelle Gwenaëlle Savin-Tenette. J’ai accepté une mission d’aumônier des hôpitaux depuis environ 8 ans et je suis depuis 6 ans principalement à la maternité régionale de Nancy. La première réaction des personnes à qui je témoigne de ma mission d’aumônier à la maternité c’est de me dire : « Quelle joie tu as d’aller dans ce lieu merveilleux, d’aller à la rencontre des parents qui ont donné la vie. »Et à ce moment-là il est vrai que j’assombris souvent le tableau car le cœur de ma mission est d’accompagner les parents qui ont des bébés en grande fragilité, d’être simplement là parfois sans mot lorsqu’ils ont perdu leur bébé. D’être humblement présence d’église

Mais, ma Mission est remplie de moments de joie. En effet, les parents que je visite dans les services de réanimation et de soins intensifs vivent des moments de joie malgré leur inquiétude : ils découvrent leur enfant et s’émerveille devant le don de la vie. Comme tout parents, ils recherchent la ressemblance avec des membres de la famille. Je suis témoin avec les soignants de cette joie et je m’émerveille avec eux.  Ces parents qui ne peuvent pas présenter physiquement leur nouveau-né à leur famille et  ils ne partagent pas de photos, de peur de choquer leur entourage,  car leur bébé est entouré de machines et de tuyaux. Ces moments partagés avec eux sont très intenses. Je leur signifie qu’ils sont devenus parents et qu’ils peuvent être fier.

Et puis pas à pas je les accompagne là où ils en sont, avec leur doute, leur peur bien sûr mais aussi de toutes ces joies, je me réjouis avec eux de toutes ces avancées si petites soient t’elles que leur bébé fait. Ce sont les parents qui demande à rencontrer l’aumônier. Je constate une grande diversité dans la relation à Dieu : Certains veulent pouvoir continuer à prier et se sentir soutenu par la prière, être en union de prières avec leur communauté. D’autre n’ont pas les mots, ne savent pas ou plus comment se tourner vers Dieu, lui demander un soutien, et même un miracle dans des situations si difficiles. Je prie avec eux, je leur dis que tous leurs mots tournés vers le Père sont prières. Je leur dis de déposer leur peine, leur colère, de sentir la joie du Seigneur quand eux aussi sont dans la joie. Je rends grâce de les voir s’apaiser ne serait-ce que quelques instants, de les voir ouvrir leur cœur et laisser entrer la lumière de ton amour Seigneur. Ce sont des moments très fort. Il y a encore les joies de recevoir des nouvelles des parents que j’ai accompagné avec des photos de leur enfant qui est sorti de la maternité et qui grandit.

Et puis encore la joie de partager avec les soignants, de faire équipe et de répondre à leur question sur ma foi, ce qui m’anime, des questions sur Dieu et de les entendre me demander de continuer à en parler…

Je terminerai juste sur une citation du pape François lors de l’audience générale du 25 janvier : « On ne peut pas parler de Jésus sans Joie car la Foi est une merveilleuse histoire d’amour à partager. Quand manque la joie, l’Evangile ne passe pas. » J’espère que je transmets cette joie.